LES INSTITUTIONS COMPTENT PLUS QUE LE CONFORT ET LES CALCULS POLITIQUES
Gilles Yabi, fondateur du Think-Thank citoyen de l’Afrique de l’ouest Wathi - L’élite universitaire nationale peut jouer un rôle déterminant dans l’orientation de notre pays vers un avenir prospère et équitable.
Le think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest WATHI, basé à Dakar, a organisé une table ronde sur le thème « les points de vue des enseignants chercheurs sur les priorités nationales avant l’élection présidentielle au Sénégal ». Cette rencontre du projet de WATHI avait pour but de donner la parole à une vingtaine d’enseignants chercheurs d’universités publiques de notre pays afin qu’ils s’expriment sur les priorités nationales en matière de réformes institutionnelles, de politiques économiques, éducatives, sociales, culturelles, environnementales pour les 5 prochaines années.
L’élite universitaire nationale peut jouer un rôle déterminant dans l’orientation de notre pays vers un avenir prospère et équitable. C’est en tout cas la forte conviction ressortie d’une table ronde qui s’est tenue à Dakar visant à contribuer à la création d’un espace pour un débat constructif sur ce que devraient être les priorités et les orientations de l’action publique. « Depuis le lancement de WATHI dans l’espace Ouest Africain, nous œuvrons à améliorer les conditions de vie des populations de la région et cela ne peut se faire qu’en organisant des débats publics de qualité mais aussi en mettant l’accent sur les savoirs, les connaissances, en les partageant le plus possible. L’objectif de ce projet est de se dire que lorsqu’on est en élection présidentielle, on ne devrait pas seulement discuter des conditions des élections », a expliqué Gilles Yabi, le fondateur du think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest WATHI. Selon lui, une élection présidentielle ce n’est pas seulement une compétition pour le pouvoir mais aussi des confrontations d’idées et de propositions. « Quand il y a une élection en Afrique de l’Ouest, à Wathi, nous remettons toujours un dossier sur le pays pour mettre l’accent sur la situation dans le pays, sur les candidats et leurs propositions. Notre mission générale est d’alimenter le débat public en idées. Et de faire en sorte que, dans ce contexte où on a beaucoup de polarisation et de disputes, on n’oublie pas le plus important pour les populations dans les politiques de santé, d’éducation et aussi en matière de changements à faire sur le plan de la gouvernance… pour améliorer les conditions de vie des populations », a ajouté le directeur exécutif de WATHI.
Selon Gilles Yabi, son think tank a choisi de mettre en avant le rôle spécifique et particulièrement important des enseignants chercheurs. Parce que, a-t-il expliqué, ce sont eux qui forment les élites futures du Sénégal et ce sont aussi eux qui sont censés produire de la connaissance, des savoirs et de les mettre au service du public.
« Il faut faire très attention à la constitution du Sénégal par rapport à la tenue de l’élection »
« Donner la parole aux enseignants c’est dire aux gouvernants politiques combien c’est extrêmement important que les politiques publiques s’inspirent des travaux des chercheurs », a indiqué Gilles Yabi. Lors de la table ronde, des enseignants chercheurs ont proposé des réformes précises sur les plans intentionnel, de l’éducation, de la santé, du cadre de vie, de l’environnement, de l’énergie etc. L’objectif est que ces messages des enseignants-chercheurs puissent parvenir aux oreilles du futur dirigeant du Sénégal.
Selon les participants à la table ronde, c’est le rôle collectif de la société civile de faire un travail de pression sur les décideurs après l’élection pour ces messages soient entendus et exécutés. « A WATHI, nous ne pouvons pas tenir un discours qui consiste à dire il faut violer la Constitution. Il est très important dans la région de donner le signal comme quoi les institutions comptent plus que le confort politique et les calculs politiques des uns et des autres » selon Gilles Yabi. Il a rappelé qu’il y a une décision du Conseil constitutionnel dont les décisions ne sont pas susceptibles de recours et sont donc définitives. « Si on veut respecter la lettre de Constitution sénégalaise, cela veut dire que l’élection doit se tenir le plus vite possible avec les conditions matérielles mais aussi de transparence qui doivent être garanties », a plaidé le membre de la société civile.