PARIS DOIT DAVANTAGE INVESTIR EN AFRIQUE, SELON RAMA YADE
Dakar, 3 oct (APS) – La France doit davantage investir en Afrique, un continent en devenir dont l’économie se caractérise par une croissance ’’émergente’’ portée par "une gouvernance améliorée", a plaidé, lundi, à Dakar, Rama Yade, candidate à la prochaine présidentielle française de 2017.
L’Afrique "est devenue l’atelier du monde, et depuis quelques temps, on assiste à une croissance économique émergente du continent portée par une gouvernance améliorée", a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse.
"Le continent ne doit pas être vu comme une menace mais un lieu d’investissement, et il faut que la France voit ces changements qui s’opèrent en Afrique", a dit Rama Yade, d’origine sénégalaise.
Selon l’ancienne secrétaire d’Etat sous Nicolas Sarkozy, l’une des raisons de sa visite à Dakar est "montrer à la France cette mutation, afin qu’elle change de vison sur l’Afrique. Il ne s’agit plus de d’aider le contient mais d’y investir".
"Je veux être un pont entre ces deux zones géographiques" a-t-elle indiqué, ajoutant vouloir "réconcilier les Français avec eux-mêmes, avec le monde et avec l’Afrique", d’où son choix de se porter candidat à la prochaine présidentielle française.
Mme Yade, à Dakar depuis samedi, dit aussi être là "pour convaincre le partenaire historique qu’est le Sénégal, le séduire pour davantage renforcer" la coopération franco-sénégalaise, processus dans laquelle "les expatriés seront aussi impliqués".
Revenant sur les étapes de sa visite, elle évoqué sa rencontre avec la société civile sénégalaise, l’Association des femmes juristes du Sénégal en particulier.
"Les femmes jouent un rôle important dans la culture d’innovation. Leurs droits doivent toujours être promus dans une société. C’était important de créer un partenariat avec elles", a-t-elle dit, se présentant comme une "féministe" portant le combat des femmes dans sa politique.
Elle a noté un autre volet de sa visite, relevant d’une "dimension mémoriale forte", avec sa visite du cimetière musulman de Thiaroye où sont enterrés des dizaines de tirailleurs sénégalais massacrés par l’armée française en décembre 1944 Ils réclamaient le paiement de leurs soldes.
"Le passage au camp militaire a été émouvant. 202 tombes sans nom au lieu de 35 comme l’affirment certains. Il est important que l’acquittement soit général et que les veuves puissent recevoir la pension et qu’il y ait une amnistie totale pour eux (tirailleurs)", a-t-elle soutenu.
Elle a plaidé pour que la date du 23 août, consacrant la Journée des tirailleurs au Sénégal, soit également commémorée en France, cette question relevant selon elle d’une "mémoire commune".