ATTÉNUATION CLIMATIQUE, LE SÉNÉGAL A BESOIN DE 13 MILLIARDS $, SELON LE DR GORA NIANG
Selon lui, les phénomènes climatiques extrêmes que nous constatons, tels que les crues soudaines ou les épisodes de pluies intenses comme les 140 mm en une seule journée à Touba, montrent l’urgence d’actions concertées.
Invité de l’émission matinale Salam Sénégal sur Radio Sénégal Internationale, le Docteur Gora Niang, expert en énergie, environnement, et ancien directeur du Centre d’éducation et de formation environnementale au ministère de l’Environnement, a livré une analyse approfondie sur les enjeux environnementaux et climatiques à l’aube de la COP29. Au cours de son intervention, il a abordé les thèmes cruciaux du changement climatique, des priorités nationales du Sénégal et des défis que posent les climatosceptiques dans la lutte mondiale pour l’environnement.
Selon le docteur Niang, la COP29, qui se tient cette année à Bakou, est une tribune mondiale où chaque pays est appelé à renforcer son engagement face au réchauffement climatique. « Ce rendez-vous annuel rassemble le monde depuis 1995 pour débattre du changement climatique. Les phénomènes climatiques extrêmes que nous constatons, tels que les crues soudaines ou les épisodes de pluies intenses comme les 140 mm en une seule journée à Touba, montrent l’urgence d’actions concertées. À Bakou, les pays se rassemblent pour discuter de solutions durables, éviter la destruction de la planète, et apporter un soutien aux nations vulnérables comme le Sénégal qui font face aux avancées de la mer et à d’autres menaces écologiques », a-t-il déclaré.
Le docteur Niang a ensuite abordé les priorités climatiques pour le Sénégal, en particulier la nécessité d’adaptation et d’atténuation face aux impacts du changement climatique. Il a rappelé que la contribution nationale déterminée (CDN) du Sénégal a déjà été établie, évaluant les besoins à 13 milliards de dollars américains pour financer les mesures d’atténuation et d’adaptation. « Le Sénégal ne peut pas mobiliser seul de tels fonds. Le soutien de la communauté internationale est vital pour financer des actions durables, telles que les infrastructures résistantes aux inondations et l’implantation d’énergies renouvelables », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité d’un accès équitable aux financements climatiques.
À la question de l’impact des climatosceptiques, Dr. Niang a dénoncé l’attitude de certains leaders internationaux qui remettent en question les changements climatiques. « Les experts du GIEC, des scientifiques de toutes disciplines, alertent depuis des décennies sur l’évolution du climat. Le changement climatique est un phénomène réel, et il est regrettable que certains continuent de le nier. Les récents événements climatiques extrêmes, comme les ouragans aux États-Unis et les inondations en Europe, montrent que personne n’est à l’abri », a-t-il affirmé. Il a exhorté les pays à renforcer leur engagement malgré l’influence de certains pays climatosceptiques.
Dr. Niang a également exprimé sa déception face à l’absence de discours écologique dans la campagne électorales pour les législatives. « Aucun candidat n’a abordé la question de l’environnement ou de la protection du climat. Pourtant, des mesures urgentes sont nécessaires : le renforcement du transport en commun comme le TER ou le BRT, la promotion de l’énergie solaire, les constructions écologiques… C’est ce que l’on attend de nos dirigeants pour une action efficace contre le changement climatique », a-t-il déploré, appelant les décideurs à intégrer ces questions dans leurs programmes politiques.
Le docteur Gora Niang a insisté sur l’urgence pour chaque nation de reconnaître et d’agir face à la crise climatique. Les discussions de la COP29 pourraient ouvrir la voie à des actions concrètes, mais, selon lui, cela nécessite un engagement collectif et une compréhension profonde des défis que posent le réchauffement climatique et ses conséquences pour l’avenir de la planète.