RUSSIE, MORT DE L’OPPOSANT ALEXEÏ NAVALNY
L’opposant de Vladimir Poutine purgeait une peine de dix-neuf ans de prison pour extrémisme. Il avait été transféré en décembre vers une colonie pénitentiaire du Grand Nord russe.
Charismatique militant anticorruption et ennemi numéro un de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, 47 ans, est mort, a annoncé l’administration pénitentiaire russe, vendredi 16 février. Il purgeait une peine de dix-neuf ans de prison pour extrémisme. Il avait été arrêté en janvier 2021 à son retour en Russie après une convalescence en Allemagne pour un empoisonnement qu’il imputait au Kremlin.
« Le 16 février 2024, dans le centre pénitentiaire numéro 3, le prisonnier A. A. Navalny s’est senti mal après une promenade et a presque immédiatement perdu connaissance. Le personnel médical de l’établissement est arrivé immédiatement et une équipe de secours d’urgence a été appelée. Toutes les mesures de réanimation nécessaires ont été prises, sans résultats. Les urgentistes ont constaté le décès du condamné, les causes de la mort sont en train d’être établies », a déclaré, dans un communiqué, le service fédéral de l’exécution des peines (FSIN) du district autonome Iamalo-Nenets, dans le Grand Nord russe. Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie, en a été informé, selon son porte-parole, Dmitri Peskov.
Le militant âgé de 47 ans avait disparu, au début de décembre, de la colonie pénitentiaire de l’oblast de Vladimir, à 250 kilomètres à l’est de Moscou, où il était jusqu’alors détenu. Ses proches étaient restés sans nouvelles de lui pendant plusieurs jours, avant que l’administration révèle son transfert vers une colonie pénitentiaire reculée de l’extrême-nord de la Russie. Il purgerait sa peine dans des conditions très difficiles.
Les dernières nouvelles de lui avaient été données par les membres de son équipe en exil, au cours de la semaine écoulée. Alexeï Navalny était sorti du mitard le 11 février, où il avait été envoyé pour la vingt-sixième fois de sa détention, et renvoyé à l’isolement trois jours plus tard, le 14 février, sans que les raisons de cette nouvelle punition soient données. Avec Le Monde