DE KOLLEURÉ À WADE AU CL(A)P DE FIN
Serigne Mbacké Ndiaye fait de Macky son candidat
De Kolleuré, son courant, à la Convergence libérale patriotique, Serigne Mbacké Ndiaye a pagayé lentement, mais sûrement pour atteindre la rive de l’Apr. Son nouveau candidat à la prochaine Présidentielle, Macky Sall, ne serait certainement jamais Président s’il avait convaincu Wade qu’il était élu au premier tour en 2012. Quand il annonçait la victoire de Wade dès le premier tour
Comme ça, Serigne Mbacké Ndiaye fait partie de ces joueurs de Macky Sall depuis le «mercato» de la transhumance ouvert à Kaffrine !
Lui qui a osé suggérer que le Peuple sénégalais s’est trompé, que les journalistes ont donné de faux résultats! Lui qui a tenté le «coup de minuit en soutenant, contre les tendances médiatiques et celles de la Cena, que Wade est élu dès le premier tour ! «Si les résultats dont je dispose se confirment, le candidat des Fal 2012, Me Abdoulaye Wade, gagnerait au premier tour», avait-il dit.
Et pourtant, si ce n’était la grandeur de notre Administration, la sérénité de son Président, sa déclaration pouvait conduire à un forcing avec des conséquences incalculables.
Et c’est clair, Macky Sall ne serait pas au second tour, a fortiori le 4ème président de la République. Mauvais «Stratège», nom de son cabinet conseil.
De Kolleuré à Clp
On voyait pourtant venir le théoricien d’Idewa (Initiative pour le départ de Wade), devenu «serigne» dans la «confrérie» libérale quelques semaines plus tard. Etre porte-parole d’un Président comme Abdoulaye Wade n’était pas donné à n’importe qui, et lui fait partie de ceux qui ont le plus gardé le micro. Mais bon, Serigne Mbacké Ndiaye avait déjà décidé de teindre son bonnet bleu en marron-beige en créant son courant Kolleuré (Fidélité à Wade et Karim) au lendemain de la défaite du 25 mars 2012.
Il fallait avoir le toupet de se lancer dans ce qui ressemblait à une défiance, non pas au chef, mais à un parti frappé par des départs. Sa Convergence libérale patriotique (Clp) sonnait le Cl(ap) de fin avec ses «frères».
Il s’éloigne du Pds, s’absente au comité directeur et se rapproche de Macky Sall. Sa fameuse audience qu’il a soufflée à la presse, arguant faire des démarches pour faire libérer Karim Wade, était le premier acte officiel des «retrouvailles» auxquelles il appelait.
Las de convaincre les deux camps, il plonge : «Parmi les Libéraux, il y en a un qui est déjà au pouvoir. Est-ce qu’on peut lui demander de quitter son pouvoir et d’aller soutenir un autre candidat ?
L’explication est claire comme l’eau de roche : il s’agit de faire de Macky Sall notre candidat.» Et que devient son rêve de voir le fils de Wade s’asseoir à la place de Macky ?
«Je ne lâcherai jamais tant que Karim ne sortira pas de prison»
Avant Babacar Gaye, Serigne Mbacké Ndiaye était l’un des premiers convaincus que Karim était l’homme qu’il faut pour faire face à Macky et pour diriger le pays.
On aurait dit une sorte d’Idema (Initiative pour le départ de Macky) ! «Je n’ai pas attendu aujourd’hui pour voter Karim Wade pour porter la candidature du Parti démocratique sénégalais à la Présidentielle de 2017. Ce choix est à la fois objectif et subjectif. Karim a le charisme et les compétences nécessaires qu’il faut pour diriger ce pays.
Mieux, on remarque que de nombreux Sénégalais réclament encore Wade. Donc, c’est une occasion de réaliser avec Karim Wade ce qu’ils n’ont pas pu faire avec Wade-père», disait-il. Mieux, il ne ratait pas les autres qui, selon lui, «souhaitent que Karim soit maintenu en prison», espérant être «une pièce de rechange».
Un plan B de Wade. Mais lui, plus que «karimiste», s’est permis de jurer de ne jamais trahir : «En tout cas, moi, en ce qui me concerne, je ne lâcherai jamais tant que Karim ne sortira pas de prison. Et je suis sûr d’arriver à un bon résultat.» Fin de son kolleuré !