VIDEOBRÉSIL: SANTOS ET SA BANLIEUE: BIENVENUE À "NEYMARLAND"
Son effigie s'étale sur un panneau géant pour un projet immobilier, la fondation Institut Neymar Jr, en périphérie de Santos (sud-est du Brésil): Neymar, la star de l'équipe du Brésil, est une idole absolue dans la banlieue où il a grandi.
Neymar par-ci, Neymar par-là, mais d'abord au stade Vila Belmiro du Santos FC, où il évoluait avant de rejoindre le FC Barcelone l'été dernier.
Le mémorial des grandes figures du club réserve la plus grande place à Pelé, triple champion du monde et considéré comme le meilleur joueur de l'histoire. Mais son lointain successeur dispose également d'une galerie à sa gloire.
"Depuis tout petit, il a des qualités techniques impressionnantes", se souvient pour l'AFP José Alexandre Cardozo, 42 ans, coordinateur de la section futsal du club où a commencé ce frêle gamin de 10 ans aux grandes oreilles. "Il développait ses deux pieds avec la même maîtrise, le gauche et le droit, et avait une grande faculté de décision pour jouer vite".
Cet éducateur se souvient aussi que Neymar, rejeton d'une famille modeste, venait de la ville voisine de Praia Grande pour s'entraîner à Santos, où il était aussi nourri. Selon lui, les années et le succès n'ont pas changé sa personnalité: "Sur le terrain, Neymar est resté un gamin heureux de jouer au ballon".
- 'Mec simple et sympa' -
Neymar est né en 1992 à Mogi das Cruzes, près de Sao Paulo, mais les difficultés de ses parents, Neymar da Silva et Nadine Santos, les ont poussés à s'installer dans la banlieue de Santos. Le père était lui-même footballeur mais a évolué dans des petits clubs.
"Neymar jouait au foot dans cette rue, qui à l'époque était en terre. Maintenant, il est connu et je ne le vois plus aussi souvent qu'avant, mais il reste un mec simple et sympa", confie à l'AFP un voisin de sa grand-mère paternelle à Sao Vicente.
Nautica 3 est un quartier à population modeste. La maison de la mamie est désormais protégée par des caméras de surveillance et un énorme portail.
A Sao Vicente, on trouve la trace de l'enfant prodigue également du côté de l'église baptiste, où se rend sa famille, et qu'il soutient financièrement. "Il est très généreux", confie le pasteur Nilton Lobato, sans davantage de précision, avant d'ajouter: "C'est un enfant qui a une grande crainte de Dieu".
De Sao Vicente, la famille était passée à la commune voisine de Praia Grande. C'est là qu'est en cours de construction l'Institut Neymar Jr, qui à partir de la mi-2014 devrait accueillir quelque 2.500 enfants pour des cours de foot et autres prestations.
- 'Une inspiration' -
Le projet, d'un investissement de 4 millions de dollars, est dirigé par l'oncle paternel de la star, José Benicio da Silva. "Comme dans toutes les banlieues du Brésil, il y a de la délinquance et un manque d'infrastructures et de chances, et une éducation pauvre", dit-il à l'AFP. "Et mon neveu a voulu faire quelque chose pour les gens du quartier où il a vécu".
Le projet a été lancé il y a trois ans, et l'oncle espère que Neymar pourra l'inaugurer alors qu'arrive la Coupe du monde (12 juin-13 juillet).
A Sao Vicente, un match se dispute pour le compte d'un championnat local de futsal des moins de 15 ans, sur le terrain du club de Gremetal. Sur les dix joueurs (cinq par équipe), pas moins de huit portent cette crête caractéristique qu'a longtemps arborée le crack.
"C'est un exemple total pour moi, une inspiration. Son jeu est joyeux et provocant, c'est mon idole", assure Leonardo Costa, 15 ans, avant d'entrer en jeu.
"Moi, je veux être comme lui", glisse Anderson Silva, 14 ans. "Il est bon, rapide, adroit et en plus il a une belle histoire: il était très pauvre et est arrivé là où il est maintenant. Pour moi, c'est un exemple".