LES OFF DU POP DE CE MARDI

Henri Grégoire Diop…
Le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) était émotif, hier, lors du délibéré du procès Rimka & Cie poursuivis pour enrichissement illicite d’un montant global de 69 milliard et non 117 milliards de francs Cfa. En effet, Henri Grégoire Diop qui s’est montré coriace tout au long du procès a buté, hier, sur ses mots dans la lecture du volumineux arrêt. Il lui a fallu 2 heures pour vider les exceptions de nullité soulevées auparavant par les avocats de la défense et relatives au droit à un procès équitable et le respect des droits de la défense avant d’enchaîner par les considérants qui précèdent le prononcé de la peine. Un exercice fastidieux, tantôt c’était sa voix qui l’abandonnait, tantôt c’était dans sa lecture qu’il se perdait complètement.
… et son verdict fatidique
L’ancien ministre relaxé du délit de corruption visée dans la seconde mise en demeure, notamment avec les fameux 47 milliards de Singapour qui ont été écartés par la Cour, les pro-karim avaient cru que leur candidat serait blanchit. Leur visage se décontractait, mais le bonheur aura été de courte durée. Car Henri Grégoire Diop reconnaissait par la suite Rimka coupable du délit d’enrichissement illicite, avant de lui infliger une peine d’emprisonnement de 6 ans ferme assortie d'une amende de 138 milliards de francs Cfa et la confiscation de tous ses biens. A cette annonce, c’était une ambiance de deuil dans la salle. Des larmes coulaient, des propos déplacés fusaient à l’endroit à la Cour. Pourtant Henri Grégoire n’avait même pas fini la lecture de son verdict. Ces pro-Rimka dans la salle étaient intraitables. Raison pour laquelle d’ailleurs le président de la Crei a accéléré sa lecture avant de lever immédiatement la séance. Tout ça sous le regard impuissant de «Wax waxeet Wade» qui avait effectué le déplacement au tribunal. Il faut dire que ce verdict sonne comme une grande défaite pour 3W qui avait juré que son fils ne sera jamais jugé à Sunugaal ni ailleurs et qu'il est prêt à mettre le pays à feu et à sang.
Wade au tribunal
Restons avec le Pape du Sopi pour dire que contrairement à son fils qui continue de suivre sa logique c’est-à-dire bouder le procès, 3W, pour la première fois, a effectué le déplacement au tribunal pour venir écouter le délibéré de la Crei. En effet, c’est à 9 heures 15 minutes que l’ancien chef d’Etat habillé d’un boubou marron sombre assorti d’une écharpe noire au cou a fait son entrée dans la salle où se tient le procès de son fils, sous les envolées lyriques des griots et des pro-Rimka venus en masse. Aussi, Oumar Sarr, Farba Senghor, Samuel Sarr, Me Madické Niang, Mamadou Diop Decroix, Babacar Gaye ou Modou Diagne Fada, bref, tous les grands dignitaires du Parti (ex) «dolécratique» sunugaaliens ont effectué le déplacement pour venir au chevet de Rimka incarcéré depuis près de 2 ans. Djibo Leïty Ka, le Secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) était aussi de la partie, assis derrière les avocats sur la même rangée que 3W et les dignitaires du Pds.
Chancelleries
Il n’y a pas que le Sunugaal et les Sunugaaliens qui étaient intéressés par le verdict du procès de Rimka et ses coaccusés. Les représentations diplomatiques à Ndakaaru ont également suivi de très près cette affaire. Et pour vous dire, hier, selon nos capteurs la quasi-totalité des ambassades ont saisi le ministère des Affaires étrangères pour saluer la maturité du peuple sunugaalien mais aussi et surtout le caractère équilibré du verdict et l’indépendance de la justice sunugaalienne.
