PARIS DISPOSÉ À ŒUVRER À LA RECONNAISSANCE DE TOUS LES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS
Près de 80 ans après le "massacre" de tirailleurs sénégalais, Paris ouvre la voie à une reconnaissance de l'ensemble des victimes. Seuls six d'entre eux sont pour l'heure reconnus comme des "soldats tombés pour la France"
La France se dit prête à entamer un travail devant aboutir par la reconnaissance de tous les tirailleurs sénégalais tués au camp militaire de Thiaroye en 1944, dans la banlieue dakaroise, assurant que “la porte est ouverte” pour une telle perspective.
Pour l’heure, seuls six tirailleurs sont reconnus par Paris comme des “soldats tombés pour la France”.
“La porte est ouverte pour une reconnaissance de tous les tirailleurs sénégalais”, a dit une source diplomatique française lundi, à Paris, en prélude de la célébration, jeudi, du 80ᵉ débarquement de Provence.
Le 1ᵉʳ décembre 1944, plusieurs soldats africains ayant participé à la libération de la France, ont été tués à Thiaroye, sur ordre de l’administration militaire coloniale française pour avoir réclamé le paiement de leur solde de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur avaient pas été versées.
Utilisant le terme de “massacre” pour qualifier cet épisode de son histoire coloniale, la France entend reconnaître le rôle que les tirailleurs sénégalais ont joué dans son histoire commune avec ses anciennes colonies d’Afrique.
Cette démarche est motivée, selon la diplomatie française, par le besoin de “regarder l’histoire en face, être juste et répondre à la demande des tirailleurs eux-mêmes et de leur descendance”.
“Le processus est ouvert. Il s’agit d’une demande forte des descendants des tirailleurs”, fait-elle savoir, ajoutant que le président Emmanuel Macron a œuvré pour que leur “reconnaissance soit au niveau de leur engagement” dans la libération de la France, alors sous le joug hitlérien.
Le 15 août 1944, 250 000 volontaires africains ont participé à l’opération Anvil, rebaptisée Dragoon, ayant permis la libération de la Provence (sud-est français).
À l’occasion de la commémoration, jeudi, du 80ᵉ anniversaire de cet évènement, le président camerounais, Paul Biya, prononcera un discours au nom de ses homologues et chefs de gouvernement du continent, qui y prendront part.
“L’esprit de cette célébration est une manière pour la France de n’occulter aucune mémoire, africaine notamment”, indique la source diplomatique française.