LES PAYS DE LA SOUS-REGION AFFUTENT LEURS ARMES À DAKAR CONTRE LES MALADIES ZOONOTIQUES
Le rapprochement de tous les secteurs permet donc de mieux comprendre les risques communs à l’interface homme-animal-environnement
Face à la menace que constituent les maladies zoonotiques, un atelier sous-régional de trois jours, ouvert hier à Dakar, regroupe des experts venus de la sous-région. Organisé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), l’Organisation mondiale de la santé animale (Omsa) et l’Organisation mondiale de la santé (Oms), cet atelier sous-régional permettra une meilleure évaluation de l’outil multisectoriel d’Evaluation conjointe des risques (Ecr) pour accompagner les pays à évaluer de façon consistante et harmonisée les risques à l’interface homme-animal-environnement.
Les menaces et les maladies zoonotiques constituent un risque tant pour la santé animale que pour la santé publique, et nécessitent des efforts conjoints des secteurs de la santé publique, de la santé animale et de l’environnement pour y faire face efficacement. En effet, les activités visant à identifier, évaluer, gérer et réduire les risques liés aux zoonoses bénéficient de la coordination et de la collaboration entre les ministères et d’autres organismes d’un pays qui sont responsables de divers aspects de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement. Le rapprochement de tous les secteurs permet donc de mieux comprendre les risques communs à l’interface homme-animal-environnement. C’est dans ce cadre que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), l’Organisation mondiale de la santé animale (Omsa) et l’Organisation mondiale de la santé (Oms) ont développé l’outil multisectoriel d’Evaluation conjointe des risques (Ecr) pour accompagner les pays à évaluer de façon consistante et harmonisée les risques à l’interface homme-animal- environnement.
Les mouches et les larves de «Cochliomyia hominivorax» constituent des insectes parasites qui causent d’importants dégâts chez les animaux à sang chaud. L’homme n’y échappe pas, ce qui constitue un grave problème de santé publique. «La lucilie bouchère est une mouche qui infecte s’il y a une porte d’entrée. Si vous avez un animal ou même l’homme, s’il y a une porte d’entrée, la mouche vient se mettre sur la porte d’entrée et pond des œufs qui vont donner des larves. Ces larves-là vont manger la chair, ce qui donne des plaies impressionnantes et cause des dégâts au niveau de la production et au niveau de la santé publique», argumente Dr Coumba Kébé Guèye, de la Direction des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, qui intervenait lors de l’atelier sous-régional d’Evaluation conjointe des risques (Ecr) sur les myiases à «Cochliomyia hominivorax» et à «Chrysomya bezziana» en Afrique de l’Ouest
Beaucoup de cas de cette maladie ont été enregistrés l’année dernière au Sénégal.
«C’est une maladie qu’on pourrait qualifier d’émergente. On pensait l’avoir éradiquée, mais depuis l’année dernière, il y a beaucoup de cas détectés au Sénégal. Ils ont détecté environ 1900 cas au Sénégal depuis l’année dernière. Donc, ça veut dire que la maladie est bien présente», renseigne Dr Coumba Kébé Guèye, qui révèle que c’est une maladie qui «peut être mortelle». Sa collègue Dr Coumba Faye Diouf, Coordonnatrice nationale du Centre d’urgence de la Fao pour la lutte contre les maladies animales transfrontières, de laisser entendre que c’est une maladie «méconnue» du grand public.
«C’est une maladie émergente au Sénégal et dans la sous-région… C’est une maladie assez grave compte tenu du fait que ça crée des lésions, mais aussi parce que ce sont les mouches qui mangent la chair. Ce sont des infestations», souligne Dr Coumba Faye Diouf. En dehors du Sénégal, selon elle, il y a eu des cas qui ont été rapportés en Gambie, en Guinée, et la Fao a appuyé à travers les fonds d’urgence. «Cet espace doit être géré de manière collégiale» pour pouvoir faire face à cette maladie, avec la «porosité» des frontières, pour davantage contenir cette maladie transfrontalière.
L’atelier sous-régional, qui réunit des acteurs des secteurs clés, permettra de fournir des recommandations aux décideurs pour élaborer et mettre en œuvre des mesures de gestion des risques et des messages de communication du risque fondés sur des données scientifiques et connaissances (connaissances sont très importantes même si elles ne sont pas publiées) harmonisées entre les différents secteurs dans les différents pays.