L'OEIL DU TEMOIN DE CE JEUDI 8 AOUT 2024
KEEMTAAN GI – MADELEINES
Je pourrais me faire gratuitement des ennemis parmi mes confrères et les fâcher. Qu’ils ne pensent surtout pas que je m’exerce à une danse macabre sur nos malheurs. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls à se fendre de communiqués pour dénoncer des injustices ou occuper les médias pour dire leur spleen. Galsen est devenu un chœur de pleureurs. Si ce ne sont pas des marchands ambulants qui veulent piétiner rageusement notre cadre de vie et le balafrer, ce sont des charretiers qui ont réussi à ruraliser la capitale, semant partout le bordel avec leurs voitures hippomobiles, qui pleurent eux aussi. En 2024, voir ces bêtes de somme dans les rues de la capitale traduit un véritable scandale environnemental. Quoi qu’il puisse en coûter aux pouvoirs publics, il faut qu’on éloigne ces charrettes — mais aussi les motos Jakarta ! — de Dakar et de tous ses quartiers que ces moyens de transport ne cessent d’amocher. On ne peut être candidat à l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse et souffrir de la présence de charrettes non immatriculées et conduites par des gens inconnus. Aux conducteurs de motos et autres, qu’ils s’organisent pour ne pas être des hors la loi de la circulation où ils meurent souvent bêtement. L’autre grand chantier du ministre des Transports serait de nous débarrasser de toutes ces guimbardes polluantes. Pour revenir à mes valeureux confrères devenus orphelins de la générosité des anciens pontes du régime, ils ont toute ma solidarité confraternelle. Même si pendant que certains d’entre eux festoyaient, débauchaient des reporters en leur proposant de faramineux salaires histoire de jouer aux nababs, le pauvre billettiste que je suis et ses compagnons de misère trimaient au quotidien et continuent de trimer en espérant en des lendemains qui chantent. Notre galère dure depuis six ans mais nous tenons debout comme des soldats. Et si ce sont ceux qui étaient si choyés qui pleurnichent juste quatre mois après le départ de leurs généreux bienfaiteurs, que doivent donc dire les « badolos » de la presse comme nous qui ne savons même pas depuis combien de mois on n’a pas touché un salaire complet ? A force d’être abonnés aux avances sur salaires… Une chose est sûre : cela fait de la peine de voir que, parmi toutes les corporations de ce pays, les journalistes sont la seule à s’agiter. Les voir chialer comme des chèvres égorgées fait de la peine. C’est tellement commode, à chaque fois qu’il y a un cheveu dans la soupe, d’accuser le vent qui passe ! De la même manière, c’est trop facile d’accuser le nouveau pouvoir de tous les maux de la presse ! Il faudrait peut-être que nous apprenions à faire notre propre introspection. Tout le monde sait que notre modèle économique est dépassé et que les groupes de presse vivaient au-dessus de leurs moyens. Tant qu’il y avait des bailleurs occultes qui subventionnaient, ou des entreprises qui offraient trop généreusement des « conventions » ou encore une « aide à la presse » à se partager en usant de dessous de table, il n’y avait pas de problème. Il suffit alors qu’arrivent au pouvoir des dirigeants qui ne trempent pas dans ces magouilles, et les châteaux de cartes s’effondrent. Face à tous ces problèmes qui nous tombent sur la tête et que l’on attribue faussement à Seugn Bass et Oscar Sierra, il nous faudrait plutôt assainir notre secteur et en extirper la mauvaise graine, nous ajuster surtout, plutôt que de pleurer comme des madeleines !
KACCOOR BI - LE TEMOIN
BANGLADESH
Dans nos récentes éditions, et sur cette même page 2, nous évoquions la situation au Bangladesh où de violentes manifestations estudiantines avaient fait une centaine de morts (au moment où nous en parlions). Nous expliquions que ce qui a mis le feu aux poudres dans ce pays frontalier du Pakistan, c’est la décision des autorités de réserver un quota de 30 % des emplois dans la Fonction publique aux enfants des anciens combattants de la guerre de libération contre le Pakistan. Si nous en avions parlé c’est que, dans son éditorial consacré aux 100 jours du président Bassirou Diomaye Faye, notre directeur de publication Mamadou Oumar Ndiaye avait écrit, relativement aux nominations effectuées par les nouvelles autorités de notre pays, qu’il fallait éviter de faire comme dans certains pays africains où les anciens combattants des guerres de libération nationale — mais aussi leurs enfants — se partagent les postes une fois l’indépendance acquise. Comme en écho à cet édito, au Bangladesh, donc, la question des quotas embrasait le pays. Le dénouement de ces émeutes, on le connaît puisque la Première ministre — et fille du premier président du pays Cheikh Mujibur Rahman ! — qui dirigeait le Bangladesh d’une main de fer, a fini par fuir en Inde. Elle a été Première ministre du Bangladesh de 1996 à 2001 puis de 2009 à 2024. Soit une vingtaine d’années. Les violences ont fait finalement plus de 400 morts et, chose inédite, le syndicat des policiers a présenté officiellement ses excuses aux étudiants qui ont mené cette révolte ayant abouti à la chute de la très puissante Première ministre Sheikh Hasina. Des excuses pour avoir tiré sur eux ! L’ancien Prix Nobel d’économie Muhammad Yunus a été nommé à la tête d’un gouvernement d’intérim.
