EN COULISSES : ENQUETE DE CE JEUDI

GENDARMERIE : Mouvements en vue, Cheikh Sarr (SR) s’en va...
Ça va bouger chez les “hommes en bleu”. Selon des sources dignes de foi, plusieurs mouvements vont avoir lieu qui concernent par exemple la Section de Recherches de la Gendarmerie où le patron, Cheikh Sarr cède la place au commandant Issa Diack qui était jusque-là à l’Etat-major de la Gendarmerie nationale. Cheikh Sarr va en mission à l’étranger, au Congo précisément, de sources dignes de foi. Des mouvements sont également attendus ailleurs comme au niveau du Commandement de la Légion centre qui est sous le commandement du lieutenant-colonel Djiby Tine.
On ne connaît pas encore son remplaçant mais il est fort probable que ce soit le lieutenant-colonel Mamadou Sonar Wade. Selon nos sources, le patron de la gendarmerie, le Général de Division Mamadou Guèye Faye, par ailleurs Directeur de la Justice militaire, a déjà apposé sa signature sur le fameux document depuis le 7 avril dernier. Il faut dire en passant que c’est assez inhabituel que des mouvements à grande envergure aient lieu à cette période de l’année. D’habitude, le Haut commandement attend les mois de juillet pour procéder à des affectations. Mais enfin, peut-être que c’est l’effet du hasard… ce qui est en tout cas sûr, c’est que le commandant Diack de la section de recherches risque d’avoir du pain sur la planche avec toutes les poursuites annoncées… Surtout que le travail du Commandement a été très critiqué, du point de vue professionnel. Ce que naturellement réfutent certains gendarmes qui parlent d’attaques du Pds, “à juste titre”...
GORGUI
La frénésie autour de Karim Wade est retombée d’un coup depuis que le verdict a été donné. Cela se traduit par un ralentissement des activités au niveau du Parti démocratique sénégalais (Pds). Le calme qui précède la tempête ? En tout cas, le rythme des audiences que le Vieux accordait à ses proches a nettement baissé. Et les tournées qui étaient prévues à l’intérieur du pays ne sont sans doute plus à l’ordre du jour. Sauf pour Saint-Louis où Braya insiste pour que Gorgui fasse le déplacement… Rares sont de toutes les façons ceux qui savent ce que mijote le Vieux qui a déjà expérimenté, sans résultat, la méthode forte. Négocie-t-il en catimini comme le laissent croire certains ? S’agit-il donc d’un changement de stratégie ? Ce qui est sûr, c’est que ça ne bouge pas beaucoup. Et il ne manque pas de responsables libéraux qui pensent que la campagne qui a été menée a été un échec…
FAUX TÉMOIGNAGE
S’il y a quelqu’un qui risque de ne plus témoigner devant la justice, c’est bien Ibrahima Tine. Venu témoigner dans une affaire d’abus de confiance, il s’est retrouvé dans le box des prévenus pour faux témoignage. Pourtant, avant qu’il ne fasse sa déposition, le président Kor Sène lui a signifié qu’il encourait des poursuites en cas de faux témoignage. Les mises en garde du juge sont entrées dans l’oreille d’un sourd car le témoin a affirmé que le plaignant a amené son véhicule à deux reprises dans le garage du prévenu. Or, aucune des deux parties ne l’a soutenu. Conduit illico presto dans le box, Tine a été jugé après l’affaire pour laquelle il était venu témoigner. Heureusement que le représentant du parquet et les deux avocats qui se sont commis d’office pour lui ont sollicité la clémence du tribunal. Ainsi après délibéré, le témoin a écopé d’un mois assorti du sursis et d’une amende ferme de 50 000 francs CFA. Quant à son ami mécanicien qu’il voulait protéger, il a été condamné à 3 mois ferme pour abus de confiance et au paiement de dommages et intérêts d’un montant de 4 millions de francs CFA.
KARIM /PAPE ALBOURY
Le parquet va-t-il requérir à charge ou décharge contre l’expert financier Pape Alboury accusé de faux et usage de faux et de tentative d’escroquerie par Karim Wade ? Quoi qu’il en soit, c’est aujourd’hui que le parquet devra faire ses réquisitions. En fait, après la plaidoirie des conseils de Karim Wade le 12 mars dernier, le substitut Abdou Aziz Danfakha avait sollicité un renvoi au 27 mars dernier pour “préparer” ses réquisitions. Mais, à la date citée supra, il était absent et son remplaçant avait demandé un nouveau renvoi. A moins d’un nouveau renvoi, outre le réquisitoire du parquet, il y aura la plaidoirie de la défense. Les conseils de Karim réclament la somme de 47 milliards de francs CFA au titre de dommages et intérêts. Un montant représentant le crédit d’un compte logé à Singapour que Pape Alboury Ndao dit avoir débusqué en traquant Dubaï port world.
