LA DÉPRÉCIATION DE LA TÉLÉ ET DE LA RADIO AU SÉNÉGAL
La télévision est un média important. Malgré la grande influence d’Internet dans le partage et la consommation de l’information, elle n’a pas encore perdu de sa valeur en termes d’audience et de portée sociale.
La télé a toujours été un canal de communication très apprécié au Sénégal. Il fut un temps où tout ce qui y était dit, était souvent pris comme l’Évangile par les plus naïfs. On faisait du crédit aux travailleurs de la presse. L’homme de radio était une voix autorisée. Il y avait alors un souci de qualité et d’éthique dans le métier de journaliste.
Pataugeant aujourd’hui entre amateurisme et médiocrité, la dégringolade est flagrante. Au point même que, depuis quelque temps, une bonne partie des télévisions sénégalaises s’interrogent sur le rôle de ce média dans la société sénégalaise.
Faire de la télé en tant que journaliste, chroniqueur, analyste ou animateur, est-ce un simple désir à satisfaire ou une activité professionnelle dont il faut respecter les principes ?
Faire de la télé, exige le respect de la déontologie de la profession. Sinon, tout le monde deviendrait journaliste ou animateur, comme c’est presque le cas malheureusement au Sénégal d’aujourd’hui.
Hier, la rue répétait ce qui était dit à la télé. Aujourd’hui, les choses ont changé. C’est plutôt la télé qui répète ce qui est dit dans la rue. Aberration !
Disons-le tout net. Le souci professionnel, paraît-il, n’est plus une priorité dans le fonctionnement de beaucoup de stations de radio sénégalaises. Et je me permets même d’insister : faire de la radio, ce n’est pas de l’imaginaire où tout est permis. Il y a une rigueur professionnelle à respecter.
Plus de médiocrité, moins de crédibilité !
D’un temps à l’autre, il faut s’attendre à une anomalie qui vient entraver le fonctionnement professionnel de la télé sénégalaise. Quand ce n’est pas l’incompétence de certains journalistes qui abordent des dossiers qu’ils ne maîtrisent pas, ce sont des animateurs d’émissions musicales qui commercent leur crédibilité avec des groupes musicaux, toujours friands de popularité.
Cette problématique est plus récurrente dans le secteur culturel, où on a l’impression que chaque animateur de télé défend son propre intérêt ou celui de son groupe favori. Où est l’éthique dans tout ça?
Autre phénomène inquiétant: le rappeur-animateur.
Oui, aujourd’hui au Sénégal, le rap est un phénomène de société, un mode de vie. On en reparlera peut-être dans un prochain billet. Des soi-disant rappeurs, en panne d’éducation, envahis- sent désormais les ondes. Et ils s’autoproclament du titre honorifique d’animateur de radio. Pour dire quoi?
Pour faire la promotion de leurs débilités artistiques, censurées par certains médias rigoureux, aujourd’hui, nombreux sont les adeptes du rap à se faire passer pour travailleurs de la presse. Quelle presse? Où ont-ils été formés? Par qui sont-ils passés pour arriver là? Demandez-le aux patrons des médias qui leur accordent des heures d’antenne pour venir débiter n’importe quoi aux oreilles des auditeurs.
Journalistes «achetés», animateurs incompétents, informations manipulées, médias partisans, indiscipline professionnelle des uns, extravagance des autres, la liste des reproches faits aujourd’hui aux travailleurs de la presse et ceux de la radiodiffusion en particulier est longue.
Dans la foulée, de nombreuses voix se sont déjà élevées pour dénoncer cette médiocrité qui se propage sur nos ondes. Mais les remarques semblent tombées dans des oreilles de sourds. Et d’ailleurs, comment amener à la raison celui qui ne veut pas entendre.
Des journalistes qui imposent leurs lois
Parfois, on se demande de quel droit ou de quelle couverture, on ne sait pas, certains journalistes sénégalais pensent pouvoir dire n’importe quoi sur n’importe qui, n’importe comment.
En dépit de toutes ces observations «négatives», je peux vous garantir que, comme hier, aujourd’hui encore, il y a sur les ondes sénégalaises des hommes de micro compétents. Des gens formés pour leur boulot de journaliste.
Alors mes chers amis, pensez à ce que serait le secteur de la presse sénégalaise, sans cette minorité de patrons de médias, de journalistes, d’animateurs, de chroniqueurs, d’analystes qui, dans leur travail, se battent pour une presse parlée digne de sa mission.