SEPT MILLIARDS DÉPENSES DANS LE VENT
La Commission électorale nationale autonome (CENA) informe que 25 listes n'ont pas atteint 0.5% des suffrages exprimés lors des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024

La Commission électorale nationale autonome (CENA) vient de publier son rapport sur les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. L’organe est ainsi revenu sur les effets pervers de la pléthore de candidatures; non sans informer que 25 listes n’ont pas atteint 0,5% des suffrages exprimés soit un montant total de sept (7) milliards de francs dépensés dans le vent.
La CENA analyse froidement les résultats du scrutin du 17 novembre 2024. Son examen montre que seules deux listes ont atteint au moins 10% des suffrages exprimés. Et que seules cinq listes ont atteint au moins 1% des suffrages exprimés sur les quarante-et-une (41) listes qui ont concouru.
A en croire toujours la CENA, la représentativité de la plupart des partis ou coalitions de partis est très faible. Non sans ajouter que la pléthore des candidatures lors des élections a principalement deux effets pervers relativement à la vitalité du débat démocratique et à l'efficacité de la dépense publique.
Le Président de la CENA, Abdoulaye Sylla et Cie soutiennent que le trop grand nombre de partis politiques et de candidats aux élections rend inaudibles les principales offres politiques et ne milite pas à l’approfondissement des débats sur les problèmes économiques, sociaux ou environnementaux qui interpellent les populations. Ainsi, soulignent-ils, le raccourci et la recherche du retentissement médiatique immédiat deviennent les stratégies les plus utilisées.
En plus, précisent-ils, dans un pays en développement, où les ressources sont rares, une bonne allocation des crédits disponibles est nécessaire.
Selon la CENA, lors des élections législatives, vingt-cinq (25) listes de candidats n’ont pas atteint 0,5% des suffrages exprimés.“Chacune de ces listes a coûté 280 millions de francs au contribuable, soit un montant total de sept (7) milliards de francs”, lit-on dans le rapport.
En outre, la CENA indique que le refus, par la majorité des candidats de l'utilisation des bulletins à format réduit a empêché l’État de faire une économie de huit (8) milliards de francs. Il apparaît, dès lors, urgent de réunir les parties prenantes sur la rationalisation des partis politiques (339 partis au 26 mai 2023) et des candidatures aux élections pour une expression démocratique plus dynamique, affirme l’organe de contrôle et de supervision des élections.
Auparavant, la CENA a rappelé qu’à l’issue du scrutin, la liste Pastef, dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, a obtenu cent trente (130) sièges sur cent-soixante-cinq (165) sièges. “La liste gagnante est suivie par les listes Takku Wallu Senegaal (16 sièges), Jàmm Ak Njariñ (7 sièges) et Samm Sa Kaddu (3 sièges)”, a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, elle a indiqué que si des incidents ont été constatés pendant la campagne électorale, le scrutin s’est, partout, déroulé dans le calme. Non sans dire que le dispositif électoral a été jugé satisfaisant par les observateurs tant en ce qui concerne la disponibilité du matériel et la présence des forces de sécurité que le fonctionnement des bureaux de vote.
En définitive, la CENA relève que les leaders des listes de candidats ont fait preuve d’une citoyenneté remarquable après la proclamation des résultats provisoires : “ils ont félicité la liste gagnante”. Et qu’aucun recours n’a été déposé auprès du Conseil constitutionnel, qui a confirmé les résultats issus des travaux de la Commission nationale de recensement des votes.