LA FRANCE,LE MAROC, LE SAHARA OCCIDENTAL ET JA
Après avoir joué à l’équilibriste pendant des décennies, la France a donc décidé — comme l’Espagne et les Etats-Unis du temps de Trump ! — de reconnaître que le plan de paix proposé par le Maroc est « la seule base » pour régler le conflit du Sahara occidental. Ces « provinces du Sud » du Maroc, après avoir été récupérées en 1975 lors d’une « marche verte » ayant suivi le retrait du colonisateur espagnol, sont pourtant toujours inscrites sur la liste des pays à décoloniser de l’Onu ! Depuis 1975, le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, mène une lutte armée pour obtenir la libération de ce territoire. Plusieurs plans ont été proposés et il est question de l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Les différents envoyés de l’Onu se sont cassé les dents dans ce conflit complexe qui a même fait, en son temps, imploser l’OUA. La France, donc, qui a des intérêts aussi bien en Algérie qu’au Maroc, a toujours veillé à maintenir un équilibre entre les deux. Mais voilà, elle vient de basculer du côté du royaume dirigé par Mohamed VI ! Si nous parlons de ce conflit, c’est que les observateurs africains avisés avaient compris un mois à l’avance que le président Macron s’apprêtait à faire un virage sur l’aile. Il suffisait de lire le long dossier consacré par François Soudan aux « provinces du Sud » paru dans l’avant-dernier numéro de « Jeune Afrique » pour savoir que le vent allait tourner du côté de Rabat ! Un long dossier qui annonçait que le Quai d’Orsay avait opté pour le Maroc. De la même manière, il y a quelques années, un mois avant le début de l’offensive médiatique du Quai d’Orsay contre les « mercenaires russes du groupe Wagner d’Evgueni Prigojine », Jeune Afrique et ses « journalistes » français étaient déjà à la manœuvre et ont joué les détachements (« médiatiques ») précurseurs. Un conseil : si vous voulez connaître les positions du ministère français des Affaires étrangères — ou même de l’Elysée ! —, lisez attentivement « Jeune Afrique » ! Et particulièrement François Soudan. Faudrait-il rebaptiser ce magazine « Jeune Françafrique » ?
DECES D’ANDRE FONTANA
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès survenu en France d’André Fontana. Le défunt a été pendant de nombreuses années directeur général de la Soboa (Société des brasseries de l’Ouest-Africain) qu’il a contribué à moderniser. Africain de cœur, il a été un grand ami de notre journal qu’il a beaucoup aidé (la Soboa a aussi sponsorisé pendant longtemps une émission dans notre radio Top Fm). Nous avions connu André Fontana par l’intermédiaire de Aymérou Gningue alors directeur commercial de la brasserie filiale du groupe Castel. Avant le Sénégal, André Fontana avait dirigé des usines au Cameroun où une solide amitié le liait à l’industriel Fotso, un des hommes les plus riches de ce pays d’Afrique centrale. Nous présentons nos condoléances émues à sa famille biologique, à ses anciens collègues de la Soboa, notamment à Aymérou Gningue, ainsi qu’au groupe Castel d’une manière générale.