Pour rappel
Rimka à l’ombre pour six ans, ses soutiens y sont allés de leurs condamnations, récriminations pour dire «nak» que ce n’est pas normal, que la peine est lourde, que c’est injuste et tutti quanti. Mais ces inconditionnels du fils de 3W qui ont tenté de faire monter l’émotion oublient certainement qu’en matière de peine de prison, Rimka peut s’estimer heureux d’écoper six ans pour un montant de 69 milliards. Pour comparaison, rappelez-vous l’affaire du vigile de Me Madické Niang (d’ailleurs un des avocats de Rimka). Jugé en 2009 par la Cour d’Assises, le gardien Amadou Tidiane Kanté avait écopé des travaux forcés à perpétuité parce qu’il avait tenté cinq ans auparavant (en 2004), muni d’un pistolet, de voler une mallette remplie d’argent que détenait son patron de ministre. Il s’en était même suivi une bagarre au cours de laquelle Madické avait mordu au bras son antagoniste. Ça c’est juste pour rappel...
Arrestation
Toussaint Manga, le Secrétaire général de l'Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl) a été arrêté hie. Il a été cueilli chez lui à Sacré-Cœur par des individus non identifiés, informe le site «leral» qui a parlé à sa sœur qui renseigne : «Ils sont venus avec un véhicule 4x4 noir. On ne sait pas où est-ce qu'ils l'ont amené. Toussaint n'a porté que son sous vêtement». Fait-il les frais des manifs d’hier à Fann ?
Le juge ôte les …
Ne quittons pas Rimka & Cie pour dire que les gens du Pds qui avaient comme argument massue que le procès avait un caractère purement politique et visait à priver le fils de 3W de ses droits pour l’écarter des élections notamment la Présidentielle, ont certainement dû déchanter au prononcé du verdict par Henri Grégoire Diop. En renonçant à prendre une peine complémentaire sur la base de l’article 34 du Code de procédure pénale liée à la corruption, le juge sauve Rimka de la déchéance de ses droits tant civiques, civils que familiaux. Sur le principe donc, Rimka garde intactes toutes ses chances de faire prévaloir ses ambitions politiques. Pour dire que, si d’aventure, le candidat du Pds était gracié même avant la Présidentielle de 2017, il pourrait alors se présenter.
…Relents politiques
La recevabilité ou non de sa candidature ne dépendant maintenant que du seul ressort du juge constitutionnel chargé de valider ou non les dossiers de candidatures et dans cette matière, un casier judiciaire chargé pèse lourd… Mais ça c’est un autre débat. Restons avec cette peine que récolte Rimka pour dire que les libéraux doivent dire ouf de ne pas l’avoir vu passer devant la Haute cour de justice (Hcj), comme ses frères de parti et lui-même le réclamaient. Parce qu’avec ce verdict de la Crei, Rimka et ses conseils sont susceptibles de faire un recours, comme ils l’ont d’ailleurs annoncé - c’est dans un délai de six jours à compter du prononcé du verdict - devant la Cour suprême qui va le faire examiner par sa chambre criminelle. Une possibilité qui n’aurait pas été possible si Rimka était jugé et condamné par la Hcj dont les décisions ne sont pas susceptibles de recours.
Commerce au tribunal
S’il y en a qui se réjouissent de la fin du procès de Karim Wade, ce sont les tenanciers des petits commerces installés aux alentours du Palais de justice de Ndakaaru. Ils se sont bien réjouis, hier, dernier jour du procès et ont même lancé un ouf de soulagement. Une gérante de gargote de souffler : «on était vraiment pressé d’en finir avec ce procès».
Avocats
Hier au Palais de justice de Ndakaaru, tous les yeux étaient braqués sur la salle 4 qui abritait le procès de Rimka. Dans les autres salles où se tenaient les audiences de flagrants délits, des avocats ont même renvoyé leurs dossiers pour aller assister au délibéré du procès du fils de 3W et sa bande. Ceux qui n’ont pas pu le faire se sont débrouillés pour suivre les affaires par la radio en mettant leurs écouteurs en pleine audience.
