LA LETTRE DU MALAISE
La sollicitation de Touba que la présidence de la République a rejetée a installé un malaise au niveau du Comité d’organisation du Magal de Touba.
La sollicitation de Touba que la présidence de la République a rejetée a installé un malaise au niveau du Comité d’organisation du Magal de Touba. Le président dudit comité, par ailleurs porte-parole du khalife général des mourides a indiqué que cette sollicitation n’émanait pas de lui encore moins du khalife. L’auteur de la lettre, Serigne Cheikhouna Mbacké, a répondu avoir écrit au nom de la commission qu’il préside.
Refus de la présidence
Le Grand Magal de Touba est un évènement d’une dimension internationale. Et dans les cérémonies officielles du lendemain, l’on se rend compte des fortes délégations gouvernementales, notamment de pays arabes, de l’Afrique et d’ailleurs présentées au khalife général des mourides. C’est ainsi que Serigne Cheikhouna Mbacké, au nom du président du Comité d’organisation du Grand Magal de Touba a sollicité la présidence de la République, par une lettre en date du 31 juillet 2024, «une prise en charge des délégations étrangères à l’hôtel King Fahd Palace». La réponse est niet ! Et le Directeur des Moyens généraux de la présidence a donné les raisons. «La présidence de la République, dans le but de rationaliser ses dépenses, a adopté une nouvelle doctrine de gestion, et un état des lieux est en train d’être mené au niveau des réceptifs hôteliers pour une meilleure gestion. A cet effet, nous regrettons de ne pouvoir honorer votre requête», a motivé Cheikh Omar Diagne. Une lettre fuitée le jour même du Magal. Voilà qui a déclenché une grosse polémique. Une grosse gêne du côté des nouvelles autorités accusées d’avoir commis une «erreur d’appréciation». Alors que d’autres y voyaient un vent de «rupture». Touba a vite éteint une étincelle.
Cheikh Bass : «Nous n’avons rien sollicité
Cette lettre réponse du Palais a fini par installer un malaise au sein du comité d’organisation du Grand Magal. Son président, Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre, recevant le ministre du Tourisme et de l’artisanat, Mountaga Diao, accompagné du député Amadou Ba, a tenu à apporter des clarifications. «Je dois clarifier une chose qui fait mal à beaucoup de talibés qui m’ont interpellé. Concernant cette fameuse lettre dont on parle et qui était adressée aux autorités pour l’hébergement d’hôtes étrangers, c’est vrai qu’on le faisait dans le passé, mais en vérité, je n’ai jamais écrit de lettre. Mais, pour cette année, il n’y a qu’une seule correspondance qui a été écrite et elle a été signée par le khalife général des mourides. Elle est relative à l’invitation faite aux ambassadeurs. Et, c’est moi-même qui l’ai transmise. Il n’y a pas une autre correspondance écrite par le comité d’organisation que je dirige. Je n’ai non plus aucune information sur cette lettre. Nous n’avons rien sollicité. Et si nous avions sollicité les autorités, nous n’avons aucun doute qu’elles auraient répondu favorablement parce que c’est le président de la République en personne qui m’a dit lors de sa dernière visite qu’il avait donné des instructions pour que toute demande venant de nous soit satisfaite. Mais, pour la fameuse lettre, je le répète, elle ne vient pas du khalife, encore moins de moi qui suis le président du Comité d’organisation», a dit le porte-parole du khalife général des mourides.
Serigne Cheikhouna Mbacké : «J’ai écrit en tant que président de la Commission des relations extérieures»
Sur sa page Facebook, Serigne Cheikhouna Mbacké, président de la commission des relations extérieures du Comité d’organisation du Magal de Touba apporte des précisions. L’auteur de la lettre adressée à la Présidence dit : «J’ai vu ces derniers temps une lettre fuitée. J’ai écrit cette lettre et je l’ai signée avec le cachet de président de la Commission des relations extérieures et non comme président du Comité d’organisation. C’est une pratique qui existait depuis 2009, année de la création de cette commission. Nous avons appris que la présidence pouvait nous appuyer en logistique. Alors, j’ai écrit des correspondances pour solliciter de la logistique précisément des chambres et des véhicules au nombre de 6. D’ailleurs, la présidence a eu, par le passé, à mettre des véhicules à notre disposition. Si, je n’avais pas cette autorisation, jamais je n’aurais procédé de la sorte. Ce que je déplore, c’est la publication d’une lettre sur les réseaux sociaux. Je n’ai jamais écrit président de Comité d’organisation mais bien Commission des relations extérieures. Je n’ai jamais agi en solo. Si je réagis, c’est parce que j’ai vu un message qui sonne comme un désaveu alors que personne ne m’a saisi pour quoi que ce soit (allusion à la précision de Cheikh Bass Abdou Khadre). Le Comité d’organisation devait au moins m’entendre et connaître ma version avant de parler.»