« Nous allons mettre en place un comité de suivi pour régler les problèmes de Transrail et de la cimenterie Dangote »
Entretien avec le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Moustapha Diakhaté
Le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar (Bby) a conduit, ce lundi, une forte délégation de députés de BBY à Pout et à Thiès c’est-à-dire, respectivement, à la cimenterie Dangote et à Transrail. Il a bien voulu tirer pour nous le sens de ces deux visites.
Le Témoin : Monsieur le député, qu’est qui a motivé la visite que votre groupe a effectuée à Transrail ?
Moustapha Diakhaté : L’une des premières tâches d’un député, c’est d’aller écouter les populations. Nous sommes les représentants du peuple sénégalais et nous sommes obligés de connaître les préoccupations des populations et de les prendre en charge. Je tiens à préciser également que nous sommes obligés de relever le défi du redressement de l’image que les gens ont de nous. Parce que c’est une image très abimée. Les députés ont été toujours considérés comme des paresseux.
Quand on nous a acheté des véhicules, les Sénégalais ont pensé que les parlementaires de cette législature seraient le même style de député qu’ils ont connu depuis très longtemps. Mais nous allons démentir ces préjugés. Et c’est d’ailleurs pourquoi, nous, les députés membres du groupe Benno Bokk Yakaar, avons fait le déplacement à Thiès, pour écouter les uns et les autres et pour disposer d’informations crédibles, afin que les parlementaires puissent plaider sur les difficultés que rencontrent la cimenterie Dangote et la société Transrail.
Pouvez-vous revenir sur l’étape de Transrail ?
Nous sommes venus pour avoir les informations les plus crédibles sur la société du chemin de fer, donc de Transrail. Mais aussi écouter les travailleurs et la direction pour des solutions. Nous allons prendre l’ensemble des ces informations que nous allons utiliser une fois que nous serons de retour à Dakar. C’est à l’issue de cette séance de travail que des solutions seront retenues que nous allons porter en tant que parlementaires. En tout cas, soyez rassurés que le groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar s’engage, ici, à participer de manière active aux préoccupations du chemin de fer. Parce que nous pensons que c’est une priorité absolue.
En effet, pour que le pays sorte du sous-développement, il y a une nécessité de se doter d’infrastructures ultramodernes pour relier nos villes entre elles, le Sénégal avec ses voisins et avec le reste du monde. Et nous pensons que le chemin de fer a un rôle éminent à jouer dans ce cadre. Au-delà même de la remise en état de la ligne Dakar-Bamako, je pense aussi qu’on doit avoir un chemin de fer qui puisse aller jusqu’à Matam, par exemple. Nous pensons qu’il est temps que le chemin de fer retrouve son lustre d’antan. Parce qu’il ne faut jamais oublier que les chemins de fer ont joué un grand rôle, même dans l’émancipation de notre pays.
Et à la cimenterie Dangote, qu’est-ce qui motivait votre visite ?
A Dangote, le problème qui se pose est très complexe. Il est en tout cas différent de ce que nous avons trouvé à Transrail. Mais la complexité ne nous fait pas peur. Car nous avons rencontré à Dangote la direction, les futurs travailleurs et les populations et nous avons cerné à peu près la nature des problèmes. A présent, nous allons continuer notre chemin en allant rencontrer également les familles maraboutiques. Autrement dit, nous voulons privilégier la voie médiane de la discussion, de la négociation pour trouver des voies et moyens qui vont préserver les intérêts de notre pays.
Et ce sans parti-pris. De mon point de vue, il faut qu’on le fasse dans le respect des intérêts des uns et des autres. Nous, en tant que parlementaires, nous ne sommes pas des juges. Nous sommes plutôt des médiateurs et nous allons faire prévaloir notre fonction de médiateurs pour trouver des solutions par rapport aux problèmes qui se posent au niveau de la cimenterie Dangote ainsi que sur les implications dans la communauté rurale de Keur Moussa. Nous ne sommes ni pour les uns ni contre les autres. Tout ce que nous voulons, c’est que le Sénégal se sorte gagnant de ce conflit.
En dehors de cette médiation, que comptez-vous faire au niveau de l’Assemblée nationale dans le processus de suivi de ce litige foncier ?
Nous avons aussi prévu de mettre en place un comité de suivi et d’évaluation, qui suivra l’affaire jusqu’à son aboutissement. Nous, les politiques, on nous reproche toujours le manque de suivi dans nos prises de décision. A chaque fois que nous nous rendons quelque part, c’est de beaux discours et puis c’est tout. Nous ne voulons pas qu’on nous reproche cela, nous, les députés du groupe parlementaire Benno Bokk Yakkaar.