VIDEO12% DES ENFANTS MARIÉS À 15 ANS AU SÉNÉGAL
VERS UNE CAMPAGNE NATIONALE POUR S’ATTAQUER AU PHÉNOMÈNE

La journée de l’enfant africain suivie de la semaine nationale de l’enfant du 16 au 22 juin seront l’occasion pour les acteurs de la protection de l’enfant de se mobiliser autour de la lutte contre le mariage des enfants au Sénégal. Entre 2005 et 2013, douze enfants sur 100 ont été mariés avant 16ans, l’âge légal du mariage. Avec la persistance du mariage des enfants, la communauté africaine demande aux états d’accélérer les efforts pour face au phénomène.
Toutes les minutes au moins une fille, dans le monde, est mariée avant sa maturité physique biologique intellectuelle. Le mariage des enfants est plus beaucoup plus craignant en Afrique subsaharienne avec un taux de 41% des filles qui se marient avant l’âge de 18 ans.
Même si la situation est plus préoccupante dans certains pays africains, l’ampleur du phénomène reste inquiétante au Sénégal. Entre 2000 et 2011, un peu plus d’un tiers des femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées avant l’âge de 18ans avec une forte dominance en milieu rural (49,3% contre 16,9% en milieu urbain) et dans les ménages pauvres.
Les enfants mariés à 15 ans sont estimés à 12% sur la période 2005- 2013. Toutefois il existe des disparités régionales dans la pratique du mariage des enfants. Les régions de Kolda, Tambacounda et Matam sont les plus touchées avec plus de la moitié des enfants mariés.
A l’instar de la communauté africaine, le Sénégal s’est engagé à redéfinir des stratégies pour mettre fin au mariage des enfants conformément au thème de la 25éme édition de la journée de l’enfant africain, « 25 ans après l’adoption de la charte de l’enfant africain : Accélérer nos efforts pour l’éradication du mariage des enfants en Afrique.»
De nombreuses activités sont prévues au niveau national pour s’attaquer au phénomène du mariage des enfants, à l’occasion de la célébration de la journée de l’enfant africain et la journée nationale de l’enfant au Sénégal, c’est dans ce cadre que s’inscrit la journée d’information des journalistes hier.
A cette occasion le directeur des droits de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables, Niokhobaye Diouf, a rappelé les stratégies que le Sénégal compte développer contre le mariage des enfants. «Nous allons évaluer l’efficacité des actions précédentes, les insuffisances, les points forts et les points faibles de nos actions. Il nous faut envisager de nouvelles formes de coopération.»
Ces journées dédiées à l’enfant seront aussi l’occasion d’interroger les contraintes qui encouragent la persistance du mariage des enfants dont la législation au Séné- gal. «Il nous faut harmoniser les dispositions juridiques au Séné- gal concernant le mariage des filles au Sénégal et les textes internationaux», a plaidé le directeur des droits de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables, Niokhobaye Diouf.
En effet au Sénégal l’article 11 du code de la famille fixe l’âge minimum du mariage des filles à 16 ans et 18 ans pour les garçons. En outre, le mariage d’enfants n’est sanctionné qu’au civil par l’annulation du mariage, mais au pénal, aucune sanction n’est prévue, sauf le cas où le mari consomme le mariage sur une mineure de moins de 13 ans (article 300 du code pénal).
Relativement à la problématique du mariage des enfants, le gouvernement envisage d’inté- grer la mouvance de l’union africaine avec le démarrage, sous peu, de la campagne : « Mettre fin au mariage des enfants.»