ATTENTION AU RETOUR DE BATON
Aujourd’hui il est nécessaire de régler cette question de la Loi de finances 2025 dans les délais requis pour ne avoir à légiférer par ordonnances, ce qui ne serait pas bien apprécié par les partenaires au développement
Certains politologues ont fait récemment un arrêt rétrospectif pour analyser le bilan des 100 premiers jours du «Gouvernement Pastef», après sa brillante victoire lors de l’élection présidentielle du dimanche 24 mars 2024.
Je crois que la majorité de la population sénégalaise a apprécié positivement l’étape franchie, suite aux nombreuses réalisations du nouveau régime : formation d’un gouvernement restreint de 25 ministres et 05 secrétaires d’Etat pour la plupart des technocrates, réduction de certaines denrées de première nécessité (pain, huile, riz et sucre), mise en œuvre des principes de « Jub-Jubal-Jubanti », de transparence promise avec la publication des rapports de la Cour des Comptes, de l’Inspection Générale d’Etat et de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) des cinq (05) dernières années (2019, 2020, 2021, 2022 et 2023) , organisation de la « Journée du dialogue national » le 28 mai 2024 sur le thème « La réforme et la modernisation de la justice », publication de déclaration de patrimoine du Président de la République, de tous les ministres sans exception, ainsi que des gestionnaires de deniers publics de plus d’un milliard de F CFA, organisation de la « Journée du dialogue national sur la Justice », dissolution de la Commission Nationale du Dialogue des Territoires (CNDT), pour ne citer que celles-là.
A côté de ces belles réalisations, on a eu à déplorer durant cette période des actions ou communications maladroites de la part des tenants du Pouvoir : invitation de Jean Luc Mélenchon aux premières heures de la « Gouvernance Pastef », communication maladroite des Hautes Autorités sur la Déclaration de Politique Générale du PM et, tout récemment, le jeu de cache-cache sur la probable dissolution de l’Assemblée nationale et des autres Institutions estampillées budgétivores de l’Etat comme le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et le Conseil Economique Social et Environnemental (HCCT). Si dans le fond ces questions reçoivent l’approbation de la majorité des citoyens, cela mérite cependant une prise en charge correcte de la part du gouvernement dans le respect de la constitution et des lois de notre pays. Ces questions n’auraient-elles pas pu être réglées dès les premières heures de la 3e alternance par voie référendaire ? Les juristes trancheront. Cette approche aurait peut-être permis de régler toutes ces questions dans leur ensemble pour permettre au nouveau régime d’avoir les coudées franches pour gouverner dans la sérénité.
Aujourd’hui, ces questions sont prises en charge une à une : dissolution du HCCT et du CESE, probable dissolution de l’Assemblée nationale, organisation des élections législatives, vote du budget remanié 2024, vote du budget 2025, entres autres urgences.
Ce lundi 02 septembre 2024, nous avons assisté, le coeur serré, aux joutes oratoires des députés sur la lancinante question de la dissolution du HCCT et du CESE, qui au finish n’a pas donné les résultats espérés par la mouvance présidentielle. A 83 voix contre et 80 voix pour, la proposition de Loi a été rejetée par la majorité parlementaire Benno Bokk Yakaar. Il n’était pas nécessaire d’être un devin pour connaître l’issue du scrutin. Alors quel enseignement faut-il en tirer ?
A mon humble avis, il faut plus de sérénité et de tact au niveau de l’Exécutif et privilégier le dialogue et la concertation avec toutes les parties prenantes et principalement l’opposition afin d’éviter une crise institutionnelle. Cette posture n’est pas un signe de faiblesse, au contraire. Le premier obstacle à éviter est la « Motion de censure du gouvernement » promise par le président du groupe parlementaire de Benno Book Yakaar lors de la plénière du lundi 22 septembre dernier. Effet d’annonce ou parade de survie ? Il faut se préparer à cette grande bataille qui déterminera l’avenir du premier gouvernement Yewwi Askan Wi.
En attendant, il faut se concentrer sur l’essentiel. Aujourd’hui il est nécessaire de régler cette question de la Loi de finances 2025 dans les délais requis pour ne avoir à légiférer par ordonnances, ce qui ne serait pas bien apprécié par les partenaires au développement. L’autre challenge est de réussir la présente campagne d’hivernage afin d’espérer régler la lancinante question d’autosuffisance alimentaire/souveraineté alimentaire. L’emploi des jeunes est une sur priorité, d’autant plus que l’Europe a fermé ses frontières. En outre, la « Demande sociale » de reddition des comptes doit être prise en charge avec beaucoup plus de célérité, mais sans empressement.
Toutes ces actions doivent être accompagnées d’une bonne communication afin d’éclairer la lanterne des citoyens pour une adhésion sans faille au Projet. C’est à ce prix seulement que l’on peut espérer un non-retour de bâton.
Il me plaît aujourd’hui de constater que ma dernière contribution postée dans le journal Sud Quotidien n° 9261 du mardi 02 avril 2024 a parfaitement épousé l’action gouvernementale des 100 premiers jours du Président Diomaye D. Faye. L’article était intitulé « Le Sénégal, une démocratie majeure ». Sur les huit (08) propositions formulées à l’endroit du nouveau régime, sept (07) ont été réalisées ou sont en cours d’exécution. Prions pour que le Tout Puissant guide les pas de nos nouveaux dirigeants pour le bien-être des populations sénégalaises.