KHALIFA ÉGRATIGNE TANOR
URGENT - Le maire de Dakar à propos du maintien du septennat en cours : "Cette décision est un coup porté non seulement à notre démocratie mais aussi à la classe politique. Elle décrédibilise la parole publique et discrédite les hommes politiques"
(SenePlus.Com, Dakar) - Khalifa Sall désapprouve la décision de Macky Sall d’aller au bout de son septennat. Il l’a fait savoir, sans prendre de gants, dans une déclaration parvenue à SenePlus. "Je prends acte de la décision du président de la République de revenir sur son engagement de réduire le mandat en cours de sept à cinq ans après l’avoir promis entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012 et après l’avoir, (suite à) son élection et à maintes reprises, réitéré aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Sénégal."
Pour le maire de Dakar, "cette décision est évidemment un coup porté non seulement à notre démocratie mais aussi à la classe politique toute entière puisqu’elle décrédibilise la parole publique et discrédite les hommes politiques dans leur capacité à tenir leur engagement. Il est de notre devoir, en tant qu’hommes politiques, de respecter la parole donnée".
Khalifa Sall ne reconnaît aucune circonstance atténuante au chef de l’État. Lequel, pour justifier sa décision de faire 7 ans et non 5 ans comme promis, a invoqué la "décision" du Conseil constitutionnel, qui s’est déclaré opposé à l’application de cette réforme, en cas d’adoption, au mandat en cours.
"Les promesses faites au peuple sénégalais ont valeur d’engagement et doivent être respectées quel qu’en soit le prix par ceux qui ont été investis de la confiance populaire. Toute décision de nature à fragiliser notre démocratie est condamnable, assène le responsable socialiste. Notre pays, qui a toujours été un précurseur en matière démocratique, ne devait pas manquer cette occasion d’ouvrir une nouvelle page de son histoire."
En adoptant cette position, l’édile socialiste de la capitale prend le contrepied du secrétaire général de son parti, Ousmane Tanor Dieng. Qui a salué la décision de Macky Sall de se conformer à la "décision" du Conseil constitutionnel, en acceptant de faire 7 ans, et appelé à voter le projet de réformes du chef de l’État lors du référendum du 20 mars prochain.
Cette sortie de Khalifa Sall, à qui l’on prête l’ambition de se présenter à la prochaine présidentielle, constitue-t-elle un pas dans cette direction ? Représente-t-elle un jalon d’une rupture avec Tanor et/ou le PS ? En tous cas, elle est partie pour accentuer la fracture, déjà profonde, chez les Verts au sujet de leur posture en vue de la prochaine course pour la magistrature suprême.