LES CADRES LIBERAUX FLETRISSENT LA GESTION «SALL»
BILAN DES 15 MOIS DE L’ACTUEL REGIME
La Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) se veut formelle. Après 15 mois de gouvernance de Macky Sall, le Sénégal est caractérisé par une morosité économique au point d’obliger l’Etat à procéder à des emprunts obligataires pour payer les salaires. Selon Abdou Khafor Touré et compagnie, le régime actuel, incapable de tenir ses promesses, s’est engagé dans une opération de démantèlement du Pds.
La Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) qui s’est penchée sur la gestion du nouveau régime n’a pas été tendre avec celui-ci dans son diagnostic. Après avoir rappelé les nombreuses promesses faites par Macky Sall lors de la campagne pour la présidentielle, Abdou Khafor Touré et ses frères estiment que tous «les citoyens s’accordent sur l’incurie, l’incompétence, l’absence d’autorité, de vision claire et d’un échéancier précis de réformes (du pouvoir) pour sortir notre pays de l’ornière». Pour démontrer cela, Abdou Khafor Touré relève la hantise des populations qui vivent dans les zones inondables malgré les promesses d’investissement. Il cite aussi la mauvaise qualité et le coût exorbitant des semences tardivement distribués.
La non résolution de la lancinante question de l’emploi des jeunes par le gouvernement qui est toujours en phase de réflexion, malgré la promesse de créer 100.000 emplois chaque année a été également soulevée par les cadres libéraux. Pour ces derniers, «après 15 mois de tergiversations, le gouvernement n’aura été en mesure de créer aucun emploi».
Economie sous perfusion
D’après le tableau peint par les cadres libéraux, la situation économique du pays est alarmante, car elle «se caractérise depuis un an par une morosité ambiante, un déficit d’investissement, une dette intérieure toujours prégnante et une fore baisse de la commande publique, parce qu’au premier trimestre de l’année 2013, celle-ci a chuté de presque 90 milliards comparé à son niveau à la même période en 2012». Compte tenu de cela, Abdou Khafor Touré et ses amis interpellent le gouvernement sur les nouvelles peu rassurantes qui proviennent du ministère des Finances, à savoir une baisse continue des recettes fiscales et douanières. Ils déclarent qu’il est aujourd’hui établi que le gouvernement emprunte chaque mois 25 milliards pour être en mesure de payer les salaires.
A propos du scandale de la drogue qui éclabousse de hauts gradés de la Police, les libéraux pensent qu’il a fini de mettre en nu la déliquescence de l’autorité, tout en s’interrogeant sur le silence complice du gouvernement. «Dans une démocratie qui se respecte, le ministre de l’Intérieur et le directeur de la Police se seraient démis en attendant que la lumière soit faite», martèlent-ils avant d’exiger que la sécurité du commissaire Keita soit assurée le temps que l’enquête soit bouclée.
BABACAR GAYE SUR L’APPEL DE WADE - «Les instances vont se réunir pour en discuter»
Interpellé sur l’appel de Wade qui invite à la reconstruction de la grande famille libérale, le porte-parole du Pds, Babacar Gaye a tenté de se défausser sur d’autres sans convaincre. «Certainement, ce sont les éléments du parti qui ne sont peut être pas favorables à cette approche qui ont fait parvenir ça à la presse. Mais le document publié dans la presse n’est pas le bon. Je viens de recevoir le bon document envoyé par le Président Wade», explique Babacar Gaye. Il sera démenti par Abdou Khafor Touré qui a expliqué que le document existe bel et bien. Babacar Gaye de changer immédiatement : «Le document s’adresse à tous les militants et responsables du parti. Il appartiendra au parti de s’approprier cet appel comme ça été du reste de l’appel de 1988 qui a fait que Macky Sall est venu militer dans le parti et tant d’autres. Les instances du parti vont se réunir pour en discuter».
«Construire un cadre organique avec l’actuel Président… »
A l’en croire, le document est inclusif et s’adresse aussi aux non membres du Pds. «Les partenaires du parti qui sont des démocrates à qui s’adresse aussi cet appel vont en discuter. Après, nous verrons dans quelle mesure, par quelle approche on peut envisager de rencontrer tel ou tel autre libéral parce que cet appel s’adresse à tous les libéraux et autres démocrates. Ils sont dans le parti, ils étaient dans le parti et ils comptent revenir dans le parti. D’autres sont en dehors du parti, mais n’en constituent pas moins des démocrates parce que tout démocrate n’est pas libéral. Mais nous considérons que nous pouvons consolider avec les démocrates de ce pays des forces de convergence pour sauver la situation, y compris construire un cadre organique avec l’actuel président de la République qui se trouve être libéral aussi».