BIDEN A L'ISOLEMENT
Le contraste est frappant. Pendant que son rival Donald Trump, radieux, est soir après soir acclamé à la convention républicaine, Joe Biden, atteint du Covid, se voit contraint jeudi de s'isoler et donc de mettre sur pause une campagne ...
Le contraste est frappant. Pendant que son rival Donald Trump, radieux, est soir après soir acclamé à la convention républicaine, Joe Biden, atteint du Covid, se voit contraint jeudi de s'isoler et donc de mettre sur pause une campagne déjà fortement sous pression.
Le virus n'est que le dernier en date à venir bouleverser les plans du démocrate de 81 ans, en convalescence en bord de mer dans sa résidence privée du Delaware, dans l'est des Etats-Unis.
Depuis qu'il a offert un spectacle calamiteux fin juin lors de son débat avec M. Trump, au cours duquel il a souvent peiné à articuler sa pensée, la petite musique est lancinante: Joe Biden peut-il toujours être candidat le 5 novembre?
Le tumulte au sein du Parti démocrate est de plus en plus audible, malgré les tentatives publiques d'afficher un front uni et les dénégations de la Maison Blanche.
Selon les médias américains, les leaders démocrates au Congrès, Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, ont tous deux dit au président lors de rencontres séparées que sa candidature pourrait mettre en péril les chances du parti en novembre.
Quant à la très influente Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants, elle a d'après CNN affirmé à M. Biden qu'il ne pouvait pas gagner selon les sondages, et qu'il risquait de faire perdre la Chambre aux démocrates.
Et plusieurs démocrates de haut rang ont dit sous couvert de l'anonymat au média Axios qu'ils pensaient que les pressions croissantes allaient convaincre M. Biden de prendre la décision de se retirer dès ce week-end.
- "Dans la course" -
Déjà mercredi, l'élu de Californie Adam Schiff avait exhorté M. Biden à "passer le flambeau", devenant l'élu le plus haut placé à faire publiquement cette demande.
Une vingtaine d'élus de la Chambre et un sénateur ont jusqu'ici pressé Joe Biden de jeter l'éponge.
L'équipe de campagne du président-candidat s'efforce de son côté de fermer la porte aux spéculations. "Il reste dans la course", a assuré à la presse Quentin Fulks, un responsable de l'équipe.
"Notre équipe n'envisage aucun scénario selon lequel le président Biden ne serait pas en tête du ticket - il est et sera le candidat démocrate", a-t-il insisté.
M. Biden lui-même a dit se sentir "bien" après avoir été testé positif au Covid.
"Je vais m'isoler pendant ma convalescence et, pendant ce temps, je continuerai à travailler pour le peuple américain", a-t-il écrit mercredi soir sur X.
Donald Trump, 78 ans, doit se délecter des déboires des démocrates. Le républicain reste entouré de l'aura du miraculé après avoir survécu à une tentative d'assassinat le 13 juillet.
Affichant sa mainmise sur le Parti républicain, il doit formellement accepter jeudi soir d'être le candidat de la droite à la présidentielle, lors d'une fête grandiose pendant laquelle seront lâchés des dizaines de milliers de ballons aux couleurs du drapeau américain.
Et bien qu'il soit assailli par des affaires judiciaires, il a récemment engrangé deux énormes victoires: des poursuites fédérales le visant en Floride ont été annulées, et la Cour suprême a reconnu une large immunité pénale au président des Etats-Unis, ce qui risque de compromettre une partie des procédures visant M. Trump.