L'APPEL À LA MOBILISATION CONTRE LA MARCHANDISATION DES IVG ILLÉGALES
La promotion occulte d'avortements clandestins se multiplie sur internet. C'est l'alerte lancée par le ministère de la Santé dans son dernier communiqué. Il dénonce les dangers sous-estimés de ces pratiques réalisées dans la clandestinité
(SenePlus) - Le ministère de la Santé et de l'Action sociale tire la sonnette d'alarme face à la recrudescence des promotions d'avortements clandestins au Sénégal. Dans un communiqué de presse daté du 7 juin 2024, dont nous avons reçu copie, les autorités sanitaires alertent sur les risques importants que représentent ces interruptions volontaires de grossesse pratiquées dans la clandestinité.
Comme le rappelle le ministère, l'avortement est interdit au Sénégal par la loi, à l'exception de l'IVG thérapeutique autorisée par un tribunal pour raison médicale. Toute interruption réalisée sans justification médicale constitue donc un avortement illégal, qualifié de "provoqué" ou de "clandestin" par les textes. Or, selon les termes du communiqué, "l'interruption volontaire d'une grossesse par une personne non qualifiée et/ou dans un environnement non adapté représente un avortement à risque, dont les complications médicales sont diverses et variées: hémorragies, infections, troubles mentaux, rejet par la société, infertilité, stérilité, infections, décès."
Ces mises en garde prennent tout leur sens au regard de la multiplication observée des offres promotionnelles d'avortements sur les réseaux sociaux et internet. Comme le souligne le ministère, "l'attention du Ministère de la Santé et de l'Action sociale a été appelée par la diffusion fréquente de diverses publicités et offres de méthodes d'avortement proposées aux femmes enceintes ou aux couples, notamment dans les réseaux sociaux". Or, ces promotions occultent souvent les risques liés à de telles pratiques lorsqu'elles sont réalisées dans la clandestinité par un personnel non qualifié.
Citant le code pénal sénégalais, le communiqué rappelle par ailleurs que l'avortement et ses complicités sont passibles de sanctions pénales. Sont notamment punis "la publicité de cabinets médicaux provoquant au délit d'avortement" ainsi que "la vente ou la distribution de quelque manière que ce soit de remèdes, substances, instruments ou objets quelconques destinés au délit d'avortement".
Face à ce constat, les autorités sanitaires invitent l'ensemble de la population à se mobiliser contre ces promotions illégales, en signalant aux forces de l'ordre tout lieu ou site proposant des avortements clandestins. Les services de lutte contre la cybercriminalité seront également mis à contribution pour traquer et sanctionner les auteurs de tels agissements sur internet, qui mettent en danger la santé des femmes.