LE SENEGAL INSTALLE UN COMITE EN VUE DE L’INTERDICTION DE FUMER DANS LES ESPACES PUBLICS
EFFECTIVITE DE LA LOI ANTITABAC

Le Sénégal vient de mettre en place son Comité nationale de veiller pour le suivi de la de lutte contre le tabagisme en vue de l’adoption des textes interdisant de fumer dans les espaces publics.
Le gouvernement du Sénégal a installé, hier, le Comité national de lutte contre le tabagisme en vue de l’adoption des textes interdisant de fumer dans les espaces publics. Conscients que son utilisation tue à peu près 6 millions de personnes par an, la société civile, l’Etat et les collectivités locales se retrouvent dans cette instance pour mener des plaidoyers envers les populations. C’est ainsi que le comité aura pour mission de faciliter la mobilisation des acteurs, d’aider à l’harmonisation des stratégies de lutte contre le tabagisme, de donner un avis sur la politique nationale de lutte contre le tabagisme, notamment sur ses instruments tels que le plan stratégique et les plans d’actions nationaux et de faire des propositions pour la mise en œuvre de la convention cadre de l’Oms pour la lutte antitabac.
Au Sénégal, la prévalence du tabagisme progresse très rapidement chez les jeunes. Un segment important de la société sénégalaise, qui constitue la principale cible de l’industrie. En effet, chez les adultes âgés de plus de 15ans, le taux de prévalence est de 19.8% du côté des hommes et de 1.5% du côté des femmes. Chez les jeunes âgés de 13 à 15ans le taux de prévalence est de 20.1% du côté des garçons et de 10.2% chez les filles. Par ailleurs, le Recensement général de la population et de l’habitat n°3 précise que «43% de notre population est âgée de moins de 15 ans».
Venu présider la rencontre, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Awa Marie Colle Seck, de préciser qu’il s’agit d’une lutte de longue haleine. Et pour y parvenir, soutient-elle: «Il faudra travailler ensemble pour aller de l’avant d’où l’intérêt de mieux s’organiser. Les arrêtés interministériels ont permis de travailler et d’impliquer tout le monde. Un décret va passer au conseil des ministres après avoir fait tous les circuits à savoir l’Assemblée nationale, la Cour des comptes, entre autres, afin d’interdire de fumer dans les espaces publiques». Aussi, ajoute le ministre, «pour plus d’efficacité, ils vont travailler sur les autres arrêtés d’où l’intérêt d’avoir plusieurs bras pour faire le travail. D’ailleurs une étude est en cours pour savoir la réalité du tabac au Sénégal. Ce qui permettra au comité d’avoir un plaidoyer».
Par ailleurs, Awa Marie Coll Seck de soutenir qu’«il urge d’impliquer tous les acteurs dans une dynamique unitaire à respecter et appliquer la loi cadre et le décret. Et nous attendons beaucoup de ce comité. Parce qu’un décret qui n’a pas de personnes pour sa mise en œuvre, cela ne pourra pas se faire. C’est pourquoi, il faut sensibiliser les parlementaires, les journalistes, les policiers et les gendarmes afin qu’elle ne soit pas qu’une loi que de nom, mais qu’elle soit applicable».
Abondant dans le même sens, le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), Alimatou Jeanne Diarra Nama, a estimé que «le Sénégal a pris l’option d’intensifier la croisade contre le fléau du tabagisme avec l’implication des principaux secteurs de développement et catégories sociales. Et nous avons bon espoir que les décrets et arrêtés d’application de la loi seront élaborés et adoptés dans les meilleurs délais afin d’assurer une meilleure protection des populations, des jeunes en particulier, contre les méfaits du tabac».
La cérémonie a pris fin avec la remise du prix Oms pour la lutte anti-tabac 2014 qui a été décerné au professeur Abdoulaye Diagne, directeur du Consortium pour la recherche économique sociale.