LES FAMILLES DES VICTIMES DU NAUFRAGE DU JOOLA INSATISFAITES MALGRE LES TRAVAUX DU MEMORIAL-MUSEE
Le comité d’Initiative pour l’érection d’un mémorial musée le « Joola », a tenu une conférence de presse hier, jeudi 19 septembre, pour porter ses doléances à quelques jours du souvenir de ce drame
Les familles des victimes du naufrage du bateau le Joola du 26 septembre 2022 marqueront le souvenir de leurs disparus avec une empreinte de doléances non satisfaites malgré les travaux du mémorial musée. Il est conçu, selon elles, sans la prise en compte de leurs avis. Le comité d’initiative pour l’érection du mémorial musée le « Joola » a tenu une conférence de presse hier, jeudi 19 septembre.
Le 26 septembre prochain, marquera la 22éme anniversaire du naufrage du bateau le Joola. Le comité d’Initiative pour l’érection d’un mémorial musée le « Joola », a tenu une conférence de presse hier, jeudi 19 septembre, pour porter ses doléances à quelques jours du souvenir de ce drame.
Malgré l’érection d’un musée mémorial le « Joola » à Ziguinchor, les familles ne décolèrent pas. « Des discussions, parfois très passionnées, des concessions souvent accompagnées d’autoritarisme, ont abouti au compromis avec l’Etat de réaliser un mémorial musée à Ziguinchor, avec une réplique à Dakar.
Le lancement des activités du Mémorial musée Le Joola de Ziguinchor pourrait laisser penser que « tout est bien qui finit bien », alors que le plus difficile reste à venir », a soutenu le coordonnateur du collectif Chamsidine Aïdara. Pour lui, « le projet mémorial, c’est-à-dire le contenu, et sa réplique à Dakar, restent à faire ». Chamsidine Aïdara trouve que « les familles des victimes sont exclues de la Commission Scientifique sous le faux prétexte qu’elles réagissent avec de l’émotion et la demande de leur intégration n’a pas reçu de réponse ».
Le collectif juge par ailleurs que « le mémorial, à l’instar de ceux qui existent à travers le monde, doit s’insérer dans un cadre plus vaste comprenant un musée et un centre de recherche sur la sécurité humaine, sur la prévention des risques et catastrophes ».
En outre, « il doit permettre de célébrer l’avenir en se souvenant des pans importants de sa propre histoire, mais également il doit être centre de réflexion et de prospective pour un véritable changement de comportement en prenant également en charge le défi sécuritaire ». Les familles des victimes veulent aussi l’insertion de tous les orphelins du Joola. Les familles réclament toujours justice en refusant que la responsabilité du naufrage soit imputée exclusivement au capitaine du navire. Les familles des victimes disent aussi être préoccupées par la réforme de la justice. Elles se demandent si elle peut contribuer à avoir la justice qu’elles réclament depuis plus de vingt ans.
Le collectif dénonce aussi la persistance des mauvais comportements qui ont été à l’origine du naufrage du bateau. « L’incivisme, l’indiscipline et la corruption sont devenus des règles, des normes sociales, les risques dans les services de transport sont toujours très élevés, ceux qui sont chargés de veiller à la sécurité des populations ne sont pas encore en mesure d’endiguer le fléau. Les évènements tragiques sur nos routes impliquant des véhicules de transport en commun au cours de ces trois dernières années sont là pour l’illustrer, signe que les leçons du naufrage de 2002 n’ont toujours pas été tirées ». Enfin, les familles exigent toujours le renflouement de l’épave du bateau pour une « justice sociale ».