AMADOU BA CASSE LE FRONT
L’ancien candidat à la dernière présidentielle et ses camarades déclarent qu’ils ne peuvent pas se retrouver dans une même entité avec des hommes politiques qui leur ont tourné le dos lors des deux scrutins majeurs de l’année 2024
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Amadou Ba et la «Nouvelle Responsabilité» ne font pas partie du Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr). L’ancien candidat à la dernière présidentielle et ses camarades déclarent qu’ils ne peuvent pas se retrouver dans une même entité avec des hommes politiques qui leur ont tourné le dos lors des deux scrutins majeurs de l’année 2024.
Amadou Ba et son mouvement politique «Nouvelle Responsabilité» se démarquent de la nouvelle coalition de l’opposition, le Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr). Sur la liste des noms des leaders et des formations et mouvements politiques au nombre de soixante-onze (71), le nom de Amadou Ba et de son entité étaient inscrits en premier lieu. Des sources proches de la «Nouvelle Responsabilité», qui se sont confiées au journal Le Quotidien, informent que Amadou Ba et ses camarades ne peuvent pas «se retrouver dans la même structure avec des gens qui (les) avaient lâchés lors de l’élection présidentielle et des élections législatives». Comme les observateurs et les nombreux participants de la rencontre des leaders de l’opposition hier, la «Nouvelle responsabilité», qui devait être représentée par l’ancienne ministre Zahra Iyane Thiam, y était absente. A cette dernière, indiquent nos informateurs, il a été clairement signifié qu’elle n’était pas désignée ou mandatée pour s’y rendre au nom de la formation politique de l’ancien chef du gouvernement. Ainsi, le Fdr fait les frais de la guerre prolongée entre Amadou Ba et ses anciens «frères» de parti et leurs alliés. L’ancien candidat à la dernière Présidentielle a toujours en travers de la gorge le «coup fourré» de son ancien camp lors des deux scrutins majeurs de l’année dernière.
Cette cassure provoquée par la «Nouvelle Responsabilité» ne manquera pas d’affecter l’évolution du Fdr, qui a décidé de croiser le fer avec le pouvoir en place.
Procès du régime
Hier, en tête des leaders de la nouvelle coalition, il y avait Khalifa Ababacar Sall de Taxawu Senegaal et Anta Babacar Ngom de l’Alternative pour une relève citoyenne (Arc).
Ces partis de l’opposition ont critiqué d’emblée le régime en place. C’est ainsi que les camarades de Khalifa Sall parlent de «recul» démocratique dont la responsabilité est imputée aux tenants du pouvoir.
«L’accession au pouvoir de Pastef se singularise par une nette rupture du processus de consolidation de la démocratie sénégalaise qui s’est toujours inscrit autour de règles du jeu politique élaborées de manière consensuelle par tous les acteurs», a déclaré le Fdr. Ces derniers dénoncent les restrictions du droit de manifester et des libertés. Ils ont aussi fustigé les nombreuses arrestations de personnalités publiques.
Les membres du Fdr n’ont pas aussi manqué de s’ériger en défenseurs du député Takku Wallu, Farba Ngom, dont l’immunité parlementaire avait été levée il y a quelques semaines.
Les opposants ont aussi dénoncé l’«opacité» notée dans l’organisation des élections législatives. Ce qui les amène à réclamer la gestion démocratique du processus électoral, notamment l’ouverture immédiate de concertations politiques autour de l’évaluation des élections présidentielle et législatives, et la revue du Code électoral. Les membres de ce front réclament la révision concertée de la législation sur les partis politiques respectant le pluralisme et l’ensemble des garanties offertes par la Constitution.
Le Fdr affirme qu’il «apportera un soutien actif à l’ensemble des luttes engagées par les Forces vives pour défendre leurs droits sociaux et économiques contre les agressions du pouvoir Pastef». Le Fdr promet de s’engager, «dans les prochaines semaines, des actions décisives autour des exigences suivantes que sont la défense des libertés et droits démocratiques, et notamment la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et la fin des persécutions contre les opposants, les journalistes et les voix critiques».