"LES DEUX AUTEURS DU COMPLOT CONTRE MOI FONT, AUJOURD'HUI, LE MÊME DEAL SUR LE DOS DES SÉNÉGALAIS"
Idrissa Seck vilipende Wade et Macky Sall
Me Abdoulaye Wade et Macky Sall sont en train de faire un "deal" sur le dos des Sénégalais. L'accusation porte l'empreinte de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck.
C'est une sortie au vitriol que l'ancien Premier ministre Idrissa Seck a faite, hier, depuis Paris, sur le dialogue national initié par le Président Macky Sall. Une initiative qu'il qualifie de "dialogue de circonstance, de combine ou de combinaison ou de deal politicien", "au lieu d'être un vrai dialogue sur les vraies questions d'intérêt national".
Il en veut pour preuve : "A l'ouverture, pendant plus de huit heures, voir dix heures de temps, les gens ont parlé, personne ne sait ce qu'on peut en retenir. Personne n'a de garantie sur l'exploitation optimale au bénéfice des populations sénégalaises des conclusions qui en seront tirées".
Selon Idrissa Seck, c'est pour cela que ses camarades et lui ont posé deux conditions : la mise en place du Conseil suprême de la République et la mise en place d'un observatoire national des engagements politiques souscrits et des bonnes pratiques de gouvernance.
"Au Sénégal, nous devons dépasser le stade, où les leaders politiques, lorsqu'ils cherchent des positions auprès des populations, promettent n'importe quoi, et lorsqu'ils arrivent au pouvoir, se dédisent impunément. Le 'Wax waxeet' doit être banni de notre histoire politique. On ne doit pas jouer avec l'opinion nationale. Macky Sall avait dit qu'il fait 5 ans, après il dit que c'est 7 ans finalement. Après ça passe comme ça, personne ne s'en émeut. C'est une catastrophe. Wade révise la Constitution, et va lui-même à la télévision nationale, dire au monde entier : "J’ai verrouillé la Constitution. Je ne peux pas le présenter". Après il dit 'Maa waxon waxeet', et ça passe, ça n'émeut personne", peste l'ancien Premier ministre, qui s'exprimait, hier soir, sur la Rfm.
Poursuivant sa violente diatribe contre Me Wade et Macky Sall, le leader de "Rewmi" de les vilipender : "Voilà encore les deux mêmes personnes qui étaient complices et auteurs du grand complot d'État contre moi qui, aujourd'hui, font le même deal sur le dos des Sénégalais".
Commentant la participation du Pds au dialogue national, Idrissa Seck martèle : "Il y a un journal qui a titré que c'est une honte. Voilà un parti qui fait campagne pendant 2 mois contre la révision constitutionnelle, Macky fait son forcing, on dénonce son élection. Le lendemain, il (ndlr : Macky Sall) écrit une lettre anonyme, sans destinataire, et les gens courent vers son Palais, sans doute en ayant à l'esprit de pouvoir échapper aux poursuites judiciaires, ou peut-être, d'obtenir la libération de Karim Wade. Où est le Sénégal là-dans ? Où sont les intérêts supérieurs de la nation ? On nous a parlé de libération de Karim Wade, d'appel téléphonique, d'émotion à l'occasion de condoléances".
"Moi, je n'ai jamais trempé dans un deal"
Et d'enfoncer le clou : "Ce sont ces mêmes personnes-là qui, pendant des années, avec leur presse du Palais, ont dit à tout le monde : 'Idrissa Seck, c'était le deal, les accords'. Moi, je n'ai jamais trempé dans un deal. J'ai toujours défendu des principes et des vertus. Hier contre Wade, aujourd'hui contre Macky Sall. Tant qu'on ne nous donnera pas la preuve qu'on s'occupe réellement des problèmes du Sénégal, personne ne me verra dans ce dialogue".
Sur les risques de dislocation de l'opposition, l'ancien maire de Thiès déclare :
"75% du peuple sénégalais ont rejeté son référendum, soit en s'abstenant d'aller voter, soit en allant voter non. Sur cette base, on s'est dit que, dans la perspective des élections législatives, il serait bon que tous ceux qui lui ont dit non, se mettent ensemble, pour changer la majorité parlementaire et créer un véritable contre-pouvoir pour freiner sa politique désastreuse pour le Sénégal. Et c'est justement parce qu'il est conscient de cette dynamique, qu'il sort des gadgets comme le dialogue, et des gens, précipitamment, vont lui répondre, sans lui imposer les conditions de garantie que ce qui sortira du dialogue sera bénéfique au Sénégal et appliqué avec sérieux, sous la supervision de personnalités de grande compétence et de grande probité. Moi, je ne comprends pas ça".
Toujours est-il que l'ancien Premier ministre Idrissa Seck promet de poursuivre son but, qui est en 2017, de "substituer à cette Assemblée nationale actuelle, une assemblée nationale qui s'occupe des problèmes des Sénégalais, de substituer à ce gouvernement incompétent, un gouvernement de grande compétence et de grande probité".
Et de souligner : "Tous ceux qui seront d'accord avec moi viendront avec moi. Des pans entiers du Pds sont déjà venus me voir. Ils n'étaient pas d'accord avec le traitement par la direction du Pds de la lettre de Macky Sall".