«LE SÉNÉGAL EST UN ETAT SOUVERAIN…»
AFFAIRE KARIM WADE : SIDIKI KABA REPOND AU GROUPE DE TRAVAIL DE L’ONU SUR LA DETENTION ARBITRAIRE

Répondant au Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire qui exige la libération de Karim Wade, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sidiki Kaba a estimé que l’Onu n’est pas une juridiction pour demander au Sénégal de sursoir au verdict de la Crei. «L’Onu n’est pas un tribunal. L’Onu ne juge pas. Le Sénégal est un Etat souverain. Ce sont les institutions judiciaires du Sénégal qui prennent les décisions. Une décision a été prise par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) le 23 mars, elle a fait l’objet d’un pourvoi en cassation. Et c’est la décision qui sera rendue par le juge de cassation qui sera définitive… Toute décision prise par le juge de cassation est irrévocable et nul ne peut y intervenir», a-t-il dit, hier mardi 2 juin lors de la conférence de presse qui a suivi l’ouverture de la conférence ministérielle sur le renforcement de l’Etat de droit et de la lutte contre la corruption en Afrique.
Pour rappel, le Groupe de travail de l’Onu sur la détention arbitraire, relevant des incongruités dans le dossier de Karim Wade, a demandé la libération de l’ancien ministre d’Etat. Il a même requis son dédommagement. Le groupe de travail trouve, qu’étant entendu que les faits qui sont reprochés à Karim Wade se sont déroulés alors que ce dernier exerçait des fonctions officielles de ministre de la République, il devait bénéficier d’un privilège de juridiction.
Ainsi il devait être jugé par la Haute Cour de Justice comme précédemment souligné par le Cour de justice de la Communauté économique des états de l’afrique de l’ouest (Cedeao) dans son arrêt du 22 février 2013.
Pour rappel, Karim Wade, poursuivi dans le cadre de la traque des biens mal acquis, a été jugé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite qui l’a reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. L’ancien ministre d’Etat devrait ainsi purger une peine de six années à la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss si la Cour de Cassation venait à confirmer le verdict de la Crei.