L'OEIL DU TEMOIN DE CE JEUDI 1 AOUT 2024
KEEMTAAN GI - CES HEROS SI MECONNUS
Il y a quelques semaines, beaucoup de Sénégalais découvraient le professeur Momar Coumba Diop que ses collègues surnommaient le « Diderot sénégalais » du fait de l’immensité de sa pensée intellectuelle. Il a fallu qu’il quitte ce bas monde pour qu’une majorité de nos compatriotes découvre cet homme si attachant, si cultivé, si discret à travers les témoignages de ses amis et collègues. C’est là un des paradoxes de notre pays où l’on ne célèbre guère l’intelligence. Les oeuvres de nos grands hommes et femmes ne sont connues que s’ils meurent. Des hommes et des femmes végétant de leur vivant dans un anonymat total sans que personne se préoccupe de leurs travaux. Lesquels n’intéressent que leurs communautés de pensée. Encore que, dans lesdites communautés censées être intellectuelles, presque tout le monde fait aujourd’hui de la politique pour décrocher des postes de ministres, de DG, de PCA ! Et le savoir est devenu le cadet des soucis de ces messieurs et dames… Pour en revenir à nos grands hommes et femmes, les médias, qui auraient dû nous faire découvrir ces héros, préfèrent faire la promotion d’antivaleurs et aussi de bouffons, de danseurs, de lutteurs et de chanteurs à la noix qui occupent l’espace médiatique en permanence, volant ainsi la vedette à nos écrivains, nos scientifiques, nos ingénieurs et médecins au parcours remarquable. D’ailleurs, il y a fort longtemps que nos médias ne s’intéressent plus aux œuvres de la pensée, préférant le ludique. Ce que l’on appelle pudiquement LMD (Lutte Musique et Danse). Proposez-leur des jeux de l’esprit genre « Génies en herbe », ils vous tourneront le dos. Et puis, ça n’intéresse point les sponsors. Conséquences, nos enfants sont bourrés de productions ludiques qui participent à leur décrépitude intellectuelle en plus de les pervertir. L’image d’une fillette en petit pagne perforé, dansant de façon lascive, vient fouetter nos consciences, nous faisant découvrir l’élasticité de nos mœurs et la déchéance dans laquelle se vautre une jeunesse dépourvue de références. Et si ces jeunes veulent trouver des productions pour alimenter leur cerveau, les chaines étrangères, qui auraient pu le faire, leur offrent malheureusement des éléments en déphasage avec nos réalités sociologiques et culturelles. Des héros, notre pays en regorge pourtant avec des hommes et femmes si inspirants. Le parrain du Concours Général 2024, le professeur Mamadou Sangharé, dont le parcours exceptionnel était jusque là ignoré alors que cet homme est un vrai savant, fait partie de ces hommes et femmes si utiles à notre société, mais méconnus de nos compatriotes. Il devient impérieux de sortir de l’anonymat ces grands hommes et femmes de savoir pour les offrir en exemples à une jeunesse en marque de repères. Il devient tout aussi urgent de mettre leur travail intellectuel ou scientifique au service de la communauté qui a tendance à gommer de la mémoire collective nos illustres disparus. Ils sont, hélas, peu nombreux à se souvenir du professeur Alassane Ndaw, le fondateur de l’herméneutique dans la philosophie africaine moderne. Lui et tant d’autres dont les œuvres et travaux méritent d’être étudiés dans nos écoles et universités. Au lieu de crétiniser nos enfants avec le LMD ludique !
KACCOOR BI - LE TEMOIN
ENCORE UN CONSEILINTERMINISTERIEL SUR LES ACCIDENTS DE LA ROUTE !
