HOMMAGE AU PROFESSEUR MOUSSA DAFF
C’est avec émotion et tristesse que nous avons appris le rappel à Dieu, le lundi 3 février 2025, de Moussa Daff, Professeur titulaire des Universités de classe exceptionnelle à la retraite, spécialiste de linguistique et de grammaire.
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C’est avec émotion et tristesse que nous avons appris le rappel à Dieu, le lundi 3 février 2025, de Moussa Daff, Professeur titulaire des Universités de classe exceptionnelle à la retraite, spécialiste de linguistique et de grammaire. De cet illustre disparu, nous voudrions retenir l’image d’un homme avenant, accessible, généreux et ouvert d’esprit ainsi que d’un intellectuel et d’un chercheur qui aura beaucoup contribué au rayonnement de la Francophonie. Après avoir été en grande partie à l’initiative de la création du certificat de spécialisation en littératures francophones à la Faculté des Lettres et sciences humaines de l’UCAD et dirigé des thèses en francophonie, le Professeur Daff est aussi connu pour avoir, en sa qualité de chercheur, apporté une contribution éminente à la réflexion sur les problèmes éducatifs en Afrique francophone, sous l’éclairage de la nécessaire cohabitation entre le français et les langues nationales. Ses publications dans le domaine de la didactique des langues ainsi que son travail d’expertise visant l’introduction des langues nationales dans le système éducatif l’ont mobilisé jusqu’à sa disparition.
L’essentiel des Institutions francophones en charge de l’éducation et de la formation ont eu recours au savoir et à l’engagement du Professeur Daff pour l’élaboration de leurs programmes, qu’il s’agisse de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de la Conférence des Ministres de l’Education de la Francophonie (CONFEMEN), de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) ou de l’Institut de la Francophonie pour l’Education et la Formation (IFEF).
A cet égard, il est utile de rappeler que le Professeur Daff a été le président du comité scientifique des Premiers Etats généraux de l’enseignement du français en Afrique subsaharienne francophone, manifestation unique dans le genre, organisée par l’OIF et qui s’est tenue à Libreville en 2003. Il a par la suite dirigé avec brio les travaux de l’atelier régional de suivi en Afrique de l’Ouest, organisé à Atakpamé au Togo en 2004. Les recommandations principales de ces états généraux étaient axées sur la nécessité d’introduire les langues nationales dans les systèmes éducatifs des pays francophones d’Afrique. Ces recommandations ont connu d’une certaine façon une mise en œuvre, avec le programme francophone Ecole et Langues nationales (ELAN), administré actuellement par l’IFEF.
Le Professeur Daff fut aussi un des membres éminents du Haut Conseil de la Francophonie, instance de conseil et d’orientation qui, sous le magistère du Président Abdou Diouf à la Francophonie, réunissait un panel représentatif de hautes personnalités reconnues dans leurs domaines de compétence. Dans la même dynamique, il s’est beaucoup investi dans le comité scientifique du 15e Sommet de la Francophonie de Dakar en 2014.
Ce formateur émérite et pédagogue averti a été aussi exercé les fonctions de Président de la Conférence des Organisations internationales non gouvernementales francophones (COING), structure qui est la principale interlocutrice de l’Institution francophone en ce qui concerne la société civile.
La contribution multiforme du Professeur Moussa Daff au rayonnement de la Francophonie dans ses dimensions les plus nobles est donc incontestable et digne d’éloge.
Récemment encore, il a eu à s’engager pleinement dans l’animation et la consolidation du Réseau africain des Maisons de la Francophonie (RAMF), à la suite de la création, en 2020, du Réseau international des Maisons de la Francophonie (RIMF).
La Francophonie perd donc, avec la disparition du Professeur Daff, un acteur généreux qui a contribué fortement au renforcement de certains de ses volets les plus importants, notamment ceux relatifs à l’éducation, à la formation, à la jeunesse
Nous présentons à sa famille biologique, à tous ses proches et amis, à la communauté universitaire et au monde francophone, nos plus sincères condoléances. Puisse le Seigneur agréer ses œuvres et que la terre de Podor lui soit légère.