LA COMMUNAUTE BALANTE VEUT REVIVIFIER SA CULTURE
« Je suis Balante, donc j’existe » est le slogan « fort apprécié » qui a réuni les acteurs culturels. La consolidation de la langue Balante déjà codifiée, la valorisation du balafon, cet instrument mythique traditionnel, et le statut des griots Balante .
La communauté Balante a organisé deux journées de réflexion au foyer des jeunes de Diattacounda pour revigorer leur culture. « Je suis Balante, donc j’existe » est le slogan « fort apprécié » qui a réuni les acteurs culturels. La consolidation de la langue Balante déjà codifiée, la valorisation du balafon, cet instrument mythique traditionnel, et le statut des griots Balante étaient au cœur des débats.
Magnifier les temples de la culture porteurs de la tradition, telle est la mission de la communauté Balante. Artistes musiciens, chanteurs, enseignants, membres de la diaspora, notables, chefs de villages, journalistes, influenceurs et communicateurs traditionnels, hommes et femmes venant de différents horizons ont pris part à ces deux journées de réflexion au foyer des jeunes de Diattacounda, dans le sud du pays. En présence du maire Edouard Diatta et de quelques conseillers municipaux venus représenter les autres communes, les acteurs ont débattu de la richesse de la culture Balante et de sa sauvegarde en vue d’une pérennisation pour les générations futures.
« Les Balantes sont présents partout au Sénégal depuis des siècles »
Pour Abdoul Aziz Guéye, consultant culturel, l’ethnie Balante possède une culture très riche et variée. Par exemple, le bois sacré, qui a pratiquement disparu dans certaines couches de la société Balante, perdure encore chez une composante de cette ethnie appelée communément les Balanta Mané. « Dans la culture Balante, la transmission de l’histoire de génération en génération est assurée par les femmes. Nous avons différentes danses de réjouissance et sacrées, des mariages traditionnels avec leurs profondes significations, et des noms ancestraux propres à chaque famille, pour ne citer que ces exemples », ajoute-t-il. Il poursuit : « Les Balantes sont présents partout au Sénégal depuis des siècles, mais nous restons méconnus en dehors de la Casamance. D’où cette rencontre portée par le label Balantacounda. »
« Oui, le danger qui guette les minorités dites socio-culturelles est bien réel »
Selon Abdoul Aziz Guéye, il est temps que « les Balantes sortent de leur réserve pour se faire connaître à l’échelle nationale et internationale, à travers les grands rendez-vous culturels ». « Oui, le danger qui guette les minorités dites socio-culturelles est bien réel si les concernés et les autorités étatiques ne font rien pour les préserver. Nous risquons une disparition pure et simple, car chaque groupe a sa place dans une nation », a-t-il expliqué.
Sur le plan économique et artistique, la pratique du balafon est en perte de vitesse au profit de la musique moderne. « Le balafon est sacré dans la culture Balante. Si vous n’êtes pas initié, vous ne pouvez pas le jouer. Mais aujourd’hui, beaucoup ne prennent plus la peine de faire jouer les griots pendant les cérémonies (mariages et autres). Nos orchestres ne sont pas visibles à l’échelle nationale, toute cette fibre artistique reste dans l’ombre », a-t-il poursuivi.
À cet effet, un comité scientifique a été mis en place pour les préparatifs des prochaines convergences culturelles de Djibanar, en prélude à la grande nuit Balante prévue l’année prochaine au Grand Théâtre de Dakar.