Eternelle répétition. Après chaque tragédie de la route, les hautes autorités font une sorte litanie de vœux pieux pour dire plus jamais ça. Comme durant le magistère du président Macky Sall, les nouvelles autorités rendent toujours la même copie à propos des accidents. En effet, on nous parle encore d’une réunion interministérielle sur la sécurité routière ! Autant le président de la République que son Premier ministre ont évoqué la tenue dans les semaines à venir d’une réunion interministérielle restreinte d’évaluation des mesures de prévention et de sécurité routières en perspective des prochains évènements religieux : Grand Magal de Touba, Maouloud, etc. Le Premier ministre, s’exprimant sur la recrudescence des accidents de la route, a informé le Conseil de l’organisation, la semaine prochaine, d’une réunion du Comité interministériel sur la sécurité routière. Elle sera consacrée, d’une part, à l’évaluation de l’état de mise en œuvre des mesures maintes fois arrêtées à chaque succession d’accidents meurtriers et, d’autre part, aux résolutions fermes à prendre pour mettre un terme au laxisme noté en la matière, alors que les facteurs à l’origine de ces accidents sont suffisamment documentés et maîtrisables. Après on attendra tranquillement la prochaine tragédie pour encore parler de mesures et…de tenue d’un autre Conseil interministériel consacré à la même problématique ! Au finish, ce sont les familles endeuillées qui seront les plus grandes perdantes.
PRISONS, SITUATION CARCERALE ET LUTTE CONTRE LA TORTURE
La privation de liberté ou prison, le Président Diomaye Faye et le Pm Ousmane Sonko savent ce que c’est. Conscients de la souffrance de leurs compatriotes derrière les barreaux, le président de la République et le Premier ministre ont envoyé des directives claires à leurs équipes les concernant. Le communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi nous apprend qu’à propos de l’amélioration de la surveillance des lieux de privation de liberté, le président de la République s’est félicité du rapport de l’Observateur national des Lieux de Privation de Liberté qu’il a reçu le vendredi 19 juillet 2024 au Palais, une première dans les annales de la République. Il l’a félicité pour la richesse du document et la pertinence des recommandations formulées. Il a demandé au Premier ministre et au ministre de la Justice d’exploiter les informations, enseignements et recommandations dudit rapport en vue de leur application adéquate.
THIAROYE 44
Le nouveau régime compte donner un cachet particulier à la célébration des événements de Thiaroye 44, un massacre de tirailleurs sénégalais dont le 80ème anniversaire sera célébré cette année. C’est ainsi qu’hier en Conseil des ministres, le Premier ministre a porté à la connaissance du Conseil la signature de l’arrêté portant création, organisation et fonctionnement du Comité de Commémoration du 80ème anniversaire du massacre des Tirailleurs sénégalais à Thiaroye. L’arrêté portant désignation des membres du Comité, dont des personnes-ressources sénégalaises, africaines et étrangères, sera publié au cours de la présente semaine.
CHAMBOULEMENT A LA POLICE
Le nouveau directeur général de la Police nationale, le général Mame Seydou Ndour, vient de nommer ses hommes. C’est ainsi que Monsieur Modou DIAGNE, Contrôleur général de Police, CCAP 519.321/K est nommé Secrétaire permanent du Comité interministériel de Lutte contre la Migration irrégulière, en remplacement de Monsieur Mamadou Bocar LY, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Monsieur Ibrahima DIENG, Commissaire de Police principal, matricule de solde :606.834/C, précédemment Commissaire central de Tambacounda, est nommé Directeur de l’Automatisation des Fichiers en remplacement de Monsieur Fiacre Bruno Léopold BADIANE, Commissaire de Police divisionnaire, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Monsieur Daouda GADIAGA, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde : 606.829/C, précédemment en détachement à INTERPOL, est nommé Directeur des Ressources humaines, poste vacant. Monsieur Mamadou Lamine NIANG, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde 606.831/F, précédemment en détachement à la CENTIF, est nommé Directeur de la Police judiciaire, en remplacement de Monsieur Idrissa CISSE, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle appelé à d’autres fonctions. Monsieur Alassane NIANE, Commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde 606.830/G, précédemment Directeur de la Formation de la Police Nationale, est nommé Directeur de l’Office central de Répression du Trafic illicite des Stupéfiants, en remplacement de Monsieur Ndiarra SENE, Commissaire de Police divisionnaire appelé à d’autres fonctions. Monsieur Mamadou NDOUR, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde 515.598/C, précédemment Directeur de la Formation de policiers adjoints volontaires, est nommé Directeur du Groupement mobile d’Intervention, en remplacement de Monsieur Ndiaga DIOP, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, appelé à d’autres fonctions. Madame Sanou DIOUF, Commissaire de police divisionnaire, matricule de solde 623.004/C, précédemment en détachement à la MINUSMA, est nommée directrice de la Formation de la Police nationale, en remplacement de Monsieur Alassane NIANE, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, appelé à d’autres fonctions. Monsieur Ndiarra SENE, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde 614.309/C, précédemment Directeur de l’Office central de Répression du Trafic illicite des Stupéfiants, est nommé Directeur de la Sécurité publique, en remplacement de Monsieur Ibrahima DIOP, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, appelé à d’autres fonctions. Monsieur Abou LEYE, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde 616.495/K, précédemment Commissaire en charge du commissariat spécial de l’Aéroport International Blaise DIAGNE, est nommé Directeur de la Police de l’Air et des Frontières, poste vacant. Madame Marème DIAO, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde 623.005/B, précédemment chef de la Division des Titres de Voyage à la Direction de la Police des Etrangers et des Titres de Voyage, est nommée Directrice de la Police des Etrangers et des Titres de voyages, en remplacement de Monsieur Djibril CAMARA, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, appelé à d’autres fonctions.
