MBACKE BAARI, POINT DE DEPART DE L’EXIL DE BAMBA
Mbacké Baari est intimement liée à l’histoire du mouridisme parce que c’est de là que le fondateur de la confrérie a pris départ pour entamer son exil
Mbacké Baari est intimement liée à l’histoire du mouridisme parce que c’est de là que le fondateur de la confrérie a pris départ pour entamer son exil.
Situé à 45 km au nord de Touba, sur la route de Linguère, Mbacké Baari se trouve dans la commune de Thiamène, une collectivité territoriale de l’arrondissement de Sagatta. C’est dans ce lieu où repose Mame Marame Mbacké, l’un des aïeux de Serigne Touba et Serigne Malick Sy. Il a fondé ce village et y a résidé jusqu’à la disparition de ses fils, Amadou Sokhna Bousso et Saër Sokhna Bousso. Mame Marame quitte alors le village de Mbacké Baari qui tombe momentanément dans l’oubli. À la fin de mars 1895, Serigne Touba y retourne sous l’ordre de son seigneur pour y passer une retraite spirituelle attendant ainsi l’ordre de son seigneur. Il renomma sa demeure Darou Khoudoss qui était située au Sud. Le Cheikh y passa un séjour de quatre mois environ (jusqu’au 10 août-18 Safar 1313h).
Le départ en exil
Mbacké Baari, située à 10 kilomètres de Dahra Djolof, est considérée comme le point de départ en exil du fondateur de la confrérie mouride. Serigne Cheikh Diorel Mbacké, actuel khalife de cette cité, dit : «C’est ici qu’il a préparé son voyage. Il avait vu en songe le prophète Mohamed et s’était retiré dans ce village pour mieux adorer Dieu.» Le talentueux conférencier mouride Serigne Gana Messéré de renchérir : «Ce magal est célébré le 10 août 1895, le jour où Serigne Touba a pris congé de sa famille pour entamer son exil. C’est une terre bénite et chargée d’histoire. C’est l’un des plus courus par les mourides. Cette localité revêt une importance capitale pour Serigne Touba.» En quittant ce village mythique et plein de symboles, mais méconnu de beaucoup de mourides, le Cheikh y avait laissé toute sa famille, quatre épouses (Sokhna Hawa Bousso, Faty Madou Mame, Sokhna Penda Mboyo et Sokhna Fatou Sylla) et quatre enfants (Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, Serigne Fallou Mbacké, Mouhamadou Lamine Bara Mbacké et Sidy Mouhamed Mbacké). Serigne Cheikh Mandouba et Serigne Ndam Abdourahmane Lo s’occupaient de l’éducation des talibés. Une mosquée trône au milieu du village, là où se trouvait la mosquée où le saint homme avait fait des dévotions avant de se rendre à Saint-Louis d’où il devait partir en exil.
Le pèlerinage à La Mecque, un projet qui tomba à l’eau
Cheikh Ahmadou Bamba avait toujours rêvé d’aller à La Mecque, depuis Mbacké Baari. Convoqué par le Gouverneur de Saint-Louis d’alors, puis déporté au Gabon, le projet d’effectuer le 5e pilier de l’Islam tomba à l’eau. En 1896, son frère cadet Mame Thierno Mbacké qui s’occupait de la famille fut persécuté par les colons. Par prudence, il quitta les lieux avec la famille pour regagner Mbacké Baol. «Après le déménagement de Mame Thierno, le village a été à nouveau rayé de la carte. C’est en 1964, un an après l’inauguration de la mosquée de Touba, que Serigne Fallou, 2e khalife des mourides, est revenu sur les traces de ses illustres ascendants, Cheikhoul Khadim et Mame Marame pour exhumer le village historique. Il s’attela à la construction de la mosquée dont la première pierre a été posée en 1894, un an avant l’exil. Serigne Bassirou Ibn Serigne Fallou termina l’œuvre ainsi que la demeure et la chambre que son grand-père avait tracées avant d’aller en exil», selon Serigne Cheikh Diorel Mbacké, khalife de Mbacké Baari.