DES KILOMETRES DE FILE D’ATTENTE PRIS EN OTAGE DE PART ET D’AUTRE DE LA FRONTIÈRE SÉNÉGALO-GAMBIENNE
La crise qui sévit depuis plus d’une semaine en zone de frontière entre transporteurs sénégalais et l’administration douanière de la Gambie, au sujet des paiements de balise, persiste dangereusement
La crise qui sévit depuis plus d’une semaine en zone de frontière entre transporteurs sénégalais et l’administration douanière de la Gambie, au sujet des paiements de balise, persiste dangereusement. Hier jeudi, il s’en est fallu de très peu pour que les chauffeurs et apprentis des deux pays en viennent aux mains. Excédés par l’attente pour l’annulation du paiement de la balise, les chauffeurs sénégalais ont fermé le trafic aux gambiens. En représailles à cette décision illégale, ceux de la Gambie ont aussi bouclé leur frontière à la mobilité des véhicules sénégalais.
La tension était très vive hier, jeudi 8 août 2024 à Farafenni, une ville frontalière de la Gambie au Sénégal, près de Keur Ayib. Tout est parti de la décision spontanée des chauffeurs et apprentis sénégalais de fermer le trafic aux usagers de la Gambie. Les policiers gambiens nous ont fait savoir qu’ils ont eux-mêmes effectué le déplacement jusque dans le territoire sénégalais pour sensibiliser ces jeunes à lever le blocus, en vain.
«Il y a une situation qui oppose les camionneurs à nos services de Douane, à propos des balises douanières. Je pense qu’il y a lieu de négocier plutôt que de vouloir forcer la main. Mercredi dernier, vers 18 heures, des groupes de chauffeurs et apprentis sénégalais ont bloqué nos compatriotes au volant de leurs voitures. Et malgré nos interpellations, ils n’ont pas voulu entendre raison», a expliqué M. Ba, l’agent de Police gambien. Et de poursuivre : «dès notre retour, nous avons répliqué, en fermant notre espace au trafic des véhicules sénégalais, à hauteur de Farafenni. Le comportement qu’ils nous ont opposé n’était pas du tout correct, avec des injures en wolof».
Du côté du Sénégal, aucune explication claire. Les jeunes auteurs de ce blocus soutiennent tout simplement que « les autorités gambiennes exagèrent bien souvent et abusent de nous, avec leurs nombreuses tracasseries»
A Farafenni, les jeunes gambiens étaient tout aussi surexcités. Gourdins à la main, ils ne se faisaient pas prier pour éconduire les véhicules immatriculés au Sénégal. Ce n’est que vers 11 heures du matin, que le Commissaire de la Police de Keur Ayib, accompagné de ses hommes et des gendarmes sont entrés en Gambie pour trouver une issue heureuse à cette déconvenue, de concert avec leurs homologues gambiens.
Les discussions ont duré 25 minutes avant qu’un consensus ne soit trouvé pour lever le blocus de part et d’autre de la frontière entre les deux pays. Mais, les chauffeurs sénégalais ont insisté pour le maintien du blocus, malgré la présence des gendarmes et policiers sénégalais qui ont procédé à des interpellations.
Toutefois, les gros porteurs, en nombre très élevé, restent cloués à l’entrée du territoire de la Gambie, en attendant que leur contentieux sur la balise douanière soit réglé. Jusqu’en fin de journée, hier jeudi, un calme précaire régnait en zone de frontière. Cette situation de tension ostensible doit très vite être dépassée, avec une formule mutuellement avantageuse, pour éviter une telle scène de pagaille à l’origine d’un grand préjudice chez les usagers étrangers à ce bras de fer interminable.