LA MISE AU POINT
Éclatement supposé du groupe parlementaire Libéraux et Démocrates
Il n’y a pas de démission de députés du groupe parlementaire Libéraux et Démocrates. C’est le démenti apporté hier par Oumar Sarr qui précise que les six députés présentés comme démissionnaires ont simplement saisi le président de l’Assemblée nationale pour l’informer qu’ils n’ont pas mandaté Modou Diagne Fada et que ses agissement ne les engagent pas. S’agissant des députés du Fsd/bj et de Bokk Gis-Gis qui ne veulent pas intégrer le groupe parlementaire de l’opposition, les responsables des deux partis présents hier à la conférence de presse ont reconnu à ces derniers le droit de garder leur autonomie. Toutefois, ils ont indiqué que si leur démarche doit avoir des conséquences sur la cohésion du front, leurs formations politiques les tireront en toute responsabilité.
Aucun député du Pds n’a démissionné ou envoyé de lettre de démission au président de l’Assemblée nationale. C’est la précision faite hier par Oumar Sarr. «Il n’y a pas de démission. Le groupe est toujours là. Nous ne pouvons pas démissionner. Au contraire, nous voulons qu’on reconnaisse notre groupe des Libéraux et Démocrates», a déclaré le secrétaire général adjoint du Pds, par ailleurs député à l’Assemblée nationale. Et il revient sur ce qui s’est réellement passé. «Il y a six députés qui ont saisi le président de l’Assemblée nationale. Nous avons adressé au président de l’Assemblée des lettres individuelles et par une lettre collective pour lui dire que nous n’avons jamais mandaté Modou Diagne Fada et nous ne sommes pas signataires de la liste qu’il a déposée. Ses agissements ne nous engagent pas. Cela, ne veut pas dire démissionner du groupe.
C’est notre groupe, alors on ne peut pas démissionner», signale le député-maire de Dagana. Par ailleurs, Oumar Sarr, qui trouve bizarre qu’ils (lui, Aïda Mbodj et 4 autres députés) puissent se retrouver avec leurs signatures sur la liste déposée par Modou Diagne Fada, confirme la saisine de la justice. «Nous confirmons que la plainte pour faux et usage de faux a été déposée contre le mis en cause, et les avocats commis suivent le dossier qui est pendant devant les juridictions compétentes», souligne-t-il.
L'exception FSD/BJ-Bokk Gis Gis
La posture de certains députés de l’opposition (Seynabou Wade de Bokk Gis-Gis et Ndèye Dieynaba Ndiaye du Fsd/bj) a été évoquée devant les responsables des deux partis présents hier à la conférence de presse. Et la réponse de Fatou Gassama Fall du Fsd/bj a été sans équivoque. «Par rapport à nos députés, la question sera traitée en interne. Vous savez, le député une fois élu a deux alternatives : respecter la discipline du parti c’est-à-dire suivre ses mots d’ordre ou prendre son autonomie. Apparemment, elle a choisi la seconde option. C’est son droit le plus absolu et nous le lui reconnaissons. Maintenant, s’il y a des conséquences à tirer de ce choix, au moment opportun, le parti le fera à l’interne et en toute responsabilité », déclare-t-elle. Pour la camarade de Cheikh Bamba Dièye, le plus important pour l’heure, c’est de solidifier la dynamique unitaire pour faire face au régime. «Nous sommes parfaitement à l’aise dans ce cadre. Nous sommes de l’opposition. Donc quoi de plus normal que d’être avec l’opposition pour faire face à notre adversaire commun», soutient Fatou Gassama Fall.
Le cas Seynabou Wade
C’est quasiment la même réponse qu’a servie Bocar Sadikh Kane à propos de la députée Seynabou Wade qui ne veut intégrer aucun groupe. «Nous sommes dans ce cadre pour combattre le régime à l’Assemblée nationale comme dans tout le pays. Maintenant dans un parti, il peut y arriver qu’il y ait des divergences. Mais à notre niveau, cela est minime par rapport à la volonté d’unité et de faire face à Macky Sall. Nous nous emploierons à ce que tout revienne à la normale», dit-il. Et le responsable de Bokk Gis-Gis de souligner qu’il faut éviter de tomber dans le piège du pouvoir qui veut faire croire que ce qui se passe à l’Assemblée est «une lutte entre deux factions du Pds».
Pour lui, le schéma est clair, c’est un combat contre le pouvoir qui a une majorité écrasante, mais qui a peur d’une unité de l’opposition autour d’un groupe parlementaire commun.