L'INCROYABLE PARCOURS DE BIG BOO
Élevé dans une famille modeste de 6 enfants, le jeune Sénégalais, alors surnommé "le squelette" par ses frères, s'est d'abord tourné vers la lutte traditionnelle avant de percer à la télévision française
(SenePlus) - "Ce que je gagne en coachant une élève en Suisse, je le gagnais en un mois au Sénégal", se félicite Amadou Papis Konez, dit Big Boo, dans un portrait publié par RFI.
Né dans une famille modeste de Dakar en 1972, celui que ses frères surnommaient "le squelette" n'imaginait pas un jour devenir une star du petit écran français. Pourtant, c'est bien sous le nom de Big Boo que le Sénégalais de 1,90m pour 140 kg terrifie désormais les candidats de l'émission culte Fort Boyard.
Les prémices d'un destin hors norme se dessinent dès l'enfance du jeune Amadou. Bercé par les exploits de Rambo et Rocky Balboa, dont il adoptera le pseudonyme pour la lutte, il délaisse vite le football pour troquer le ballon contre le tapis.
"Au Sénégal, la lutte est ce que le football est au Brésil", explique celui qui, faute de moyens pour se consacrer au sport roi, commence à s'entraîner dur. Très vite, le "squelette" se muscle et rejoint l'Olympique Club de Dakar en tant que coach sportif.
Mais les salaires restant trop maigres, Amadou s'envole pour la Suisse dans l'espoir de mieux gagner sa vie et d'aider sa famille. "Ce que je gagne en coachant une élève en Suisse, je le gagnais en un mois au Sénégal", se réjouit-il.
Dans les arènes helvétiques, le Sénégalais de 40 ans, qui aurait pu être à la retraite, met à profit sa technique de lutte traditionnelle. "En Suisse, c'est comme au Sénégal, on attrape par les culottes et on soulève", rigole le colosse.
Sa rivalité explosive avec le champion Bombardier, qu'il accuse d'avoir été favorisé au Sénégal, se poursuit même en MMA où ce dernier l'écrase en 70 secondes. "Je ne tiens pas à me focaliser sur la lutte. Mon rêve, c'est de coacher", lâche alors Big Boo, qui tourne la page.
C'est finalement en 2020 que la carrière d'Amadou prend un tournant inattendu. Après avoir tenté un casting sur les conseils d'un ami "sans grande conviction", ce dernier décroche un rôle de geôlier muet dans Fort Boyard, où il interprète "Big Boo".
"J'étais à la plage avec mon fils de 6 ans, qui adore l'émission. Il était fou de joie en apprenant la nouvelle", se remémore l'ancien lutteur, qui passe désormais ses étés à en découdre avec les candidats dans l'arène du fort.
Si certaines stars du rugby comme Yoann Huget ont réussi à le faire plier, le Sénégalais, qui espère encore percer au cinéma "comme Stallone", savoure cette "opportunité incroyable". Le rêve du petit Amadou, qui rêvait de quitter son foyer modeste et de rendre hommage à son père, semble en passe de se réaliser.
Seul un objectif reste à accomplir selon ses dires : "Mettre assez d'argent de côté pour aller à La Mecque avec ma maman." Un but qui symbolise à merveille l'incroyable ascension de ce lutteur devenu geôlier à la télévision française.