L'APR APPELLE À LIBÉRER DIOMAYE DE L’EMPRISE DE SONKO
L'arrestation de Bah Diakhaté crispe un peu plus les relations déjà tendues entre le pouvoir et l'opposition. Les cadres de l'APR dénoncent l'emprise exercée selon eux par le Premier ministre sur le chef de l'État et réclament la libération de ce dernier
Les cadres républicains demandent aux démocrates de libérer le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, du «joug» du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, qui est par ailleurs le Premier ministre. L’arrestation de l’activiste républicain Bah Diakhaté, après le communiqué du Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Apr, pousse ses camarades de parti à observer une posture radicale contre le nouveau régime afin d’amener celui-ci à libérer le prévenu.
L’Alliance pour la République (Apr) ne fait plus de quartier au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et, audelà, son parti politique d’origine, Pastef. Ce, depuis l’arrestation de l’activiste républicain Bah Diakhaté, à la suite de son post contre le Premier ministre Ousmane Sonko et ses proches. Le parti de l’ancien Président Macky Sall a décidé de s’inscrire dans une logique de «guerre» politique en affichant une posture radicale, déterminé à rendre coup pour coup. A faire, autrement dit, dans le «gatsa gatsa», comme aurait dit l’autre. En tout cas, la tonalité du communiqué rendu public hier renvoie à ce constat. Dans leur document, les cadres républicains invitent à une «libération» du Président Bassirou Diomaye Faye du «contrôle» du leader des «Patriotes», Ousmane Sonko. Après «une motion de soutien au camarade Bah Diakhaté, premier prisonnier politique des quarante-cinq premiers jours du Président Bassirou Diomaye Faye, la Ccr demande à tous les cadres du parti et aux démocrates de se mobiliser pour libérer le président de la République de l’emprise du président du parti Pastef qui s’exerce à la «fonction» de «Président de fait»». Une sortie qui fait remarquer que le chef de l’Etat, que ses concitoyens ont choisi au soir du 24 mars dernier, agit sous la dictée de son mentor politique et chef de son gouvernement.
Le même tempo est maintenu par les camarades de Macky Sall, puisqu’ils mentionnent encore, faisant référence à la Charte fondamentale du pays : «Sur le même registre, les cadres de l’Alliance pour la République rappellent au président de la République qu’il est constitutionnellement le seul dépositaire des suffrages des Sénégalais et doit veiller à ce que le blason du pays ne soit pas terni par une cacophonie diplomatique au sommet de l’Etat.» Une remarque «salée», qui renvoie aux dernières audiences accordées par le Premier ministre, Ousmane Sonko, à des chefs de missions diplomatiques de pays partenaires non négligeables du Sénégal dans divers domaines bilatéraux.
Des mesures à caractère économique saluées
Après ces appels et remarques particulières, la Convergence des cadres républicains n’a pas manqué de saluer certaines décisions à caractère économique prises par les nouvelles autorités. Il en est ainsi du démarrage des rotations du Bus rapid transit (Brt). A ce sujet, la structure dirigée par l’ancien ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, souligne : «La Ccr se réjouit du démarrage de l’exploitation du Brt et de la perspective du renforcement du parc de transport urbain par des bus fonctionnant au gaz, conformément aux projets phares du Pse.»
Appréciant les mesures préventives des inondations et la préparation de la Tabaski et de la campagne agricole, les membres de la Ccr demandent «au gouvernement des résultats concrets en ces matières»
«Le Collège exécutif national de la Ccr félicite les Ccrd pour leurs activités de remobilisation des bases et demande au parti de convoquer le Secrétariat exécutif national pour l’évaluation de la vie du parti afin de clarifier les perspectives», indiquent, pour conclure, les cadres républicains