VIDEOQUAND DAKAR S'ÉLÈVE, QUI RESTE SUR LE TROTTOIR ?
Almadies, Fann Résidence, Ngor, Yoff : ces quartiers dakarois deviennent le terrain de jeu d'une clientèle fortunée, majoritairement étrangère, tandis que le Sénégalais moyen, avec ses 96.206 francs CFA mensuels, observe de loin cette métamorphose urbaine

La capitale sénégalaise connaît une transformation immobilière spectaculaire. Dans les quartiers prisés comme les Almadies, Fann Résidence, Ngor et Yoff, les immeubles de grand standing se multiplient à un rythme effréné, témoignant d'une dynamique immobilière en plein essor.
Cependant, cette tendance révèle un paradoxe économique préoccupant. Avec des loyers pouvant atteindre 1,5 million de francs CFA mensuels, ces logements représentent environ 15 fois le salaire moyen d'un Sénégalais, estimé à 96.206 francs CFA selon l'Agence nationale de la Statistique et de la démographie (ANSD).
"Ce sont les personnes riches et les étrangers, notamment les diplomates, qui peuvent se permettre ces logements", explique un observateur du marché immobilier dakarois. En effet, cette offre de luxe répond principalement aux besoins d'une clientèle composée d'expatriés, de diplomates et d'une minorité de Sénégalais très aisés.
La stabilité politique du Sénégal et l'attractivité de Dakar comme centre d'affaires régional contribuent à ce phénomène. Ces résidents privilégiés recherchent un confort comparable aux standards européens, tout en restant à proximité des écoles internationales, des universités et des centres commerciaux.
Cette urbanisation verticale de luxe soulève néanmoins une question fondamentale : à qui profite réellement cette transformation urbaine dans une ville où le besoin en logements abordables demeure criant ? Alors que la capitale sénégalaise se métamorphose, le fossé entre les différentes couches sociales ne cesse de s'élargir, illustrant les défis persistants de l'accès au logement dans l'une des métropoles les plus dynamiques d'Afrique de l'Ouest.