LE COMMISSAIRE IBRAHIMA DIENG REHABILITE !
« Le Témoin » avait révélé en exclusivité son limogeage. Le commissaire de police principal Ibrahima Dieng, alors patron des services de renseignements dans la capitale, avait été muté comme commissaire central de… Tambacounda. Ce alors qu’il n’avait fait que du renseignement durant toute sa carrière ! ce qui lui avait valu cette mutation en forme de sanction ? Le fait d’être le beau-frère du chef du protocole d’Ousmane Sonko, alors opposant à abatte et ennemi public numéro 1 du régime du président Macky Sall. A l’époque, des confrères avaient démenti notre information… qui sera confirmée quelques mois plus tard par la haute hiérarchie policière. Avec l’accession au pouvoir du Président Diomaye Faye, et la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre, non seulement le commissaire Ibrahima Dieng revient par la grande porte mais encore il hérite d’une direction stratégique : la DAF ou direction de l’Automatisation des Fichiers qui gère toutes les cartes nationales d’identité mais aussi les cartes d’électeur !
LE COMMISSAIRE IBRAHIMA DIOP «FORCES OCCULTES »LIMOGE
Si un commissaire Ibrahima est réhabilité, un autre commissaire Ibrahima passe à la trappe ! Si le commissaire principal Ibrahima Dieng rit, le commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle Ibrahima Diop, lui, doit faire grise mine. Pour cause, il est limogé du stratégique poste de Directeur de la Sécurité publique c’est-à-dire de patron de tous les commissariats de police du Sénégal. Ou, plus exactement, des policiers en tenue en dehors bien sûr des bérets rouges du groupement mobile d’intervention. Le divisionnaire Ibrahima Diop était entré dans la postérité lorsque les Sénégalais l’ont vu, images de télévision ou vidéos à l’appui, montrer des individus armés censés être des « forces occultes » ayant infiltré les manifestations de l’opposition pour déstabiliser le régime en place ! Or, immédiatement après, des sites avaient montré que ces prétendues « forces occultes » étaient en réalité des policiers et des nervis recrutés par l’APR. Mieux, une enquête très fouillée de la chaîne France 24 avait montré comment ces nervis avaient été recrutés et armés par le régime du président Macky Sall. Les prétendues « forces occultes » n’existaient que dans l’imagination fertile du divisionnaire Ibrahima Diop ! Qui vient donc d’être limogé.
PROCES DU 28 SEPTEMBRE 2009 LE PRESIDENT DADIS CAMARA PREND 20 ANS
Le tribunal criminel de Dixinn a rendu ce 31 juillet 2024 son verdict dans le procès des événements du 28 septembre 2009. Il a condamné Moussa Dadis Camara, Toumba Diakité, Moussa Tiegboro Camara sur la responsabilité militaire, alors que Mamadou Aliou Keïta, Blaise Goumou, Paul Mansa Guilavogui, Claude Pivi à la responsabilité individuelle. Dadis Camara et Moussa Tiegboro sont condamnés à 20 ans d’emprisonnement alors que Pivi est condamné à la perpétuité assortie d’une sûreté de 25 ans. Un mandat d’arrêt a été décerné contre lui. Toumba Diakité a écopé de 10 ans, alors que Blaise Goumou prend 15 ans.