AUDIOLA BANDE AUDIO QUI ENFONCE LE COMMISSAIRE KEÏTA
DÉTAILS SUR LES PRATIQUES D’UN BON POLICIER RIPOU
Sous le coup d’une procédure disciplinaire, Cheikh Saadbou Keïta risque de voir son sort s’aggraver. SenePlus a pu rentrer en possession d’une bande audio authentifiée par une source officielle où l’on entend le commissionnaire divisionnaire détailler le mode opératoire d’un policier ripou et tacler Macky Sall et le général Pathé Seck.
La bande audio dure 6 minutes et 26 secondes. Elle a été authentifiée par SenePlus auprès de spécialistes dignes de foi et très au fait des détails du dossier. Le commissaire Cheikh Saadbou Keïta y explique comment, par ‘’la manipulation et le mensonge’’, un policier peut gagner jusqu’à 20 millions de francs Cfa, sans se salir les mains. Celui qui accuse le désormais ex-Directeur général de la police nationale (Dgpn), Abdoulaye Niang, limogé récemment, d’avoir fricoté avec les narcotrafiquants, n’a pas été avare en détails sur les pratiques d’un bon policier ripou.
Son interlocuteur était quasiment muet. Ne poussant que des grognements soit pour montrer qu’il a compris ou qu’il est surpris par le récit essentiellement en wolof de Keïta. Le mode opératoire décrit par ce dernier : ‘’Il faut produire un rapport sur un ‘’fils de…’’ qui se shoote avec de la drogue dure. Assembler dans le document des éléments qui existent et quelques éléments tirés de ton imagination. Les porter à l’attention du directeur de la police, qui se chargera de remonter l’information jusqu’au ministre de l’Intérieur.’’
A partir de là, la machine de la manipulation est en marche. Le policier ripou contacte le papa du drogué, ‘’un Alioune Sow ou un Djily Mbaye’’, et le met en garde contre une éventuelle révélation dans la presse des activités de son fils qui se drogue. ‘’Il faut prendre le soin de donner au papa, afin de mieux le ferrer, des détails précis sur les fréquentations de son enfant, ses allers et ses venues… Ce père de famille va te considérer comme un sauveur et, du coup, peut te remettre jusqu’à 20 millions de francs Cfa pour ce service rendu sans aucun effort particulier.’’
Pour le reste de la bande, Keïta loue ses propres qualités de bon flic et se paie au passage la tête de Macky Sall et du ministre de l’Intérieur, Pathé Seck. Le commissaire divisionnaire, débarqué de la tête de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) après trois mois de service, estime être, ‘’administrativement’’, le ‘’patron’’ du chef de l’Etat, qui n’est qu’un ‘’simple ingénieur géologue’’. A propos du ministre, un gendarme à la retraite, qui a l’habitude de leur parler d’esprit de corps, Keïta estime que les policiers n’ont pas de leçon à recevoir ‘’d’une personne venue de l’extérieur’’.
Cheikh Saadbou Keïta est sous le coup d’une procédure disciplinaire. Il est poursuivi pour avoir accusé l’ancien directeur de la police, Abdoulaye Niang, d’avoir été en collusion avec des narcotrafiquants. L’enquête administrative diligentée dans le cadre de cette affaire semble favorable à Niang et qualifie d’allégations mensongères les accusations de Keïta. Une enquête judiciaire est déclenchée pour faire la lumière sur cette affaire. Qui, d’après nos informations, est plus complexe qu’il n’y paraît.