DU ZIRCON À LOMPOUL : RÉALITÉ D'UNE LONGUE CATASTROPHE DE L'HISTOIRE
Les populations espéraient beaucoup du projet minier de la GCO. Mais force est de constater aujourd'hui que leurs rêves se sont transformés en désillusion face à des promesses non tenues et des impacts environnementaux et sociaux dévastateurs
Plus d'une décennie d’exploitation et d'extension en zircon dans la zone des Niayes, la Grande Côte Opération SA (GCO) a démarré ses activités extractives dans la Commune de Diokoul Diawrigne précisément dans la zone de Lompoul depuis fin 2022.
Rappelons que l’exploitation des minerais dans la zone des Niayes, notamment à Diogo, avait attiré l’attention des Sénégalais après quatre années d’exploitation, sans grande satisfaction. Le constat est général. On note la présence des routes toujours défectueuses, des pistes latéritiques non entretenues, ce qui provoque le soulèvement de particules. Bref, l’environnement est maussade, sans compter les impactés toujours le désespoir. Aujourd'hui, la GC0, une entreprise minière franco-australienne, déroule actuellement ses activités à Lompoul plus précisément dans le désert. C'est un projet qui concerne la région de Thiès et de Louga au Sénégal. Il est détenu en majorité par le groupe français Eramet.
Lompoul, le théâtre des rêves perdus
En 2021, j'avais alerté dans mon article intitulé : Le projet d'exploitation minière à Lompoul : entre espoir et incertitude. Avant l'arrivée de cette société, les populations de la Commune de Diokoul Diawrigne, n'ayant aucune information concrète, avaient des interpellations et des rêves en errance. Aujourd'hui, la montagne a accouché une souris et la réalité avec des promesses non tenues comme l'emploi des jeunes, les financements et l'accompagnement psychosocial des impactés. En plus, des catastrophes vont impacter l'humanité dans les années à venir dans cette zone.
Dans un passé récent, des autorités étatiques sont allées jusqu'à proférer des menaces, se rangeant catégoriquement dans le camp de la GCO. En effet, certaines font croire à la population que c'est un projet du Plan Sénégal Émergeant (PSE) ; d'autres soutiennent la propagande et la promotion pour des raisons personnelles et purement pécuniaires au détriment de leur peuple.
Nous assistons, de nos jours, à Lompoul à des endroits barrés, où le troupeau a perdu le chemin de la recherche d'endroits fertiles et verdoyants. La GCO exploite aussi des champs sans ou avec des rémunérations modiques ou très insuffisantes. Des maraîchers sont au chômage continu car ils n'ont plus de moyens de subsistance tout en gardant leur dignité. Des agriculteurs qui détenaient par mois ou par année des revenues très importantes se trouvent actuellement dans des situations inconfortables. Ils crient leur ras-le-bol à cause de la baisse de la nappe après le passage de la GCO. Nous assistons aussi à des familles déplacées ou disloquées, laissant derrière des patrimoines ou des souvenirs qui ont participé à forger des humanités. Tout cela à cause de la mauvaise gestion de la société minière.
La société détruit plus qu'elle ne répare...
D'ailleurs, Lompoul sera aux oubliettes. Ce qui faisait notre fierté, notre patrimoine disparaîtra à jamais. Nos futurs enfants vont entendre parler ce fameux bijou avec simplement des photos à l'appui. Le tourisme à Lompoul est mort à cause de la disparition du désert. Depuis plusieurs semaines, la société opère sur les dunes de sable avec tout son matériel, perturbant la quiétude des touristes. Une situation très déplorable.
Combien de familles vont souffrir ? Les vendeuses d'objets d'art qui n'avaient que ce métier pour nourrir leur progéniture, que vont-elles faire maintenant ? Le père au chômage retrouvera-t-il rapidement un travail face aux préoccupations quotidiennes ? Des conséquences très néfastes sur notre vie en société constituent le bilan de la GCO sous le complice de certaines autorités.
Des sources révèlent qu'ils ont programmé un désert artificiel en remplacement à l'œuvre de Dieu. Quelle ignorance ! Pitoyablement, ce désert artificiel se trouve dans une autre commune que celle de Diokoul Diawrigne dans la région de Louga.
La population de Lompoul habite presque sur des dunes de sable. D'ici quelques années, rien ne pourra plus arrêter le vent ou les orages. Nous craignons la destruction de maisons ou de toits. C'est évident. Ce qui nous restait comme bouclier a été raser par la société d'exploitation minière avec son cortège de poussières pouvant occasionner toutes sortes de maladies.
Aujourd'hui, toute la zone de Lompoul est derrière son maire M. Gora Gaye devant une société minière qui ne respecte pas ses engagements de même que les populations.
Cependant, la Commune de Diokoul Diawrigne fait confiance aux nouvelles autorités en l'occurrence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, son premier ministre Ousmane Sonko et son ministre de l'Énergie Birame Soulèye Diop. Si elles ne peuvent pas arrêter l'exploitation, ce que la population souhaite pour sauver leur zone, que ces autorités veillent au respect des normes sociales et environnementales pour le bien-être de tous.