BLEU BLANC FOOT
QUE MEURE DONC CETTE JA LÀ. ET VIVE UNE AUTRE JA !
On a tous, quelque part en nous, au cœur, au corps et dans les replis de notre mémoire, un petit bout ou un morceau de JA, de Jaraaf. Ces deux clubs de notre enfance et de notre adolescence, charismatiques et historiques, causes de tant de rêves et aussi de cauchemars. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Presque rien ou en tout cas pas grand-chose. Des soupirs et des souvenirs. Beaucoup de torts et des remords en attendant la mort. Oui, la mort des clubs traditionnels à la gestion informelle.
Depuis que nos deux clubs si chers sont passés aux mains de dirigeants sans envergure, sans culture sportive, les plus purs et les plus sûrs des fidèles ne pouvaient que les fuir. Pour créer d’autres entités qui fleurent bon la modernité sur tous les plans. La Jeanne d’Arc qui se morfond dans les tréfonds d’un championnat de seconde zone, qui l’eut cru ?
Quand le Jaraaf, l’éternel rival, ennemi intime et non moins cousin voulu par le destin, parvient au prix d’une remise en cause cathartique à toujours voguer dans les flots du foot national, la Vieille Dame, elle, sans jeu de mot, se crame à petit feu ! Quand Le Témoin titrait que trop de presse tue la presse, j’acquiesce pour ajouter que trop de liberté tue aussi la liberté.
Quand on laisse des manants subitement riches de millions sans traçabilité postuler à des postes aussi prestigieux que président de club, voila où ça nous mène ! Vers les abysses ! Jeanne d’Arc, Jaraaf, Gorée, les seuls clubs nationaux avec des supporters partout, d’un bout à l’autre du pays.
De Ziguinchor à Podor, en passant par Tambacounda, Malicounda, Nioro et Mboro, à Kayar et à Ndar, tous les footeux en pincent pour l’équipe locale, certes, mais sont aussi au vrai Jaraafmen ou Ja men. ‘’C’est ça la réalité ‘’ pour paraphraser notre bon cher papa Bescaye Diop, parti il y a quelques années, laissant beaucoup de supporters de la JA dans l’embarras.
Que meure donc cette JA là. Et vive une autre JA. La renaissance d’une JA, gérée par ses fils et petits fils formés à bonne école qui ne dédaigneront pas de faire appel à la sagesse et à l’expertise de membres éminents du club. Une JA où la parodie de démocratie du plus grand nombre ne serait plus de mise. Les erreurs de casting qui avaient écarté et isolé de brillants sujets au profit de combinards et loubards sans scrupule serviront de leçons.
Diriger la Jeanne d’Arc est sans commune mesure avec la direction d’une écurie de … gros bras. Un club de foot professionnel où l’on brasse des milliards fruits de transferts et d’achats de joueurs stars entre les mains d’un ignare du star-système, sans entrée à la City, sans connexion à Paris, Wall Street et Zurich ne humera jamais l’air de la cour des grands…