LA PRÉSIDENCE PRÔNE LA PRUDENCE
AFFAIRE KARIM WADE – CRISE EN CASAMANCE

La condamnation de l’ancien ministre des Transports Aé- riens, Karim Wade s’est invité à la conférence de presse animée, hier, par le président de la République.
Interpellé sur l’éventualité d’utilisation de la grâce présidentielle pour faire libérer le fils de son prédécesseur, Macky Sall n’a pas voulu s’épancher sur ce sujet. Pour cause, explique t-il, l’affaire est toujours pendante devant les juridictions.
«La procédure n’est pas encore terminée. La Cour de ré- pression de l’enrichissement illicite (Crei) a délibéré. Mais, je me suis renseigné, le juge à un délai d’un mois pour délivrer l’arrêt de la Crei. J’ai moi-même demandé à quelqu’un qui connaît le droit, au Garde des sceaux, Ministre de la justice. Je pense que la Crei va délivrer le document aujourd’hui ou demain (ce vendredi).
Après la défense fera son pourvoi devant la Cour suprême. En attendant, vous comprendrez que je ne pourrai en parler. Mais, sachez que la grâce est un artifice qu’on ne marchande pas. On ne doit pas en discuter ici. Nous avons gracié plusieurs détenus, il y a quelques jours, lors de la fête de l’indépendance, mais personne n’en parle», a expliqué Macky Sall.
En ce qui concerne les accrochages notés dans la région Sud du pays entre éléments pré- sumés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) et la dernière sortie de son homologue de la Gambie, le président de la République s’est montré très prudent et très diplomatique.
Relativement à la Casamance, il a demandé à la presse d’être plus républicaine. «Vous ne devez pas être le relais des fossoyeurs de la paix. Nous essayons de donner des réponses concrètes à cette question. On ne peut pas la traiter comme une simple actualité. Il y va de la sécurité de nos soldats, des populations», a-t-il dit aux journalistes. Pour ses relations avec le président du pays voisin, la Gambie, Macky Sall a déclaré :
« Le Sénégal n’est pas dans les dispositions pour faire quelque action pour essayer de déstabiliser son régime, car nous avons d’autres chats à fouetter. On ne peut pas encourager des actions subversives contre le régime Gambien, et c’est pour cela que l’on a expulsé Sidya Bayo.
Le Sénégal n’est pas une terre de déstabilisation, c’est vraiment nous faire un mauvais procès. Je suis un dé- mocrate et je suis occupé à autre chose. Si un gambien ou de quelque autre nationalité s’oppose dans notre pays, il sera expulsé.
On ne peut pas s’opposer à partir d’un autre pays! Mais le Sénégal est une terre d’accueil. Les gens vivent en paix chez nous, ce que nous leur disons, vous devez respecter le droit d’accueil.»