MULTIPLE PHOTOSILS SONT FOUS…
Jusqu'où iront les Costa ricains ? La question est posée, mais la réponse sera encore à trouver au prochain match. Depuis quelques jours, la Coupe du monde déchaine les passions en faisant un peu oublier l'ambiance qui a précédé les matches dans un pays confronté à la crise sociale la plus aigue de son histoire, le Brésil.
Folie. Oui. Et s'il y a un collectif qui séduit et qui casse tout sur son passage, c'est bien cette équipe sud américaine, le Costa Rica qui produit du jeu et qui gère son match comme il le souhaite. Quel bloc auraient dit certains puristes. On ne s'offre pas deux champions du monde quand on n'a pas de jeu. 3 buts à 1 contre l'Uruguay.
Aujourd'hui, 1 but à zéro devant des Italiens vainqueurs de l'Angleterre ; il faudra compter avec ces Costaricains ou Costariciens. Les deux mots sont corrects. La preuve. Se faire refuser un pénalty indiscutable et mettre un but tout de suite après, voilà la force mentale de cette équipe qui a des réserves encore.
Contenir l'Italie en début de match et les amener à la fin du match sans trembler ; il fallait le faire. S'organiser et se mettre dans la bonne direction pour assurer le résultat, ce n'était pas chose facile. Mais, véritablement, la force de cette équipe est aussi dans sa capacité à éviter de faire surtout des fautes dans ses 35 mètres. Le football a ses exigences nouvelles et il faut s'y adapter. Ce que les équipes africaines ont du mal à faire malgré l'énorme débauche d'énergie, eux l'ont fait pour leurs deux premières apparitions.
S’il n’y a pas de perfection en football, une équipe avec des moyens aussi limités au plan des hommes, impressionne. Comme certaines bonnes équipes de mondial, le Costa Rica a cette chance d’avoir sur chaque ligne un bon joueur. Le premier génie de cette équipe est son entraineur, Jorge Luis Pinto. Suit tout de suite avant, le gardien de but Jésus Navas et une bonne défense derrière avec un Junior Diaz, au pied gauche qui ressemble plus à une main qui donne qu’à un pied. Latéral et quatrième milieu, il peut aussi se transformer en ailier gauche. Au milieu, Bryan Ruiz, le capitaine et l’autre gaucher Joël Campbell constituent l’épine dorsale de l’équipe, capables de se dédoubler en se positionnant au cœur de l’attaque. La démonstration sur le pénalty refusé par l’arbitre chilien…
Dans la conception d’ensemble comme dans l’utilisation des espaces de jeu, le Costa Rica joue un jeu presque parfait. Mieux que le Brésil. Mieux que la Hollande qu’on a vue poussive devant l’Australie. Encore beaucoup plus agréable à regarder que le jeu allemand qu’on a vu aussi ; en dépit des quatre buts mis au Portugal. Ce qu’il y a de nouveau dans cette Coupe du monde, c’est aussi la fraicheur des équipes d’Amérique qui s’adaptent mieux que les Européens au taux d’humidité élevé, malgré les vents de l’hiver austral.
Autre équipe qui sort ses crocs dans ce mondial : la France. On ne les accepte pas toujours pour leur chauvinisme, nos « cousins gaulois », mais leur récital d’hier, 5 buts 2, face à la plus grande équipe suisse de ces dix dernières années, montre qu’il faudra au moins compter avec eux pour les huitièmes de finale de cette coupe du monde. La France forte de sa ligne d’attaque autour de Giroud, Benzéma et Mathieu Valbuena dans son rôle de numéro 10, est une équipe qui fait plaisir à voir jouer.
Depuis leur match nul (1 but partout) contre l’Espagne, le 16 octobre 2012 en qualification de ce mondial, c’est une équipe qui a progressé autour d’un attaquant de talent, Olivier Giroud qui après avoir permis à Montpellier de gagner son premier titre de champion de France, s’en est allé du coté d’Arsenal. Mais, quel joueur même si l’entraineur insiste à vouloir le mettre sur le banc, en faisant l’erreur de ne vouloir compter que sur la perle du moment, Karim Benzéma au lieu de les associer pour varier son jeu. Mais, c’est aussi du Deschamps, milieu défensif s’il en est.
Chauvins et polémistes, les Français le sont parce qu’ils ont la chance de posséder de grands journalistes et des magazines sportifs comme L’Equipe, France Football, Onze et encore. Avec un Benzéma retrouvé et un Giroud à ses côtés, la France risque d’être l’une des équipes fortes de ce mondial ; le faux débat animé avant la Coupe du monde 1998 entre le positionnement de Youri Djorkaeff et Zidane sur le terrain qui a valu sa haine contre le Journal L’Equipe, à l’entraineur Aimé Jacquet. Une absurdité de techniciens en mal de sensations. Meilleure équipe du monde de tous les temps, le Brésil de 1970 a fait mentir cet adage en faisant jouer deux génies devant : Pelé et Tostao. Deux numéros 10 et deux numéros 9. Autre exemple, l’Argentine de 1978 de Luis Cesar Menotti, avec en attaque deux numéros 9 extraordinaires : Leopoldo Luque et Mario Kempes. Et puis la France de la même Coupe du monde avec sur la ligne d’attaque choisie par Michel Hidalgo ; Platini en 9 et demi et Bernard Lacombe en numéro 9.
Le plus fort dans cette équipe est aussi d’avoir un milieu de terrain où tout le monde peut remplacer tout le monde… Moussa Sissoko, il ne joue pas toujours, mais pour moi, c’est le meilleur en France actuellement au milieu devant Matuidi, Pokba et Cabaye. Tous bons finalement parce que conscients des chemins de traverses connues depuis quelques années…
L’anecdote de ce match sera le sixième but refusé à Benzéma parce que marqué hors du temps de jeu. Mais pour rappel, le 3 juin 1978, lors d’un match Brésil-Suède, à 1 but partout, le Brésil met un second but sur corner ; l’arbitre siffle ; on pense à la victoire des poulains de Claudio Coutinho… Non, c’est la fin du match. Le but ne sera pas accordé. Mais, le plus bluffant dans ce mondial brésilien, je le dit et le répète, c’est encore la démonstration de ces Costaricains qui se « défoulent » et proposent un scénario nouveau à chaque match, sur fond de démonstration et d’un football de très très haut niveau.