LA CRISE DU SUCRE !
Explications au sommet entre Macky et Diagna Ndiaye
Le président de la République a reçu hier Diagna Ndiaye, l’homme de confiance de l’homme d’affaires Mimran, pour évoquer avec lui les déboires de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) suite à l’abondance dans le marché du sucre importé qui menace ce mastodonte. Il ressort du tête-à-tête que le chef de l’Etat est sensible au sort de la Css.
Le cri d’alarme lancé par la Css qui n’arrive plus à écouler sa production à cause de l’inondation du marché intérieur par le sucre importé a été entendu par les autorités. Pour emprunter un jargon purement militaire, le message a été reçu cinq sur cinq. D’ailleurs, dans la journée d’hier le président de la République Macky Sall s’est attaqué à ce dossier.
De sources dignes de foi, le chef de l’Etat a fait appeler l’homme de confiance de l’industriel Mimran, à savoir Diagna Ndiaye, pour évoquer avec lui cette question qui est devenue une affaire nationale au regard du poids économique de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css).
Macky veut le dégel, Diagna Ndiaye reste preneur
La rencontre qui a eu lieu hier dans l’après-midi a tourné essentiellement autour des mesures à prendre pour sortir de l’impasse. Les deux hommes se sont tenu un langage de vérité, sans chercher de faux-fuyants. «Le Président a été surpris par l’ampleur de la situation», glisse une voix autorisée. «Il a pris conscience de la situation actuelle du pays et s’est engagé à voir comment sortir de cette mauvaise passe», ajoute notre interlocuteur.
L’homme de confiance de Mimran n’a pas fait dans la langue de bois en face du chef de l’Etat. Diagna Ndiaye a fait savoir à Macky Sall que c’est dans l’intérêt de l’Etat de tout faire pour préserver l’outil industriel. Surtout dans un contexte où beaucoup de Sénégalais soutiennent en chœur que «le pays est en panne et que les choses ne bougent pas comme il se doit».
Dans un tel contexte, voir la Css péricliter serait en quelque sorte suicidaire. Parce que, rapporte notre source, si la Css suit la courbe descendante, le Président qui cherche à inverser à la fois la courbe du chômage et de la croissance risque de se tirer une balle dans le pied. «Si vous prenez l’architecture fiscale, à savoir les services avec les opérateurs de téléphonie, les assurances, les banques et les industries, s’il y a défaillance d’un de ces secteurs, les salaires seront hypothéqués», avertit notre source.