Dispositif…
Il faut vraiment reconnaître que les forces de l’ordre ont été à la hauteur, hier, au Palais de justice de Ndakaaru. Toutes les entrées étaient filtrées et les gens palpés. Le Palais était bien encadré, les dispositifs sécuritaires étaient tout simplement impressionnants. Les sapeurs pompiers étaient même déployés sur les lieux. Il faut dire qu’apparemment le dispositif sécuritaire mis en place n’a laissé aucune chance aux pro-Rimka de remplir à temps la salle 4 où s’est tenu le procès Rimka. En effet, ces souteneurs du fils de 3W ont fait l’objet d’un contrôle strict et sans faille en passant par 4 paliers de contrôle.
…Sécuritaire
A l’entrée du Palais de justice, à la petite porte du Palais de justice pour passer au scanner, dernier barrage pour vérifier si les portables sont éteints, et à la porte d’entrée de la salle 4 où tous les objets ou accessoires sont déposés avant de franchir la porte. A l’intérieur, c’est un impressionnant dispositif d’éléments du Gign armés jusqu’aux dents qui veillaient au grain. Mais il faut relever qu’ils ont été à la hauteur, lorsqu’Henri Grégoire a annoncé une peine d’emprisonnement de 6 ans ferme contre Rimka. Des pro-Rimka, en colère et larmes aux yeux ont été contraints de se calmer ou de quitter la salle, sans violence. Ils n’ont même pas manqué également de frayer un chemin à 3W qui a été assailli par les pro-Rimka à la fin du verdict.
Awa Guèye et ses 3000 F
Nombreux ont été les personnes qui ont eu honte hier au Palais de justice à l’occasion du délibéré de la Cour de l’enrichissement illicite (Crei) concernant le procès de Rimka. Et la cause n’est rien d’autre que le comportement de certains responsables de l’Alliance pour la République qui ont fait le déplacement. Par exemple, la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Awa Guèye n’a rien trouvé de mieux à faire que de distribuer des 3 000 F Cfa à certains militants apéristes pour leur permettre d’acheter de quoi manger. Un comportement qui n’a pas été du goût de certains libéraux qui lui ont servi des huées. Elle a finalement été chassée par les forces de l’ordre. Elle a «nak» décampé en cachant son visage ignorant qu’elle avait déjà été reconnue.
Ignoble
Chaude matinée pour notre consœur Mane Touré Niang de la Rfm, hier chez 3W à Fann où elle a été violentée, suscitant l’indignation. La Convention des jeunes reporters du Sunugaal (Cjrs) «condamne avec fermeté l’agression perpétrée contre la reporter dans l’exercice de ses fonctions» et «lance un appel pressant aux autorités de ce pays de bien vouloir garantir la sécurité aux journalistes, soucieux de permettre aux (Sunugaaliens) d'avoir libre accès à la bonne information. Mais aussi et surtout d’ouvrir une enquête afin de situer les responsables de cet acte ignoble». La Ligue sunugaalienne des droits humains (Lsdh) par la voix de son Président, Me Assane Dioma Ndiaye, a également condamné cette agression et a rappelé que «le droit à l’information est essentiel dans une société démocratique et ne saurait effectif sans une presse libre et indépendante»
Dakar Dem Dikk
Souvent victime de casse, lors des manifestations politiques ou estudiantines, la société Ndakaaru "demul dikkul" - comme le disait un certain homme politique - a pris les devants, hier. Craignant des troubles de l’ordre public, à la suite du délibéré du procès de Rimka, les dirigeants de Ddd, ont tout de suite suspendu la circulation de leurs bus qui ont quand même roulé, en début de matinée. Une décision qui a pris de court certains usagers qui attendaient encore les bus Ddd au niveau des différents arrêts. Finalement, c’est la technique du bouche à oreille qui a sauvé les usagers qui se sont rabattus sur les Tata, à moins de tout simplement rebrousser chemin.