AÏDA NDIONGUE ET CIE
Aida Ndiongue, Aboul Aziz Diop et Amadou Ndiaye vont-ils bénéficier de la liberté provisoire ? Le tribunal correctionnel de Dakar rend son délibéré ce matin en attendant l’ouverture des débats. En prison depuis décembre 2013, l’ex-sénatrice libérale et ses coprévenus courent toujours derrière une liberté provisoire. C’est leur seconde demande formulée devant le tribunal correctionnel où ils doivent être jugés pour les faits de faux et de détournement de deniers publics portant sur la somme de 20 milliards. Le présumé détournement est lié aux marchés des produits phytosanitaires gagnés par Aïda Ndiongue. Selon l’accusation, la libérale n’a pas exécuté l’intégralité des marchés lancés à l’époque dans le cadre du Plan Jaxaay. Mis en liberté provisoire durant l’instruction, Madou Sall, secrétaire général du ministère de l’Habitat sous Oumar Sarr, figure également parmi les prévenus.
PERPÉTUITÉ
La Cour d’assises de Saint- Louis a condamné hier aux travaux forcés à perpétuité une bande de cinq cambrioleurs. Ces derniers ont, en 2013, cambriolé nuitamment la mutuelle d’épargne de Dolel. Durant son forfait, le gang avait ligoté Malick Djigo le trésorier et Malick Sall à qui ils ont asséné des coups. D’ailleurs, Malick Djigo porte toujours les stigmates car il a perdu l’usage de ses yeux. Côté butin, les malfaiteurs avaient réussi à emporter un ordinateur portable, cinq téléphones portables, la somme de plus d’un million de francs CFA et d’autres objets divers. Seulement, les cambrioleurs ont commis l’imprudence d’utiliser les téléphones. Ce qui avait facilité leur arrestation, du moins pour Oumar Diallo et Ismaël Diallo condamnés à vie pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage de violence…
SENHUILE/FANAYE
La société d'agrobusiness Senhuile, installée maintenant dans le Ndiael à Saint-Louis, veut solder ses comptes au sens propre du terme, avec la commune de Fanaye. Les dirigeants de Senhuile l'ont fait savoir lors d'une rencontre avec la presse tenue il y a deux jours à Saint- Louis. Et c'est d'une histoire de gros sous qu'il s'agit sur parfum de grand déballage car, Senhuile réclame le remboursement intégral de toutes les sommes versées aux autorités de la commune de Fanaye, dans le département de Podor, dont les populations ont refusé que 20 000 hectares de leurs terres lui soient octroyés. Faisant dans le déballage, Gora Seck, le président du conseil d'administration de Senhuile, révèle que pour obtenir les 20 000 hectares à l'origine de la rébellion des populations, 550 millions de francs CFA ont été versés à la commune de Fanaye pour des frais de bornage et d'autres services dont il s'est abstenu de mentionner la nature. Gora Seck s’explique ainsi : “Nous avons été attributaires de 20 000 hectares et après les événements, l’Etat a demandé à délocaliser le projet alors que nous avions versé des frais de bornage à coût de 500 millions de nos francs”, a-t-il indiqué. Gora Seck a surtout ajouté : “Nous réclamons la restitution de cette somme car nous avons rétrocédé 50 millions à ladite commune.”
SENHUILE/FANAYE (SUITE)
Pour mieux comprendre les exigences de Senhuile à travers son PCA, il faut faire un bref rappel de la situation à l'époque où Senhuile a récompensé les 50 millions à la commune de Fanaye. En 2011, anticipant un impact désastreux sur leurs moyens de subsistance, les communautés de ce qui était la communauté rurale de Fanaye, lieu où l’investissement de Senhuile avait été prévu initialement, ont demandé l’organisation d’une consultation qui leur permettrait d’avoir accès à des informations claires sur le projet. Les autorités locales avaient refusé de se soumettre à leurs conditions, il s'en est suivi à deux reprises des confrontations entre des communautés locales et les forces de l’ordre. Deux personnes trouvèrent la mort en octobre 2011 à Fanaye. Ensuite, le président sénégalais de l’époque, Abdoulaye Wade, a déplacé le projet vers une autre zone, le Ndiael, à une centaine de km à l’Ouest de Fanaye. Depuis lors, Senhuile est devenue une joint-venture entre Senethanol et Tampieri avant que ce dernier ne prenne un contrôle total de l'affaire. La sortie de Gora Seck ce mardi conforte ceux qui, au moment de la crise à Fanaye, s'étonnaient des raisons pouvant justifier l'entêtement des autorités de cette commune à faire fi des exigences des populations pour satisfaire Senhuile. Au demeurant, Senhuile n'entend pas se contenter des 20 000 hectares de terre sur lesquels se situe son exploitation dans le Ndiael. Car mardi, Gora Seck a aussi révélé l’affectation 5000 hectares à Senhuile dans la commune de Fass Ngom dans le département de Saint-Louis. Là aussi, Senhuile n'a pas hésité à mettre la main à la poche, versant déjà 80 millions de francs CFA, comme l'a révélé Gora Seck : “Nous versons à cette collectivité la somme de 40 millions par an et ceci depuis deux ans”, a-t-il dit.
SÉNÉGAL AIRLINES
Cinq mois sans salaire. C’en est trop pour les travailleurs de la compagnie aérienne Sénégal Airlines. Au cours d’une assemblée générale tenue hier matin dans les locaux de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, ils ont décidé tout bonnement d’aller en grève. Un ultimatum de 48 heures est donné à leur direction. Au-delà des arriérés de salaires, le délégué Jean Louis Ndiaye fait aussi état “d’une exploitation quasi-inexistante avec un seul avion au hangar, avec des moteurs ouverts”. Ce qui lui fait dire que la compagnie est en train de mourir à petit feu.