LE CORAF OUTILLE DES CHERCHEURS DANS LA GESTION DES DONNÉES AGRICOLES EN AFRIQUE
La collecte et l'utilisation efficace des données sont essentielles pour élaborer des politiques publiques fondées sur des informations fiables et éviter la répétition des erreurs.
Le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) et le Forum pour la recherche agricole en Afrique (Fara) ont procédé ce lundi matin au lancement d’un atelier de formation en suivi-évaluation et gestion des bases de données à l’endroits des chercheurs.
Cette formation qui va se dérouler du 12 au 17 août, vise à renforcer la capacité des participants, venus d’Afrique de l’ouest et du centre, à “utiliser efficacement les plateformes numériques” pour la collecte, l’analyse et l’application des données dans le secteur agricole.
Anselme Vodounhessi, formateur et représentant du directeur exécutif du Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), a souligné l'importance des objectifs agricoles de l'Agenda 2063, notamment ceux formulés dans la déclaration de Malabo de 2014. Selon Vodounhessi, les principaux défis actuels résident dans le manque de connaissance des indicateurs parmi les chercheurs et le manque de ressources pour la collecte de données.
A l’en croire, le processus post-Malabo a intensifié ces défis, car les pays doivent désormais répondre à un éventail plus large d'indicateurs sans les infrastructures nécessaires pour collecter et analyser ces données efficacement.
Pour remédier à ces difficultés, M. Vodounhessi a évoqué le programme CADAP-SP4, une initiative visant à renforcer les capacités des institutions de recherche africaines en matière de collecte et de gestion des données agricoles. Ce programme, explique-t-il, inclut des formations sur des outils de suivi et d'évaluation, tels que le système MEL, qui facilite la planification, la budgétisation, et le rapportage conjoint entre les pays.
“Le renforcement des compétences des chercheurs est également crucial, car l'Afrique manque encore de chercheurs par rapport aux standards internationaux”, a -t-il déploré.
De son côté, Emmanuel Njukwe, directeur de la recherche et de l'innovation au Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF), a mis en avant l'importance de l'harmonisation des systèmes de collecte des données. Il a expliqué que le CORAF organise des formations pour améliorer la gestion des connaissances et rendre les données collectées accessibles et utilisables pour la prise de décision.
Il a également abordé les défis liés à la réticence au partage des données et aux infrastructures inadéquates, soulignant que “l'évolution technologique nécessite une mise à jour des outils et des méthodes de collecte”
Les deux experts s'accordent sur le fait que la collecte et l'utilisation efficace des données sont essentielles pour élaborer des politiques publiques agricoles basées sur des informations fiables. Selon eux, le partage des données et l'appropriation des outils modernes par les chercheurs et les décideurs sont cruciaux pour éviter la répétition des erreurs et optimiser les investissements en agriculture.