MACKY SALL CONFIRME SON ABSENCE DE LA CAMPAGNE
L'ancien président, chef de liste de la coalition d'opposition Takku Wallu, préfère rester à l'étranger. Il invoque le respect de "la tradition" des ex-chefs de l'État sénégalais pour justifier son choix de laisser le champ libre à ses successeurs
(SenePlus) - L'ancien président Macky Sall, tête de liste de la coalition Takku Wallu, ne rentrera pas au pays pour la campagne électorale. Dans un entretien exclusif accordé à RFI Fulbe, il écarte toute possibilité de retour immédiat à Dakar, bouleversant ainsi les plans de sa formation politique.
"Mon retour au Sénégal n'est pas encore à l'ordre du jour. Une fois décidé, je ferai moi-même une annonce officielle", a déclaré l'ancien chef d'État installé désormais au Maroc. Il justifie cette absence par le respect des traditions : "Quand un président est longtemps resté au pouvoir, il doit se retirer pour laisser le soin à ses successeurs afin qu'ils puissent bien dérouler."
Malgré son absence physique, Macky Sall reste actif dans la campagne. Dimanche, lors du meeting de sa coalition à Fatick, il est intervenu par téléphone pour galvaniser ses troupes. "Les Fatickois ont toujours fait montre de dignité et de loyauté. Comme d'habitude, nous sommes conscients qu'ils vont faire la bonne option pour le bien du Sénégal", rapporte Le Soleil, citant ses propos.
Cette campagne à distance suscite déjà des critiques acerbes. Seydina Oumar Touré, l'ancien capitaine de gendarmerie devenu directeur général de l'Agence nationale de la sécurité de proximité, n'a pas manqué de railler l'ancien président, le qualifiant de "première tête de liste de l'histoire du Sénégal à battre campagne sur WhatsApp et TikTok".
L'attaque de Touré va plus loin, rappelant le bilan contesté de Macky Sall : "Après s'être illustré dans la dictature en enregistrant le plus grand nombre d'arrestations, d'emprisonnements, de radiations et de morts, entre autres incommodités", avant d'ajouter ironiquement que "cet homme nous réserve encore des surprises".
Face à ces critiques, l'ancien président reste stoïque. S'il reconnaît que sa décision "pourrait peut-être créer une situation de découragement", il minimise l'impact sur sa campagne, rappelant que "l'expression du vote revient aux Sénégalais". Une posture qui interroge alors que le scrutin du 17 novembre approche.
Il y a quelques jours, Jeune Afrique révélait déjà que l'ancien chef de l'État avait choisi de mener la campagne des législatives depuis l'étranger par "crainte de voir ses adversaires, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, lancer une procédure judiciaire contre lui et le faire arrêter une fois arrivé sur le territoire national".