VIDEOLE PACTE NE DOIT PAS TOMBER À L’EAU
Faire vivre le Pacte, c'est donner corps à ce nouveau contrat social ardemment désiré et démocratiquement défini, selon Penda Mbow. "De nombreux décideurs actuels étaient aux assises. Comment peuvent-ils aujourd'hui s'en détourner", s'interroge-t-elle ?
Après les Assises nationales et le travail de la Commission nationale de réforme des institutions, le Pacte de bonne gouvernance démocratique est né. Signé par la majorité (13) des candidats à la dernière présidentielle, dont l'actuel chef de l'État Bassirou Diomaye Faye, ce document synthèse porte les germes d'un profond renouveau démocratique au Sénégal. Son application est un impératif pour Penda Mbow.
Trop souvent, le pouvoir est perçu comme une prérogative personnelle plutôt qu'un mandat au service des citoyens. Penda Mbow voit dans le Pacte un moyen de redonner tout son sens à la fonction présidentielle. "On a besoin d'institutions fortes, pas d'hommes forts", martèle-t-elle, reprenant les mots d'Obama. En remettant le pouvoir dans un cadre institutionnel renforcé, le Pacte limiterait les dérives autocratiques.
Au-delà du seul exercice du pouvoir, le respect du Pacte permet selon Mbow une véritable "implantation de la démocratie" au Sénégal. En tant que référentiel pour les acteurs politiques, économiques et sociaux, le texte insufflerait une nouvelle culture civique vertueuse. Pour la première fois, des normes claires de bonne gouvernance républicaine seraient posées.
De nombreux décideurs actuels étaient présents lors des assises à l'origine du Pacte. Penda Mbow s'interroge : comment peuvent-ils aujourd'hui s'en détourner ? Appliquer ses préceptes serait la garantie d'une action politique cohérente et légitime, dans la lignée d'un processus démocratique vaste et inclusif. Faire fi du Pacte reviendrait à trahir la parole citoyenne.
Les conclusions des assises nationales, la réforme des institutions, le Pacte : tout ce chantier participatif inédit a engagé le Sénégal sur la voie d'une véritable « révolution » sociétale selon Mbow. Faire vivre le Pacte, c'est donner corps à ce nouveau contrat social ardemment désiré et démocratiquement défini. Une obligation morale pour les autorités.
Face au risque de voir cette opportunité historique délabrée, Penda Mbow appelle la société civile et les mouvements citoyens à poursuivre leur mobilisation. Dans les quartiers, les femmes, les jeunes : chacun doit s'approprier le Pacte et en faire la rampe de lancement d'uneère nouvelle de changement et de progrès partagés.