EN COULISSES : ENQUETE DE CE MARDI

COUP D’ETAT MANQUE EN GAMBIE : Les succulentes révélations de Washington Post
Le très crédible journal américain Washington Post a apporté ce lundi davantage de lumière sur les circonstances ayant permis au dictateur gambien Yahya Jammeh d'échapper à une énième tentative de coup d’État, le 30 décembre 2014, à Banjul. Le Washington Post révèle en effet que les autorités américaines ont contribué à sauver le régime du maître de la State House de Banjul en le tenant au courant de l'imminence de l'entreprise de déstabilisation qu'il a pu déjouer, au prix de quatre morts chez les putschistes dont il garde jusqu'ici les corps comme des trophées de guerre. Les révélations du Washington Post tombent alors que certains des putschistes répondent encore de leur implication supposée ou réelle dans cette histoire devant des tribunaux américains. Or, révèle le journal, il est temps de faire la lumière sur certaines zones obscures de cette histoire puisque le gouvernement américain n'a pas tout dit sur le rôle qu'il a joué pour sauver Yahya Jammeh.
Le journal affirme que les services secrets américains du FBI surveillaient les conspirateurs anti Jammeh durant toute leur phase de préparation sur le sol des Etats- Unis. Au finish, l'administration
Obama avait secrètement averti certaines autorités, en Afrique de l'Ouest, de l'imminence de ce qui se tramait contre le régime de Banjul.
Les Services américains avaient interrogé un putschiste
Mieux, révèle le Washington Post qui cite trois agents anonymes du FBI, les services de contre-espionnage des États-Unis ont interrogé en début décembre 2014 le cerveau des putschistes, le lieutenant Lamin Sanneh, à son domicile dans le Maryland, alors même que les détails du coup d’État étaient restés secrets. Le Washington Post indique que lors de cet interrogatoire, le FBI voulait
savoir à quelles fins Lamin Sanneh avait acheté un billet d'avion en partance pour le Sénégal et la Gambie.
Selon le journal américain, au moment même où Lamin Sanneh était interrogé dans le Maryland, un second putschiste qui était déjà arrivé en Gambie pour préparer le coup d’État avait confié à certains des conspirateurs qu'il avait également été contacté par un agent fédéral américain. Peu de temps après, plusieurs indices suggéraient déjà que les autorités gambiennes avaient reçu une information selon laquelle un complot se tramait.
Un Etat voisin du Sénégal a été informé du projet de coup d’Etat…
Malheureusement pour eux, les putschistes ont décidé de continuer malgré tout, après qu'un indicateur gambien leur a assuré qu'il n'y avait pas de danger à la poursuite de leur opération. Ce qui était une erreur de calcul fatale, selon le Washington Post. Car, révèle le journal, ce que les putschistes ignoraient alors, c'est que le FBI avait déjà informé le Département d’État que ses agents avaient des préoccupations sérieuses au sujet des activités suspectes de Sanneh et qu'il avait quitté les États-Unis. À son tour, révèle le Washington Post, le Département d'Etat a alerté les autorités d'un pays proche du Sénégal et de la Gambie que le lieutenant Lamin Sanneh était sur le point d'entrer dans la région. Selon le Washington Post, le Département d’État espérait que les autorités du pays en question allaient alors intercepter Lamin Sanneh et neutraliser son projet. Mais là aussi, souligne le Washington Post, Sanneh a réussi à passer à travers les mailles du filet. Et comme les autres conspirateurs, il s'est introduit au Sénégal et a effectué sans anicroche le voyage en Gambie voisine où il a été tué lors de son opération. Le Washington Post qui dit ignorer comment les autorités gambiennes ont su avec précision les derniers détails du coup, affirme que les éléments du régime de Jammeh étaient suffisamment bien au courant au point de préparer le guetapens qui a été fatal à quatre des putschistes dont les corps sont toujours à la morgue de l’hôpital de Banjul. Rodney Ford, un porte-parole du Bureau du Département d’État pour les affaires africaines, a refusé de commenter l'article du Washington Post tout comme le porte-parole du FBI Kyle Loven, selon le journal.
MANOEUVRES
Comment Me Wade a-t-il accueilli la ‘’fronde’’ très bien habillée de Modou Diagne Fada et cie ? Selon les échos qui nous reviennent de ses commentaires, il a déclaré qu’il n’y avait rien de bien grave dans ce qui est entrepris par une partie des responsables libéraux. Qu’il n’y a pas eu d’attaques contre lui comme on le lui annonçait, mais un débat qui a été posé. Pour lui donc, il n’y a pas de quoi fouetter un
chat. Simple posture politique ou sentiment réel ? L’avenir nous le dira. En tout cas, ils sont bien nombreux à penser que Me Wade est un fin politique qui, dans cette affaire, va jouer avec ruse. Il sait que la ‘’fronde’ est solide et bien structurée. Il faut aussi dire qu’il y a des batailles dans la bataille. Si en effet, le problème de Me Wade et de Karim se posent, ils sont bien nombreux qui estiment qu’Oumar Sarr est celui qui pose problème. D’ailleurs une bataille souterraine se mène entre Modou Diagne Fada et Oumar Sarr, alors que les jeunes, mais surtout les cadres, arbitrent tout…
ABDOULAYE WILANE
Le porte-parole du Parti socialiste (Ps) Abdoulaye Wilane apprendra bientôt à ses dépens que certaines règles fondamentales sont à observer avant de pointer une arme sur un individu, à plus forte raison lorsque celui-ci ne met nullement sa vie en danger. Car, le journaliste de la radio RFM, El Hadj Omar Ndiaye, sur qui Abdoulaye Wilane a pointé un pistolet samedi dernier à la suite d'une altercation verbale, a décidé de porter plainte contre le porteparole du Ps. Et même si le Groupe Futurs médias où El Hadj Omar Ndiaye est journaliste stagiaire a décidé de ne pas porter plainte, le jeune reporter a décidé de ne rien lâcher après s'être extrait de la ligne de mire d'Abdoulaye Wilane grâce aux témoins qui se sont interposés entre eux lors de l'incident. Le Groupe Futurs médias va se constituer dans cette affaire ‘’partie civile’’. Youssou Ndour va donc mettre les moyens à la disposition du journaliste et de sa famille pour faire face aux frais d’avocats.
