"LA CONSOLIDATION ET LE RENFORCEMENT DE L'ÉTAT DE DROIT NE DOIVENT PAS PASSER PAR UNE POLITIQUE DES ENVELOPPES"
Me Mame Adama Gueye, coordonnateur de "Avenir Senegaal Bi Niu Beug"

Le coordonnateur de la plateforme Avenir Senegaal bi niu beug dénonce la «politique des enveloppes» pour l’achat de conscience lors du référendum. Il pointe du doigt les autorités de l’Etat.
«Quand on prétend renforcer la démocratie et consolider l'État de droit, on ne corrompt pas les électeurs en leur donnant de l’argent». C'est la déclaration faite, ce week-end, par Me Mame Adama Guèye, lors d’une réunion politique organisée au quartier Djokoul par la Coordination des musulmans de Rufisque partisane du "Non".
L'ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, qui dénonce ce qu’il qualifie d’achat de consciences, a également déclaré : «Le Président Macky Sall et son camp corrompent en utilisant l’argent du contribuable. Une politique d’achat de consciences qui démontre a contrario que le leitmotiv du référendum est un bluff, parce qu’ils n’ont pas de volonté de réformer. Car, entre l’intention initiale, et les 15 propositions, il y a un grand monde».
L’ancien président du Forum civil section sénégalaise n'a pas manqué de s'offusquer de la monopolisation des médias d'État par les autorités qui, selon lui, puisent les ressources de l'État pour faire leur campagne.
«Tous les ministres, directeurs de sociétés et autres chefs de services sont sur le terrain pour battre campagne. On ne peut pas vouloir renforcer l'État de droit en faussant le jeu démocratique», a-t-il déploré.
Aussi, le responsable de la plateforme "Avenir Senegaal bi ñu beug" a appelé les populations à la vigilance. Selon lui, le simple fait que le pouvoir gaspille l’argent du contribuable mérite une sanction qui devrait se traduit par un non massif».
«La consolidation et le renforcement de l'État de droit ne doivent pas passer par une politique des enveloppes», a soutenu l’avocat qui pense que cette démarche est contradictoire.
Par ailleurs, Me Mame Adama Guèye a fustigé le fait que Macky Sall et son camp ne reconnaissent pas aux autres d’avoir un avis contraire. «Comment, dans ces conditions, on peut prétendre renforcer la démocratie et consolider l'État de droit ?», s'est interrogé l'avocat.