LE COUS OUTILLE LES JOURNALISTES POUR UNE MEILLEURE COUVERTURE DU MPOX
Dans le cadre de sa stratégie proactive contre le mpox, le Sénégal a activé un plan d'urgence visant à renforcer la préparation nationale. Cet effort s'inscrit dans une démarche de prévention, où la communication joue un rôle clé dans la sensibilisation.
Bien que le Sénégal n'ait jamais été touché par l'épidémie de mpox, le pays adopte une approche proactive en préparant une réponse nationale en cas d'apparition de la maladie. À cet effet, le Centre des Opérations d'Urgence Sanitaire a été activé, accompagné de la mise en place d'un Système de Gestion de l'Incident (SGI) chargé de coordonner la préparation et la riposte éventuelle contre le mpox.
Le SGI a conçu un plan d’action incident axé sur la communication et la mobilisation communautaire. L’activation de ce niveau 3 met l’accent sur la sensibilisation, l’engagement des populations et le renforcement des capacités des acteurs clés, notamment dans la communication sur les risques et l’engagement communautaire (CREC). Une attention particulière est accordée aux professionnels des médias, en première ligne dans la transmission d'informations fiables.
Dans ce cadre, avec le soutien du Bureau de l’OMS au Sénégal, le SGI a organisé le 7 septembre 2024 un atelier d'orientation destiné aux journalistes spécialisés en santé. Cet atelier, regroupant des membres du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l'Environnement (Remapsen) et de l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd), visait à renforcer les compétences des journalistes pour une couverture informative et précise sur le mpox.
L’objectif de cette initiative est de sensibiliser les médias sur les spécificités de la maladie, afin qu’ils puissent mieux informer le grand public sur les signes cliniques, les modes de transmission, et surtout sur les mesures préventives essentielles à l’échelle individuelle et collective.
Surveillance renforcée et vigilance accrue
Depuis le 14 août, date à laquelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le mpox parmi les urgences de santé publique de portée internationale, le Sénégal reste en état de vigilance. « Bien que le pays n'ait enregistré aucun cas de mpox à ce jour, nous avons mis en place un dispositif de surveillance renforcée », a affirmé Dr Boly Diop, gestionnaire d’incident pour le mpox au Sénégal. Selon lui, 53 cas suspects ont été identifiés et testés, mais tous sont revenus négatifs, rassure-t-il.
Dr Diop souligne l'importance de l'implication des journalistes dans la stratégie de réponse : « Ce partenariat avec les médias est crucial pour assurer une diffusion efficace et rapide de l’information, mais aussi pour sensibiliser la population aux gestes préventifs. »
Le mpox est une zoonose, c'est-à-dire une maladie transmise de l’animal à l’humain. Identifié pour la première fois en Afrique centrale et de l'Ouest il y a plus de 60 ans, le virus est désormais signalé dans des régions non endémiques à travers le monde. Il se transmet par contact étroit avec des fluides corporels ou des lésions cutanées d'animaux ou d'humains infectés. Les récentes flambées dans des pays non endémiques révèlent une transmission interhumaine.
Selon l’Institut Pasteur, la maladie commence généralement par une période d’incubation de 12 jours, suivie de symptômes grippaux (fièvre, courbatures, fatigue) pendant 1 à 4 jours. La contagion débute dès l’apparition des premiers symptômes. Une phase éruptive se manifeste ensuite, avec des lésions cutanées qui touchent l’ensemble du corps, y compris les paumes des mains et les plantes des pieds, et s’accompagnent d’un gonflement des ganglions lymphatiques. La maladie dure en moyenne de 2 à 4 semaines et se résout spontanément dans la majorité des cas.