ABDOULAYE WILANE (SUITE)
La précédente affaire, qui a concerné Mane Touré, est encore toute fraîche dans les mémoires lorsque la journaliste a été agressée et molestée par des militants déchaînés du Parti démocratique
sénégalais (Pds) peu après la condamnation de Karim Wade en prison pour le délit d'enrichissement illicite. Youssou Ndour en personne était monté au créneau pour calmer la tempête. Mais aujourd’hui, ils sont nombreux au Groupe Futurs Médias et dans la presse tout court, à se demander si ce n’est pas justement ce genre de comportements qui encourage la violence contre les journalistes. Il faut cependant savoir que dans l’affaire Kambel Dieng, le groupe est allé très loin dans le bras de fer contre le régime, faisant même comparaître des policiers. Pour rappel, Abdoulaye Wilane, maire de Kaffrine, a pointé samedi dernier son arme sur le journaliste El Hadj Omar Ndiaye dont le seul tort serait d’avoir sollicité une interview au responsable politique qui accuse, pour sa part, le reporter d’avoir tenu des propos insultants à son égard. Ce sont des militants sur place qui se sont interposés entre les deux hommes, désarmant dans un premier temps Wilane, évitant ainsi au parti socialiste une situation qui aurait pu être très fâcheuse. Wilane a ensuite exprimé ses regrets et présenté des excuses à l’ensemble de la presse, à ses camarades de parti et à tous ses proches, pour son comportement inacceptable. Affaire à suivre…
MEDIATION PENALE
Si ce n’est l’absence des 17 témoins cités à comparaître dans l’affaire Tahibou Ndiaye, aucun fait majeur n’est à signaler hier lors du procès de l’ex-Dg du Cadastre. L’audience s’est déroulée dans le
calme toute la journée et même en début d’après-midi. Mais un peu après 16 heures, l’on a frôlé l’incident d’audience lorsque le procureur spécial Cheikh Tidiane Mara a voulu poser des questions sur la médiation pénale faite après la mise en demeure servie au prévenu. Les avocats de l’ex-DG du Cadastre ne l’ont pas entendu de cette oreille. Pour eux, le parquet spécial n’avait pas le droit d’évoquer les informations relatives à la médiation pénale d’autant que son échec a conduit leur client à la barre. Mieux, la défense a déclaré que le procès-verbal (PV) de médiation pénale ne devrait même pas figurer dans le dossier.
MEDIATION PENALE (SUITE)
Au-delà des arguments juridiques, les avocats ont laissé entendre qu’ils ne voulaient pas en débattre compte tenu des choses ‘’anormales’’ qui se sont déroulées lors de la médiation pénale. Et ils déballeront si le parquet spécial détaillait les points de la médiation pénale. La Cour a divisé la poire en deux en soutenant que le PV est une pièce du dossier. Toutefois, les juges ont donné raison à la défense en déclarant qu’aucune partie ne peut en évoquer le continu. Ce qui n’a pas été facile puisque lorsque le parquet spécial interrogeait Tahibou Ndiaye, il y a eu un glissement sur les conditions de la médiation pénale. Des déballages en perspective si l’on sait que l’ex-DG du Cadastre a toujours dénoncé les conditions dans lesquelles il avait signé le PV de médiation pénale.
BOKK GIS-GIS
La Convergence démocratique Bokk Gis-Gis appelle le gouvernement à "une prise de conscience" pour le cheptel, notamment celui de la zone du Ferlo. "Le cheptel souffre du manque d’eau et d’aliments, dans cette zone du Ferlo", a déclaré hier Yahya Ndoye, un membre du comité directeur de Bokk Gis-Gis, le parti de Pape Diop, ancien président de l’Assemblée nationale. Le gouvernement doit trouver une solution à cette situation, pour éviter que "le cheptel se décime", a-t-il ajouté en marge d’une réunion de la direction de ce parti. "Il y a des difficultés concernant le cheptel, dans le Ferlo. C’est un problème relatif à la sécurité. Il est recommandé aux autorités de prendre conscience de cette réalité, pour éviter que cela aboutisse à une catastrophe", a-t-il encore dit, selon l’APS qui donne la nouvelle.