PROCES MIMI TOURE/ MANSOUR FAYE…
Le délibéré du procès opposant Mme Aminata Touré à Mansour Faye est prévu aujourd’hui. L’affaire porte sur les scandales des fonds COVID-19. L’ancienne Première ministre avait été attraite devant la justice par l’actuel maire de Saint Louis pour des faits de diffamation. L’ex Première ministre s’était prononcée sur la mauvaise gestion des fonds publics qui ont fait l’objet de malversations en citant le montant de 1.000 milliards de francs que les sénégalais avaient mobilisé pour faire face à la maladie du coronavirus dont la gestion était assurée par beau-frère de l’ex Chef de l’État Macky Sall. Se sentant diffamé, M. Faye avait porté plainte contre Mme Aminata Touré. C’est le jeudi 25 juillet que le tribunal correctionnel de Dakar a statué sur l’affaire en l’absence du plaignant. Devant la barre, Mimi Touré a assumé ses propos en se basant sur les conclusions du rapport définitif de la Cour des comptes notamment à la page 100-101. Elle a ensuite fait remarquer qu’elle n’est pas la seule à l’avoir dit car des centaines de Sénégalais et de journalistes en l’ont également évoqué. Chacune des deux parties a demandé un milliard de dommages et intérêts. Ils seront fixés ce matin sur leur sort à l’issue du verdict qui sera rendu par le tribunal.
ZIAR : AMADOU BA A THIENABA
Après Touba et Tivaouane, l’ancien Premier ministre Amadou Ba s’est rendu ce mercredi après-midi à Thienaba pour effectuer son ziar auprès du Khalife de Thienaba, Baye Serigne Assane Seck. Cette visite fait suite à la disparition de Serigne Ousmane Seck Borom Khass ce mardi. Accompagné par une forte délégation composée des anciens ministres Cheikh Oumar ANNE, Zahra Iyane THIAM, de l’ancien maire de Guédiawaye, Aliou SALL, du maire de Sakal, Ousmane DIENG etc., Amadou BA a présenté ses condoléances au Khalife et à toute la communauté de Thienaba. À l’entame de la cérémonie, le maire de la cité religieuse, Talla DIAGNE, a souligné les relations privilégiées entre la famille et Amadou BA, alors que ce dernier était élève. «Il est venu pour rendre visite à son père à lui», a indiqué Talla DIAGNE. Prenant la parole, Amadou BA a adressé ses salutations au Khalife et à toute la famille de Thienaba. Il a également salué le maire pour son engagement en faveur de sa communauté. «J’avais programmé la visite depuis longtemps, c’est pourquoi malgré l’événement malheureux, je suis venu solliciter des prières et présenter mes condoléances à la famille de Serigne Souleymane SECK, que Dieu l’accueille dansson paradis. Je voudrais que vous priez pour un Sénégal de paix. Je me réjouis de votre visite. Cette rencontre n’est pas politique mais une marque de reconnaissance», a déclaré le candidat malheureux à la dernière présidentielle. «Vous avez fait quelque chose de bien que Dieu vous en rétribue infiniment», a-t-il prié. «Thierno Amadou ya bakh, ya yiw, ya téde’’, a-t-il souligné avant d’enchaîner :’’continuez votre travail, Dieu ne vous déshonorera jamais» À l’issue de la séance, le Khalife a donné un précieux cadeau à son hôte: «Je vous donne ce chapelet, tout ce que vous demanderez que Dieu l’exauce», a-t-il prié. Sûr qu’Amadou Ba demandera de devenir président de la République !
BASKET EN LETHARGIE LE DEPART DE TANDIAN REGRETTE !
En regardant le Nigeria et le Soudan du Sud représenter plus que dignement le basketball africain aux Jeux olympiques de Paris 2024, « Le Témoin » quotidien a mal ! Pourquoi eux, et toujours eux, et non le Sénégal ? se demande-t-on. Surtout que notre pays a plané sur le basket-ball du continent pendant plus de deux décennies. Ce aussi bien au niveau des garçons qu’à celui des filles. Hélas, aujourd’hui, aussi bien sur le plan continental (Afrobasket et jeux panafricains) que mondial (Coupe du Monde et Jo), le Sénégal continue toujours de jouer aux…ramasseurs. La machine du basketball sénégalais, toutes catégories confondues, a pris du sable dans le moteur. Tout est au point mort ! Triste pour un pays comme le Sénégal qui durant les années 60, 70 et 80, régnait sans partage sur le basket africain. Un Sénégal du basketball qui nous donnait la joie de compétir et de gagner. Que se passe-t-il à la Fédération Sénégalaise de…Basket-Financier (Fsb/f) ? Rien d’autre que d’avoir des dirigeants qui se nourrissent du basketball. Et qui profitent du basketball pour élargir leurs carnets d’adresses et affaires personnelles. Que de nombreuses chutes à 1000 points ratées ! Une chose est sûre, le Sénégal regrette le départ de l’honorable Baba Tandian qui fut l’un des meilleurs présidents de la Fédération sénégalaise de Basket. De tous les temps ! Triste que notre pays n’ait même pas pu se qualifier aux JO de Paris que ce soit au niveau des garçons qu’à celui des filles…