VERDICT ATTENDU LE 9 NOVEMBRE PROCHAIN
AFFAIRE TAHIBOU NDIAYE ET CIE
Tahibou Ndiaye et ses co-prévenus seront fixés sur leur sort dans cinq mois, le 9 novembre précisément. Les avocats de l’ex-directeur du Cadastre ont clôturé hier leur plaidoirie en demandant le renvoi des fins de la poursuite pour leur client : l’acquittement.
Les débats d’audience du procès de Tahibou Ndiaye et ses co-prévenus ont été clôturés hier, après les dernières plaidoiries de la défense. Le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a décidé de suspendre l’audience pour, dit-il, permettre de rendre une décision en «toute sérénité».
Le sort de l’ex-directeur du Cadastre, son épouse, Ndèye Aby Diongue, et ses deux filles adoptives, Ndèye Fatou Thiam et Ndèye Rokhaya Thiam, sera scellé le 9 novembre prochain.
Mais auparavant, la défense a sollicité «le renvoi des fins de la poursuite». Et selon Me Abdourahmane Sô dit «Lénine», «ce sera justice». L’avocat de Tahibou Ndiaye estime que son client «n’aurait jamais dû se retrouver devant la Crei». Me Sô a centré sa plaidoirie sur la constitution de partie civile par l’Etat du Sénégal qui, souligne-t-il, est «irrecevable».
«L’Etat veut battre monnaie. Pour qu’une constitution de partie civile soit déclarée recevable, il faut nécessairement l’existence d’un préjudice qui a un lien direct avec la commission d’une infraction. Ce qui n’est pas le cas d’ailleurs», explique Me Sô.
L’avocat trouve «mal fondée» la demande des avocats de l’Etat qui réclament 3 milliards de FCfa à Tahibou Ndiaye en guise de dommages et intérêts. «C’est une hérésie. C’est une aberration», considère-t-il. Me Sô se dit surpris que la partie adverse ait essayé de faire peser la responsabilité d’un préjudice sur les prévenus.
Sur le réquisitoire qui veut la condamnation à 5 ans de prison ferme et une amende de près de 4 milliards de FCfa, il déclare : «On nous dit que Tahibou Ndiaye a profité de son statut pour s’enrichir illicitement. C’est faux ! Il n’a jamais géré de fonds.»
A l’en croire, l’affaire Tahibou Ndiaye est l’expression d’un procès «arbitraire» parce que la procédure est «entachée de nombreux manquements» et «aucune preuve matérielle n’est fournie». Pour lui, «la charge de la preuve incombe au demandeur qui a pris l’initiative des poursuites».
Et Me Borso Pouye abonde dans le même sens, rappelant que lorsqu’une personne est poursuivie, il appartient au Parquet d’apporter les preuves des faits dont il l’accuse.
«Or, dans le cas d’espèce, le ministère public n’a apporté aucune preuve matérielle pouvant confondre tous les prévenus», regrette Me Pouye.