ABORDER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AVEC SÉRIEUX ET RESPONSABILITÉ
MOHAMED VI
Marrakech, 15 nov (APS) - La question du changement climatique constitue "une problématique délicate qui doit être abordée avec tout le sérieux et toute la responsabilité nécessaires", a soutenu, mardi, à Marrakech (Maroc), le souverain marocain, Mohamed VI.
L’engagement des Etats pour le climat "se traduit par une volonté commune de renforcer la solidarité inter générationnelle", a-t-il déclaré à l’occasion de la première réunion de "haut niveau" des Etats parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
Selon Mohamed VI, cet engagement doit consister notamment à "prendre à bras le corps la problématique des changements climatiques à travers l’application de l’Accord de Paris" sur le climat, conclu en décembre dernier sous l’égide des Nations unies.
"Aujourd’hui, la conférence de Marrakech constitue un tournant décisif dans le processus de mise en œuvre de l’Accord historique de Paris. L’humanité toute entière place de grands espoirs sur les décisions qui seront prises au cours de cette conférence", a indiqué le souverain chérifien.
La communauté internationale attend selon lui "des décisions aidant à sauver la vie sur terre et à la prise d’initiatives concrètes et de mesures pratiques, à même de préserver les droits des générationnels à venir".
"La tenue de cette conférence en terre africaine, nous incite à donner la priorité à la nécessité de remédier aux impacts négatifs des changements climatiques qui ne cessent d’empirer dans les pays du Sud et ceux insulaires menacés dans leur existence même", a signalé le roi du Maroc.
Il a préconisé une "coordination" et une "collaboration" entre toutes les parties prenantes, en dépit d’une prise de conscience internationale grandissante ces 15 dernières années selon lui, concernant la nécessité de protéger l’environnement.
Il a pointé des différences entre pays et régions concernant la culture de protection de l’environnement. "De plus, a noté Mohamed VI, les priorités des pays industrialisés dits avancés, ne sont pas les mêmes que pour les pays en développement. Il y a un écart qui les sépare en termes de moyens".
"S’il est normal que chaque partie défende ses intérêts, les décisions prises en revanche ne sont pas à la portée de tous les pays. Il devient nécessaire de lier l’éducation aux questions de l’environnement et de sensibiliser sur son rôle décisif dans la préservation de l’avenir de l’humanité’’, a fait valoir le souverain chérifien.
"C’est une nécessité morale et un devoir humain qui doivent s’adosser à la fois dans l’inéluctabilité du destin commun et la solidarité sincère entre le Nord et le Sud, pour préserver la dignité humaine", a-t-il dit.
"De nombreuses promesses ont été faites dans des conférences antérieures, mais notre conférence est celle de la vérité et de la clarté. Une conférence de responsabilité devant Dieu et devant l’histoire mais aussi devant le peuple", a relevé Mohamed VI.
Selon le souverain marocain, "il ne faut pas forcer les pays à accepter des décisions auxquelles ils ne pourront pas se conformer. Cela ne signifie pas qu’ils les rejettent, mais plutôt qu’ils ne disposent pas de moyens nécessaires pour les appliquer".
"L’inaction et le manque d’intérêt à affronter les changements climatiques et ses effets auront des conséquences graves, mettront en péril la sécurité et la stabilité, en induisant l’extension des tensions et des crises à travers le monde", a insisté Mohamed VI.
"Au nom du destin et de notre responsabilité historique, j’engage toutes les parties à œuvrer pour donner corps à notre attachement aux valeurs de justice et de solidarité à travers la possibilité offerte aux pays du Sud, de bénéficier d’un soutien financier leur permettant de renforcer leurs capacités de s’adapter aux changements climatiques entre autres", a conclu Mohamed VI.