L’ETAT «REHABILITE» LES ORPHELINS PUPILLES DE LA NATION ET OFFRE UN MUSEE MEMORIAL JOOLA AUX FAMILLES DES VICTIMES
C’est dans une ferveur émotionnelle que Ziguinchor et sa population ont célébré hier, jeudi 26 septembre 2024, le vingt-deuxième (22e) anniversaire du naufrage du bateau le «Joola».
C’est dans une ferveur émotionnelle que Ziguinchor et sa population ont célébré hier, jeudi 26 septembre 2024, le vingt-deuxième (22e) anniversaire du naufrage du bateau le «Joola». La cérémonie a été marquée par la «réhabilitation» des orphelins pupilles de la nation par l’Etat qui a offert un Musée Mémorial «Joola» aux familles des victimes.
L ’inauguration du Musée Mémorial Joola, une vielle doléance des familles des victimes, a été l’un des temps forts de cette 22e célébration du naufrage du bateau le «Joola». Mais pour autant, cela n’a pas occulté les doléances du renflouement du navire, soulevées par le président de l’Association des Familles des victimes, Boubacar Ba, qui exige également justice dans cette affaire du Joola.
L’absence du Premier ministre, Ousmane Sonko, pourtant annoncé, n’a pas laissé indifférents certains membres de l’Association des Familles des Victimes du Joola (l’ANFV/ Joola), à l’image du président de cette structure, Boubacar Ba, qui se dit déçu par ce faux bond. Mais la présence de cinq (5) ministres de la République (Général Birame Diop, ministre des Forces Armées ; Général Jean Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique ; Mme Khady Diène Gaye, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Cultures ; Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public ; Yankhoba Diémé, ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions) a rehaussé cette 22e commémoration du naufrage du Joola.
Le cimetière des naufragés de Kanténe, première étape de la célébration, a permis aux autorités, familles des victimes et personnalités religieuses de rendre un vibrant hommage aux disparus. Prières et recueillement ont été les temps forts sur place, avant la cérémonie officielle au Musée «Mémorial Joola», point focal des activités de cet an 22 du naufrage du ferry assurant la liaison maritime Dakar-Ziguinchor qui a coulé le 26 septembre 2022 dans l’océan Atlantique, au large de la Gambie. Les discours des responsables des trois entités de l’Association des Familles des Victimes ont illustré les divisions au sein de cette association minée par des dissensions.
A l’image des différents orateurs qui ont rendu un vibrant hommage aux disparus, le ministre des Forces Armées, le Général Birame Diop, qui a dirigé la délégation officielle, a exprimé toute sa compassion et toute sa solidarité avant de prendre des engagements en faveur des orphelins et pupilles de le Nation. «Plusieurs mesures sont prises par l’Etat pour satisfaire les doléances exprimées par les associations des familles des victimes notamment : la prise en charge des orphelins pupilles de la nation par l’octroi des bourses d’études dans les écoles privées et universités publiques, la prise en charge médicale et des formations professionnelles pour permettre aux orphelins du Joola de disposer de qualification. La prise en charge de la liste additionnelle de trois cent soixante-onze (371) orphelins omis par le décret d’application de 2009, la construction effective du Mémorial Musée le Joola», a promis le Général Birame Diop qui rassure le président de l’Association des familles d’une étude attentive de toutes les doléances soulevées par les associations, dans le respect des dispositions réglementaires.
Le thème de cette année, «La place du Mémorial dans la commémoration», est perçu parle ministre comme une invite à une introspection et au changement de comportements, à un moment où certaines de nos valeurs essentielles sont en perdition. La mise en service du Musée Mémorial le «Joola», un bel et imposant édifice qui se dresse majestueusement sur le quai de Ziguinchor, exprime, selon le patron des Armées, une volonté politique de l’Etat d’ancrer le souvenir du naufrage dans cette mémoire collective et d’en faire un levier dans la consolidation dans la cohésion nationale, dira le Général Diop qui a saisi l’occasion pour dresser les avantages du Mémorial «Musée le Joola» dont la gestion et l’exploitation restent une préoccupation des autorités. Ce 22e anniversaire du Joola a été également l’occasion d’appeler les populations à la prudence et à l’adoption de meilleurs comportements en rappelant les enseignements de cette tragédie du Joola.
BOUBACAR BA, PRESIDENTDE L’ASSOCIATIONNATIONALE DES FAMILLES DES VICTIMES (ANFV/JOOLA) : «Nous voulons que le 26 septembre soit déclaré jour férié...»
Faire du 26 septembre un jour férié ; c’est l’une des doléances soulevées par le président de l’ANFV/Joola, Boubacar Ba, qui salue les efforts consentis par l’Etat. Avant d’agiter cette doléance : «Nous voulons également que la date commémorative du 26 septembre soit déclarée jour férié. En plus, nous demandons la création d’une Fondation «Joola» dotée de moyens conséquents pour satisfaire les nombreuses doléances des familles des victimes», dira le responsable des familles des victimes qui continue de réclamer que justice soit faite pour, dit-il, permettre aux familles de faire le deuil. La question du renflouement soulevé a été également reprise par les pupilles de la nation, à l’image de la représentante des pupilles de la Nation.
BINTA GASSAMA, REPRESENTANTE DES ORPHELINS PUPILLES DE LA NATION : «Nous voulons que les ossements soient récupérés de l’épave et exposés au Musée…»
A peine 22 ans, Binta Gassama ne s’est pas fait prier pour poser la requête de la récupération des ossements de l’épave du bateau le «Joola» qui sombre au fond de l’océan Atlantique, au large de la Gambie, depuis le 26 septembre 2022, date de son naufrage. Une façon de réclamer le renflouement du navire car, pour lui, «cela permettra d’exposer les ossements récupérés de l’épave pour les exposer dans ce musée». Et comme si cela ne suffisait pas, Mademoiselle Gassama de plaider pour l’enseignement de cette affaire du «Joola» à l’école. «Le Joola» doit être enseigné dans les écoles et doit inspirer le Sénégal, plus particulièrement sa jeunesse», dira-t-elle ; avant de lancer ceci : «22 ans après, c’est l’impunité totale».